Mercredi 5 août 3 05 /08 /Août 09:30

 Jon-Kortajarena.jpg

            Un bruit atroce et aigu me vrille les tympans. J’ai beau tourner la tête dans tous les sens, ce vacarme ne disparaît pas. J’ouvre les yeux. Le soleil entre à flots dans ma chambre. Je mets un moment avant de comprendre que c’est mon réveil qui sonne.

Je me rends compte qu’un poids me compresse la poitrine, je baisse les yeux et découvre une touffe de cheveux verts éparpillés sur mon torse. Bon, au moins cette fois je n’aurais pas à faire semblant de me souvenir du gars avec qui j’ai couché pour le renvoyer de chez moi en lui donnant une excuse bidon. Je bouge légèrement mais il ne bouge pas. J’entends simplement sa respiration lente et régulière. Je le secoue.

—      Kay ! Réveille-toi ! Faut que je me lève !

Sa tête remue, mais il ne semble pas totalement réveillé.

—      Kay ! Allez ! Bouge !

Je sens ses paupières s’ouvrir contre ma peau et il se redresse, l’air perdu. Il me regarde et se pousse sur le côté, libérant mon torse. Je me lève et file prendre une douche en quatrième vitesse, enfile des vêtements quelconques et reviens dans la chambre prendre mes affaires de cours. Kay est toujours sur mon lit, mais il a enfilé un boxer. Il me regarde hébété.

—      Faut que j’aille en cours. Si tu sors, n’oublie pas de fermer à clé, ok ?

Il hoche la tête.

Je ramasse mon sac et file dans l’entrée. Au moment de refermer la porte derrière moi, je remarque qu’il m’a suivit.

—      Tu laisses pas tout ouvert ok ?

—      Ok.

—      Et tu fais gaffe au gaz !

—      Ouais, ok. Répète-t-il. Il est quelle heure ?

—      Huit heures. Bon j’y vais, je reviens vers midi.

—      A tout à l’heure.

—      Tu fais pas de conneries ! Je déconne pas. J’veux pas que tu foutes le feu à mon appart’ !

—      Mais t’es pire que ma mère !

—      C’est surtout que t’as l’air tellement défoncé que j’suis pas sûr que tu comprennes tout ce que je te dis.

Il referme la porte, je me retourne pour descendre les escaliers et me retrouve nez à nez avec … mon prof d’histoire !

—      Euh... Bonjour.

—      Bonjour. Répond-t-il avec un léger sourire.

Je détourne la tête et dévale les marches à toute vitesse. Je jette un coup d’œil à ma montre : 8h15. Je vais être en retard ! Je cours en direction de la gare et vois mon train partir. Je regarde l’écran des départs. Le prochain est dans un quart d’heure, c’est bien ma veine ! Je suis toujours à l’extérieur à me demander quelle est la meilleure solution, attendre le suivant ou y aller à pieds ? Dans les deux cas je serai en retard. Mais, après tout, quel est le problème ? Je ne suis jamais à l’heure de toute façon. Ils ont l’habitude maintenant, ils ne font même plus attention à moi. Une voiture klaxonne. Je me retourne et découvre une magnifique Lamborghini. La vitre côté conducteur s’ouvre et mon prof d’histoire apparaît.

—      Je te dépose ?

—      Euh… Pourquoi pas ?

Il me fait signe de monter. J’ouvre la portière et m’installe. Il démarre et quelques minutes plus tard, nous arrivons au lycée. Je serais à l’heure pour la première fois de ma vie ! J’ai envie de rire en pensant ça mais, je me retiens. Mon chauffeur ne comprendrait pas pourquoi je ris. Au moins, il a eu la gentillesse de ne pas parler de ce matin. Au moins quelqu’un qui a du tact !

—      Je te laisse là.

Il s’est arrêté juste derrière le lycée. C’est sûr qu’il ne faudrait pas qu’on me voit sortir de sa voiture. Ça risquerait de jaser après.

—      Ok. Merci.

