Mardi 27 octobre 2 27 /10 /Oct 18:15

Hello tout le monde =)           

Vous allez bien ?  Pfiou bah mes vacances sont blidées ! C'est limite si je trouve du temps pour moi au milieu de tous ces trucs que je dois faire ! Enfin, vous avez de la chance parce que j'ai écris deux nouveaux chapitres {#}  Et tout ça grâce à Melo ! Elle est partie en Sicile et voulait des chapitres à lire en rentrant alors j'ai dû bouger mes fesses XD Donc, je les ai fini ce matin mais, n'ai pas eu énormément de temps pour les relire donc si y a des ptits soucis n'hésitez pas à me les faire remarquer ^^

Le second chapitre devrait arriver dans une heure ou plus, le temps que je m'occupe de mes mômes XD  Non, non vous inquiètez pas, à 18 ans j'ai pas encore d'enfants, c'est juste mon adorable chat et mon père, qui sans ma mère ou moi se laisserait mourir de faim XDD

Nanoko : La future petite amie de Matthew ? Tu oublies qu'il est gay ma chérie {#} Si tu te transforme en homme pourquoi pas mais, il est assez difficile quand même XD Une vraie tête de mule celui là !

ça dépend de ce que tu appelles "drame" ^^ Il n'y aura personne qui meurt mais après, la fin ne plaira peut-être pas à tout le monde {#} 


Et, Kay a changé surtout parce que Kurt le voyait comme un enfant turbulent et parce que c'est l'image qu'il donne de lui ^^ 

 

Vous n'aime {#}

 


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Kay a finalement décidé de nous faire sortir, il a dit qu’on en avait besoin autant l’un que l’autre. Surement. Au moins ça nous changera les idées. J’ai l’impression d’être un peu vidé. Déjà, j’ai pas franchement l’habitude de me faire jeter comme ça. Et, c’est pas mon genre de m’imbiber et sauter sur les mecs après. Mais, ordinairement, je ne suis pas aussi stupide, ou en tout cas, je ne prends pas autant de risques. Risques dans le sens où en général, le mec aussi a envie de moi et que c’est plutôt équivoque. Là, je me suis jeté violemment contre un mur à toute vitesse. Et, ça fait mal. Surtout à l’ego. J’ai été un peu trop pressé. J’aurais dû prendre mon temps, y aller doucement. C’est mon prof bordel ! A quoi je pensais ? C’est pas parce qu’il est sexy et qu’il a envie de moi    j’en ai eu la preuve, dites pas le contraire   qu’il allait se laisser aller dès le premier coup. Il aurait mieux valut pour moi d’y aller plus subtilement au lieu de foncer tête baissée.  Il va me voir comment maintenant ? Ça risque d’être joyeux les cours d’histoire !

 

Nous arrivons devant la boîte. « Neptune ».  L’immense néon bleu et vert, surplombant un décor horriblement ostentatoire   le vocabulaire, vous étonnez pas, c’est l’influence de Déliah ça   dans les mêmes tons, représentant un monde imaginaire mythologique peuplé de tritons se tripotant mutuellement, dominés par un homme-poisson géant, un trident à la main, éclaire la file d’attente d’une lumière surnaturelle, rendant les teints des gays qui attendent pour entrer dans la boîte presque cadavériques. Je regarde le dieu de l’océan, sceptique. Pourquoi est-ce qu’une grande partie de la population gay se prend pour des Dieux ? C’est pas parce qu’on est différents et qu’on s’assume, qu’on est supérieurs. Je ne peux pas m’empêcher de lever les yeux au ciel. Pourquoi est-ce qu’il m’emmène là ? Je le regarde, interrogateur. Il me répond d’un sourire. Peut-être qu’il estime que c’est ce dont j’ai besoin. Un endroit très chaud où il n’est pas difficile de trouver quelqu’un avec qui passer un bon moment. Il pense peut-être que j’ai besoin de m’envoyer en l’air. Sauf que vu ce qui traine dans cette boîte, je peux oublier ma partie de jambes en l’air pour cette nuit. Les chiennes en chaleur efféminées à souhait, non merci. J’ai une nette préférence pour des mecs moins … « grande folle ». A tous les coups, je vais encore rentrer avec Kay. Ça ne me dérangerait pas des masses. On l’a jamais fait en étant conscients de nos actes. Ce pourrait être l’occasion ? On a toujours été très proches mais… est-ce que si je tente le coup ça va changer quelque chose entre nous ? Est-ce que ça ne risque pas de nous briser ? Quoique… Jusqu’à maintenant, on s’en est bien sortit. On se rappelle toujours plus ou moins ce qui s’est passé et ça n’a encore jamais rien changé. Mais, ce ne serait absolument pas la même chose. Entre faire quelque chose sans réellement savoir ce qu’on fait et faire la même chose en étant totalement conscient de ses actes…