Je descends et la voiture redémarre. Je contourne le bâtiment et entre dans le hall. Je consulte mon emploi du temps. B4. Cours d’histoire.

J’arrive dans le couloir et entre dans la salle. Tous les regards sont braqués sur moi. Faut dire que c’est pas souvent que j’arrive à l’heure ! Mais, ça vous l’avez compris, n’est-ce pas ? Je m’installe à ma place habituelle, à côté de Déliah. Je la connais depuis tellement longtemps qu’on n’est même plus obligés de parler pour se comprendre. Depuis que je l’ai branché, au collège, sur le métal, elle n’écoute plus que ça. On va aux mêmes soirées aussi et c’est souvent qu’on s’y croise.

Je l’ai vu changer de style à un rythme fou. De « petite fille sage » elle est passée à « rockeuse à fond dedans » puis à « punk en folie » et enfin à « magnifique gothique ténébreuse ».

Elle a des cheveux noirs et raides sublimes, qui feraient pâlir d’envie n’importe quelle nana, et des yeux bleus qui tirent sur le vert. Ses yeux ont toujours eu un effet « hypnotique » sur les gens. Même sur moi.

Monsieur Stephenson − ça me fait bizarre de l’appeler comme ça ! − ferme la porte. Le cours commence. Je sors une feuille et un stylo. Pendant tout le cours, j’ai les yeux braqués sur lui et j’écoute attentivement chaque mot qu’il prononce. Je note tout ce que je trouve important. Le chapitre ne me passionne pas particulièrement : Le monde de 1945 à nos jours. Personnellement, la société industrielle ne m’attire pas des masses. Mais, je ne peux pas détourner mon attention de sa voix.

Au moins lui, n’a pas déjà une opinion toute faite à mon sujet. Il ne semble pas surpris par mon comportement, très différent de celui du premier jour, mais quand les autres profs lui parleront de mon cas, il se posera surement des questions, non ?

La cloche sonne. Déjà ? J’ai l’impression d’avoir seulement passé cinq minutes assis sur ma chaise ! Tout le monde se lève, je suis le mouvement. Dans le couloir j’intercepte Déliah, nous discutons brièvement. Il n’y a plus personne dans le couloir, nous pouvons discuter tranquillement sans avoir besoin de hurler − ce que nous détestons, soit dit en passant − et sans passer pour « d’affreux satanistes ». Ce que les gens peuvent être bornés ! Dès que le mot « Métal » est prononcé, ça y est ! Vous faites forcément des rites satanistes la nuit dans les cimetières en égorgeant des poulets et en hurlant à la mort !

Je me rappelle que je lui ai apporté quelque chose. J’ouvre mon sac et en sort son « cadeau ». Je lui tends et elle me regarde avec gratitude.

—      C’est le dernier Cadaveria. Je te l’ai gravé puisque tu m’as dit que tu les aimais.

—      Merci Kurt. Ça me fait très plaisir !

Ce que j’aime avec elle c’est qu’elle parle normalement. Pas comme toutes ces filles vulgaires qui ne savent pas parler sans ajouter un « putain » à chaque phrase. Déliah a beaucoup de vocabulaire et c’est très agréable de discuter avec elle.

—      C’est cool alors. Au fait tu vas à la soirée de la Crypte la semaine prochaine ?

—      La soirée spéciale Métal Symphonique ?

—      Oui.

—      Ah oui ! Je ne risque pas de manquer ça !

Elle rit. Elle est vraiment très jolie quand elle rit.

—      Tu y vas aussi ? Me demande-t-elle.

—      Oui. Surement avec Kay.

—      On se retrouvera tous là-bas alors ! Il faut que j’y aille, alors à demain. Et encore merci pour le CD !

—      De rien. A demain.

Déliah sort du lycée et je reste là à regarder la porte. Bon faudrait peut-être que je bouge. Je me retourne et percute un torse parfait. Je lève la tête et lance un regard noir au mec resté planté dans le couloir quand je m’aperçois que c’est mon prof. Mon regard redevient aimable et c’est moi qui m’excuse.

—      Alors comme ça tu restes à rêvasser dans un couloir en fixant la porte par où vient de sortir une jeune fille ? Dit-il en souriant.

Je le regarde en haussant un sourcil.

—      Elle te plaît la petite Déliah ?

—      Déliah ?

Je le fixe incrédule puis éclate de rire.

—      Je crois que vous ne l’avez pas bien regardé.

—      Pourquoi ?

—      Comment voulez-vous qu’elle me plaise ? C’est une fille ! Répondis-je avec un sourire moqueur.

Je m’éloigne avant qu’il ait pu s’exprimer et quitte le lycée, pour aller m’en griller une dehors. Nouvelle sonnerie. Je retourne dans le lycée, j’ai encore deux heures d’anglais avant de rentrer.

 Comme d’habitude, je m’installe au fond de la salle et commence à papillonner avant même que le cours ne débute.

C’est pas comme si j’avais besoin de cours d’anglais ! Je me débrouille mieux que la plupart des élèves de ce lycée ! Après avoir passé deux ans aux Etats-Unis, c’est normal d’être bilingue, non ? La prof le sait et elle doit être une des rares à ne pas m’emmerder.

 

            Vers midi je rejoins Kay dans mon appart’. Heureusement il n’a pas fait de dégâts ! Je suis quand même soulagé de le voir en meilleur état que ce matin !

La journée s’écoule à une vitesse incroyable ! Je ne la vois même pas passer qu’il est déjà temps de rentrer chez moi !

J’ai passé toute la journée à observer le ciel à travers la fenêtre, pour changer un peu…

Par Deadly - Publié dans : Cours particuliers (Gay) [Terminée] - Communauté : Shiteki Yoku
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Mercredi 12 août 3 12 /08 /Août 02:41

 

 

 

 

J’entre dans mon appart’ et trouve Kay devant le miroir en pied de ma chambre en train de s’admirer. Quelle modestie. Sa mère aurait dû l’appeler Narcisse celui là.  

Il tourne la tête vers moi et me sourit.

—      Ça te dit de sortir ce soir ?

—      Encore ? T’es infatigable toi !

Ma parole mais, il ne dort jamais lui ?

—      J’ai envie de ramener quelqu’un d’autre que toi à la maison ! Et puis, hier j’ai vu Seth et j’ai entendu dire qu’en ce moment il y allait tous les soirs. Ajoute-t-il avec un sourire en coin.

Seth ? J’avoue que c’est très tentant. Et je suis à deux doigts de craquer. Mais, je ne peux pas.

—      J’avoue qu’aujourd’hui t’as de bons arguments.

—      Allez laisse toi donc tenter.

—      Nan, désolé mais j’suis crevé.

—      T’es pas marrant.

Pas marrant ? Ça se voit que c’est pas lui qui a un paquet de matières à rattraper !

—      Peut-être mais, toi tu vas plus en cours je te rappelle !

—      Bon ok, je vais y aller tout seul comme un grand. Dit-il en me tirant la langue.

Quel gamin ! Je ne peux pas m’empêcher de sourire devant son air malheureux qu’il tente vainement de cacher derrière ses enfantillages. Il croit vraiment pouvoir me berner aussi facilement ? Je le connais surement mieux que lui-même. Mais, ce soir je suis vraiment fatigué. Comme il le dit si bien, il peut très bien y aller seul pour une fois.

Il se dirige vers la porte et je le suis, il sort et je reste adossé au chambranle.

—      T’es sûr que tu veux pas venir ?

—      Sûr ! J’ai pas envie de me réveiller demain avec une énième gueule de bois.

—      Ça te dérangeait pas avant.

Avant… Ouais ‘était le bon temps. Mais, depuis, j’ai pris conscience que je pouvais avoir un avenir. Et qu’il n’allait pas me tomber tout cuit dans la bouche. ‘Fin… façon de parler, hein…

—      Ouais, mais j’ai décidé que je voulais tenter au moins d’avoir mon bac avec des notes un peu mieux que « potables ».

—      Mouais… Si je ramène personne je peux venir dormir chez toi ?

Je soupire. En plus d’être son meilleur ami, je sers aussi de baby-sitter, de maman, d’amant par défaut et même d’hôtel ! Mais, bon… Faut bien qu’on s’occupe de lui. Et ce travail ne me dérange pas. Si l’on peut appeler ça un travail. Je dirais plutôt : service. Il a besoin de moi : je suis là. Il n’a pas besoin de se sentir abandonner encore une fois.

—      Ouais… T’as la clé alors t’évites de me réveiller ! Et seulement si t’es seul, j’veux pas que mon appart’ se transforme en bordel !

Ouais, je sais, je lui parle pas super bien mais, c’est un grand gamin, il a besoin de fermeté de temps en temps. Si je devais m’attendrir à chaque fois, je ne serais plus qu’une serpillère. Et, à ce niveau là, il ferait ce qu’il veut de moi. Sauf que ça ne serait pas lui rendre service de céder à ses moindres caprices.

—      Tu sais que j’t’adore ? Fait-il en me soufflant un baiser.

—      Mouais, allez file avant que je change d’avis !

Il sort de l’appart’ et dans un instant de vague lucidité sur les risques qu’il pourrait prendre, je le rattrape par le poignet. Il se retourne et me regarde, l’air interrogateur. Je fixe ses pupilles, plus sérieux que je n’ai pu l’être ces dernières années.

—      Fais pas de bêtises, ok ?

—      Mais non voyons, tu me connais.

—      C’est bien là le problème.

Il se détourne de moi et commence à descendre l’escalier.

—      Je déconne pas Kay.

—      T’inquiète pas. Je suis un grand garçon. Me répond-t-il en m’adressant un clin d’œil.

Je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose.

Connaissant son inconscience, je ne peux m’empêcher de me demander si je ne ferais pas mieux d’aller avec lui. Mais, je sens peser sur moi toute la fatigue de cette journée qui n’a pourtant rien eu d’éprouvant. Enfin, j’ai peu dormi la nuit dernière. Il faut que je dorme. Kay est en pleine forme mais, il  eu largement le temps de se reposer lui. Et puis, comme il l’a si bien dit, il est un grand garçon. Il saura se débrouiller.

J’ai même l’impression qu’il va mieux depuis quelques temps. Il n’y a aucune raison que ça tourne mal. Même quand je sors avec lui, je n’ai pratiquement plus besoin de le surveiller. Pratiquement, parce qu’une partie de moi ne peux s’empêcher de faire sans cesse attention à lui. En vérité, ça fait plusieurs mois déjà qu’il n’a plus besoin que je l’arrête. Il se contrôle de mieux en mieux.  

Je le regarde sortir de l’immeuble en trottinant, un léger sourire aux lèvres, avant de rentrer chez moi. Je vais pouvoir aller dormir tranquillement. Je m’affale devant la télé, histoire de voir rapidement ce qu’il peut bien se passer du côté du petit écran cette nuit. Je regarde les images sans les voir. Il me semble que c’est un film avec Jodie Foster. Un truc qui se passe dans un avion, je crois. J’arrive pas à imprimer l’histoire. Mon esprit est trop embrumé. La pub arrive et je soupire de lassitude. Il faut toujours qu’ils mettent plus de pub que de film. C’est une maladie ! Qui se propage vite d’ailleurs parce qu’il n’y a pas une seule chaîne qui fasse exception.

Le ridicule de ma situation ne m’effleure même pas. Je n’ai absolument rien à faire de ce foutu film, auquel je n’ai rien suivi, faute d’attention, et je râle contre le harcèlement publicitaire à base de couches culottes, de shampoing et de protections hygiéniques. Franchement, une pub pour des serviettes hygiéniques ? Ils auraient pas pu s’en passer ? C’est super classe quand tu manges ce genre de trucs. Et celles sur les lubrifiants ? Ils ont pensés aux enfants scotchés 24/24h devant leur écran avant de décider de mettre ça entre les films ?

Je renverse ma tête en arrière et observe quelques secondes le plafond. Qu’est-ce que ça peut me faire en fait ? Je crois que j’ai les nerfs tellement à vif, que je pourrait débattre sur n’importe quoi de toute façon. La télé me fatigue. Ce film incompréhensible pour mon pauvre petit cerveau saturé me fatigue. Les pubs me fatiguent. Mes stupides pensées me fatiguent. Mes débats inutiles me fatiguent. J’en viens à me fatiguer moi-même ! Mes paupières s’alourdissent et, comme je ne vois pas l’utilité de lutter pour les garder ouvertes, bah ouais, à quoi ça me servirait de me battre encore avec moi-même sur les serviettes hygiéniques ?, je les ferme. Mes yeux sont légèrement douloureux et me picotent. Je dois être plus crevé que je ne le pensais. D’ailleurs, le marchand de sable ne tarde pas à tenter de s’infiltrer dans mon inconscient et l’épuisement me tombe dessus avec la délicatesse d’un trente-trois tonnes. Il aurait pu être un peu plus délicat ce con ! J’ai même pas eu le temps de me lever du canapé pour aller m’allonger sur mon lit. J’imagine même pas le torticolis demain ! Mais je ne suis plus en état de réfléchir…


 


 

Dead' ou comment faire un chapitre qui ne sert à rien...

ça y est, je suis en France depuis lundi et je serais bien restée là bas Alors, je vous poste ce chapitre qui ne fais en aucun cas avancer l'histoire mais le prochain ne devrait pas tarder. Samedi, je pars en Espagne pour deux semaines, et je ne sais pas s'il y aura une connexion internet alors, je vais voir ce que je peux vous poster en avance et je continuerais cette histoire pendant mon absence, donc à la rentrée, si j'ai bien travaillé et pas trop glandé, vous aurez de nouveaux chapitres :D

 

Marre de marre qu'over-blog me foute toute ma mise en page en l'air >_<

 

Par Deadly - Publié dans : Cours particuliers (Gay) [Terminée] - Communauté : A l'ombre des romances...
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Dimanche 30 août 7 30 /08 /Août 01:12



Hey salut les filles !   Je viens juste de rentrer, 'fin ya environ 3 heures ^^ Pfiou, j'ai pas vu beaucoup mon lit depuis le début des vacances. Peut-être une semaine maxi.

J'ai fait une méga bourde dans le scénario xD Ne dites pas "ça ne m'étonne pas !"   

Oui, donc, comme je disais, bah tous les persos ont des noms américains, normal vu que c'était sensé se passer aux états unis, mais le soucis c'est que j'ai mis Kurt en Terminale L et que le programme d'histoire est basé sur le programme français, pis toute l'organisation scolaire aussi...  Alors, leurs noms aux consonances américaines, ne sont pas dû à des origines de là bas (à part Kurt) mais à une méga connerie de ma part xD

 

 

 

 

On frappe à la porte, je soupire. Qui peut bien venir me déranger à cette heure là ? On peut jamais être tranquille ici ! Je me lève de mauvaise grâce et ouvre la porte… pour tomber sur Matthew. Euh… qu’est-ce qu’il fout là ? Adossé nonchalamment à la porte, un bras replié derrière sa tête, il me fixe, un sourire aux lèvres. En baissant les yeux sur sa chemise, je découvre qu’elle moule parfaitement son torse et qu’un morceau de peau blanche très attrayante dépasse négligemment en haut, là où les boutons sont volontairement laissés ouverts. Je commence à avoir très chaud d’un coup. Il le fait exprès ou quoi ? Je relève la tête et son sourire ironique me dit qu’il n’a rien manqué.

—      Euh… bonsoir. Vous… vous voulez quelque chose ?

Ah c’est pas vrai, maintenant je bégaie ! Manquait plus que ça. Je dois vraiment passer pour un con là !

—      En effet. Je peux entrer ? Répond-t-il sûr de lui.

Haha, pendant une seconde j’ai cru qu’il répondait à ma stupide conscience...

—      Ben… euh… ouais.

Réponse encore plus intelligente que la précédente ! Je pourrais battre des records dans ce domaine. C’est impossible d’avoir l’air plus empoté ! Je me pousse pour le laisser passer et trébuche sur mon sac qui traine dans l’entrée. Je m’étale par terre en étouffant un cri de surprise. Si… c’est possible. Remarquez, dans mon cas, tout est possible. Alors, avoir l’air plus stupide que je ne le suis déjà n’est pas franchement mission impossible. Ça fait beaucoup de « possibles » quand même. La porte claque et il se penche vers moi, m’attrape par les épaules et me relève.

—      Bah alors ? Tu tiens plus debout ? Me lance-t-il un sourcil levé.

Euh… c’est moi ou sa phrase est à double sens ? Nan parce que, celle là il aurait pu la garder pour lui. Je veux dire, j’ai déjà remarqué tout seul que depuis qu’il est devant ma porte je fais n’importe quoi. Pas la peine de m’enfoncer plus. Ouais, c’était pas franchement ce que je voulais dire… Dans le genre phrases ambigües je suis pas mal aussi… Sans commentaire. Je vous entends déjà rire.

Je le regarde, interrogateur. Il veut quoi en fait ? Il observe mon salon minutieusement. Ça va lui servir à quoi ? Faire les plans ? Il a l’intention de planquer de la drogue chez moi ? Si les flics débarquent je serais dans la merde totale là ! Incapable de retrouver moi-même ce qu’il a planqué.

Mais qu’est-ce que je raconte moi ? C’est n’importe quoi ! Ouais, mais dans ce cas, il cherche quoi ? Je me retourne et regarde mon beau bordel. Enfin, notre bordel. Parce que, c’est peut-être mon appart’ mais ce sont les affaires de Kay que je vois partout. Et, effectivement ça peut être assez déconcertant. Même moi en ce moment, je me demande comment on fait pour vivre dans un bazar pareil. Faut vraiment que je pense à dire à Kay de ranger ses affaires.

—      C’est à toi tout ça ? Demande-t-il ébahi.

—      Pas totalement. Je dirais, un quart oui, le reste non.

—      Ah bon ? Tu vis pas tout seul ?

—      Kay vit un peu ici aussi.

—      Et qu’est-ce qui est à toi dans ce cas ?

—      Euh… les murs… les meubles. J’observe moi aussi tout ce qui est entassé ici pour tenter d’apercevoir un truc à moi. Hum… le sol ? J’ajoute sur un ton interrogateur.

Ses affaires ont tellement envahis mon espace vital que je ne suis même plus sûr que le sol m’appartienne, tant il est noyé sous les trucs de Kay.

—      Il vit un peu ici ? Il n’a pas plutôt emménagé ?

—      Mouais… vous vouliez quoi en fait ?

Il pose son regard sur moi et c’est seulement maintenant que je me rends compte que j’ai balancé mon tee-shirt quelque part dans la pièce avant de m’endormir. J’ai vraiment chaud et pourtant la température ne doit pas frôler les 17 degrés. Il ne semble pas décidé à regarder ailleurs et moi je commence à transpirer tellement j’ai chaud. J’ai l’impression d’être une glace qui fond sous le regard insistant du soleil. Je vais finir en flaque sous la table si ça continue. J’aimerais jeter un œil à mon salon pour chercher mon tee-shirt mais, mes yeux ne m’obéissent plus et détaillent Matthew. Le noir lui va très bien mais le gris aussi. Cette couleur fait ressortir le bleu profond de ses yeux, je trouve. Il est vraiment sexy, rien à redire là-dessus. J’avale difficilement ma salive. Je dois être aussi rouge que mes rideaux couleur cerise maintenant. J’ai du mal à respirer. Va falloir qu’il dégage de là sinon, je vais pas tarder à perdre le contrôle et à lui sauter dessus. J’ai déjà perdu mes yeux, le reste va y passer aussi dans les minutes qui suivent s’il reste planté là, devant moi, toujours aussi tentateur que le premier jour de « notre rencontre ». Mais, contre toute attente, il avance et, hypnotisé par son charisme, je lève la main. J’ai envie de le toucher. Il faut que je touche. Sinon je vais devenir fou. Sa peau, et son corps en général, exercent une attirance irrésistible sur moi. L’urgence de l’envie de ce contact me fait presque mal. Il regarde ma main venir vers lui et s’avance vers moi, pose ses doigts dans ma nuque et m’embrasse. Mon cerveau vient d’être déconnecté de mon corps (comme s’il y avait été connecté un jour…) Les questions « il se passe quoi ? » ou « Pourquoi il fait ça ? » n’ont même pas le temps de me traverser l’esprit. Il passe sa seconde main sur mon torse et je me sens me consumer. Je pensais qu’en effleurant sa peau, mon désir douloureux se calmerait mais, c’est tout le contraire. Il devient de plus en plus violent au fil des secondes. Un feu brûlant embrase mes sens quand sa main s’aventure vers mon jean. Je me cambre en avant et colle mon bassin contre le sien. Ses lèvres, douces et tentatrices, dévient vers ma clavicule et je m’accroche à sa taille tellement je tremble. J’ai l’impression que je vais exploser avant même qu’il n’ait ouvert ce maudit pantalon qui me compresse. Il descend doucement ma braguette et se colle à moi. Je défais les boutons de sa chemise, prit d’une envie irrépressible de le toucher. Il me sourit. Mes lèvres rencontrent les siennes dans une étincelle qui nous enflamme tous les deux. Je sens très clairement son désir à travers son jean. Identique au mien. Violent. Incontrôlable. A en perdre la tête. Ses doigts s’aventurent sous le tissu, devenu gênant, qui protège ce que j’ai de plus « mâle ».

Une mélodie retentit. Il lève la tête, me sourit et une sorte de brume blanche vient voiler son visage. Je me frotte les yeux pour retrouver une vision nette mais, il commence à devenir transparent. C’est quoi ce bordel ? Une illusion d’optique ? J’essaye de l’attraper mais mes doigts passent à travers son corps. Mes yeux s’ouvrent comme des soucoupes quand je comprends qu’il est entrain de disparaître. Il ne peut pas partir maintenant ! Je hurle son nom et tends les bras en avant mais il n’est déjà plus là.

Une seconde sonnerie stridente me réveille en sursaut. Mes yeux s’entrouvrent vaguement et cherchent des repères. Complètement perdu, je cherche Matthew du regard avant de comprendre que je rêvais. C’était trop beau pour être vrai aussi. J’aurais dû m’en douter. Ma tête retourne percuter le dossier du canapé avant que mes paupières ne reprennent leur position originelle. Une énième sonnerie retentit dans mon appart’, me faisant ouvrir les yeux, et, accessoirement reprendre conscience que le connard qui appelle a interrompu un rêve d’un érotisme fabuleux ! Saloperie de téléphone ! J’étais si bien ! D’accord, je me suis ridiculisé à mort mais, au moins Matthew était là et… ça avait l’air si réel. Je prends mon portable dans un élan de rage et décroche avant d’étouffer un hurlement. Tourner la tête est devenu une vraie torture. Mais pourquoi je me suis endormi ici ? Je le savais ! C’était obligé que je me lève avec un torticolis mais non…. Qui peut bien m’appeler à une heure pareille ? Qui a bien pu me faire sortir de ce sublime rêve ?

—      Quoi ? Je grogne.

—      Allo ? Kurt ? Me répond une voix fluette.

—      Mouais ?

—      C’est Julian. Kay est dans un sale état. Il tient même plus debout. Tu… tu peux pas venir le chercher ?

—      Putain ! J’suis pas sa baby-sitter !

—      Désolé mais, j’savais pas qui appeler. J’peux quand même pas appeler son père ?

—      J’arrive. T’es où ?

—      Dans le square.

Nan mais c’est pas possible ça ! Il ne peut pas s’empêcher de faire des conneries ! J’attrape ma veste et me rends compte que mon salon est en ordre. Rien ne traine autre que trois tee-shirts sur des chaises et deux capotes sur la table basse. Je souris avant de sortir et de claquer la porte. Je marche rapidement pour atteindre le square. Enfin, rapidement… C’est un grand mot. Vous avez déjà essayé de traverser votre quartier avec la tête bloquée ? Non ? Bah essayez un jour vous comprendrez mon supplice. Et puis, qu’est-ce qu’ils foutent dans le square ? Cet imbécile a réussi à le trainer de Paris au square mais a été incapable de faire dix mètres de plus ? Bon ok… pas dix mètres, deux cent. Mais, on s’en tape ! Quand j’arrive, il est seul avec le fameux Julian. Il est allongé par terre et lance des phrases sans queue ni tête. Je m’accroupis à côté de lui. Mais pourquoi est-ce que je ne suis pas allé avec lui ?! Peut-être parce que je pensais qu’il était assez grand pour se prendre en main tout seul ? Apparemment pas… Qu’il s’était calmé ? Quelle erreur ! Ce qui est certain, c’est que maintenant, il ne sortira plus sans moi sur les talons. Je ne comprends pas, d’habitude tout va très bien, et le seul jour où je ne viens pas avec lui, il fini encore plus bourré qu’il ne l’a été en un an !

—      Qu’est-ce que t’as fait Kay ? Pourquoi t’as encore trop bu ?

Il marmonne des paroles inintelligibles. Ouais, continue comme ça, c’est sûr que je vais te comprendre…

—      Et qu’est-ce que vous foutez ici vous deux ? Je demande au gamin.

—      Ben… on avait prévu de… Il n’achève pas sa phrase mais ses joues rouges la terminent pour lui.

—      Mais t’as quel âge ? T’es pas un peu trop jeune pour ça ?

—      Non, j’ai dix-huit ans !

—      Ah ouais ? Tu fais quoi dans la vie ?

—      Euh… je suis encore au collège. Enfin, au lycée je veux dire.

—      Quel lycée ?

—      Anne Frank.

—      Bizarre.

—      Pourquoi ?

—      J’y suis et je t’ai jamais vu là bas !

 Je saisis Kay par les bras et le soulève pour le mettre debout.

—      Viens m’aider au lieu de regarder !

Le môme s’exécute et Kay finit dans mes bras. Je m’éloigne sans plus m’occuper du gosse et ramène mon ami dans mon immeuble. Une vraie galère si vous voulez mon avis ! Il est pas léger et avec le cou bloqué, je peux pas faire grand-chose. Sur le palier, à bout de souffle, je le pose sur ses jambes tout en le soutenant par les bras. C’est qu’il est lourd lui, malgré sa peau sur les os. Il aurait d’ailleurs bien besoin de se remplumer ! Enfin, pas s’il a l’intention de revenir comme ça souvent, parce que pour le monter chez moi ça risque d’être comique. Déjà que j’ai du mal avec ses soixante kilos tout mouillé… S’il prend du poids, j’arriverais jamais à l’amener jusqu’ici et on finirait par dormir dehors. Nous arrivons bientôt devant ma porte où Kay s’écroule et m’entraine dans sa chute. Je tombe au dessus de lui, un genou par terre et le secoue.

—      Ça va Kay ?

—      Hum… impec’. Murmure-t-il d’une voix pâteuse.

Je me relève rassuré mais boitillant. Je ne suis pourtant pas si douillet d’habitude mais, là ma rotule brûle légèrement. Boaf, c’est pas avec dix centimètres que j’ai pu me la fouler, hein ? Je déverrouille ma porte et l’ouvre, sur une jambe. C’est que ça me fait un peu mal cette connerie quand même.  

 

Par Deadly - Publié dans : Cours particuliers (Gay) [Terminée] - Communauté : Auteurs Sadiques
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