Il a toujours été bien foutu mais, ce sont surtout les regards braqués sur lui qui m’en ont fait prendre conscience. Depuis cette visite chez son père, il a énormément changé. Je ne pensais pas que quelqu’un puisse se transformer comme ça en si peu de temps. Il a l’air tellement plus mature maintenant. Cet aspect là de sa personnalité était surement déjà présent mais, si enfouie sous les couches de conneries qu’il en était invisible. Il a surement juste « gratté » ces couches de conneries et de gamineries qui mettaient en avant son côté enfantin. En le voyant revenir en costard tout à l’heure, j’ai cru voir un homme d’affaire miniature. Je pense que les mèches violettes qu’il a rajouté à ses cheveux avant de partir sont surtout une sorte de marque de rébellion devant l’autorité mais, malgré le violent retour à son style vestimentaire habituel, il n’a pas décroché un mot. Pas une connerie. Rien. Il ne va pas bien c’est plus que clair. D’habitude il se cache derrière son sourire et son débit de parole inépuisable. Là, le silence devient presque lourd. Je lance un regard perplexe à la boîte et me demande si, finalement, il ne vaudrait pas mieux rentrer et passer une soirée tranquille devant la télé. Et finir dépressif ? Ouais, c’est peut-être pas une si bonne idée que ça. Mais, j’ai déjà posé ma main sur son bras et mes yeux sont fixés dans ses prunelles mordorées. Sans que j’en prenne pleinement conscience, mon regard glisse sur ses lèvres roses et les miennes s’entrouvrent comme si je manquais d’air. Je l’entends vaguement me demander ce qu’il y a quand une portière claque derrière moi et me sort de mon obscure contemplation. Je l’ai échappé belle. Qu’est-ce que j’allais faire ? Même moi je ne le sais pas.

Je tourne la tête et vois un mec bien sapé sortir d’une élégante voiture noire. Très chère. Lamborghini. La plaque correspond. Je trouve soudain un intérêt nouveau à cette boîte.

      On y va ? Je lance à Kay avec un sourire espiègle.

S’il est là, ça veut dire que Matthew aussi. Vous allez pas me faire croire qu’un mec qui a les moyens de se payer une voiture pareille viendrait trainer dans une boîte bas de gamme comme celle là ? Et, jusqu’à maintenant, j’avais un doute quant à la sexualité de Matthew. Aujourd’hui, je sais qu’il est gay. Ou du moins qu’il a des tendances. Enfin bref, qu’il me désire. C’était une preuve quand même hier soir non ? Avant que je me fasse jeter de son appart’ bien sûr ! On a pas une érection comme ça sans stimulant ! Tout ce que j’espère c’est qu’il était pas entrain de se regarder un porno parce que ça, ça foutrait toute ma belle théorie par terre. Et mes espoirs de le mettre dans mon lit aussi par la même occasion. Mais, avec un peu de chance c’était pour moi ! On dirait pas que j’essaye de m’auto-convaincre là ? Ouais… C’est bien ce que je me disais. Ça craint. Je crains.

Nous entrons et je balaye la salle des yeux sans voir qui que ce soit de ressemblant de près ou de loin à Matthew ou au mec qui est sortit de la voiture. Je fouille l’endroit des yeux pendant quelques minutes et remarque un homme un peu trop bien habillé, accoudé au bar, seul. Il ressemble pas mal au gars de tout à l’heure si vous voulez mon avis. Kay est déjà partit sur la piste. Je m’aventure jusqu’au comptoir et m’installe à côté de lui. Ses cheveux mi-longs et blonds plongent en avant dans la désolation, comme s’ils essayaient à tout prix de se noyer dans son verre. De légères rides plissent ses yeux mais, son regard sombre est totalement absorbé par le liquide ambré qu’il boit par petites gorgées, comme pour le faire durer le plus longtemps possible. Venant d’un homme comme lui, ça m’étonne. Puisqu’il a les moyens, à quoi ça sert d’attendre pour finir son verre alors qu’il peut s’en payer quinze d’affilée ? 

      Salut. Je prononce pour décoller son attention du bois vieillit du bar, je veux bien qu’il soit intéressant mais, faut pas abuser.

Ses yeux parcourent le comptoir sur toute sa longueur avant de s’arrêter juste devant moi et de remonter le long de mon torse pour finalement se poser sur mon visage.

      T’es pas un peu jeune toi ?

      Je suis majeur depuis un bon moment si c’est ce que tu veux savoir.

      Intéressant. Répondit-il en souriant.

Il doit pas être loin de la trentaine. Il a des yeux d’une sorte de teinte bleu délavé, sans réelle distinction. Ses traits sont plutôt quelconques. Je suis déçu. Je m’attendais à mieux. En fin de compte il est juste banal. On peut pas tout avoir non plus. L’argent et la beauté. Ce serait assez discriminatoire pour les pauvres sinon. Dans ce cas là, on serait tous laids et on n’attirerait personne. Condamnés à rester seuls pour l’éternité. C’est triste. Mais c’est surement ce qui m’attend. Vu comment je suis avec les gens… Qui voudrait réellement rester avec moi ? A part Kay… D’ailleurs je sais pas comment il fait pour me supporter lui.

      Tu veux un verre ?

      Ouais, je veux bien. Je lui réponds en faisant trainer au maximum ma phrase sur un ton suave.

Il m’adresse un clin d’œil et fait signe au serveur pour qu’il m’apporte la même chose que lui. Au vu de la couleur du liquide qui se déverse rapidement dans mon verre je suppose que ce doit surement être du whisky. Qu’importe. Je ne le boirais pas de toute manière. J’ai un peu trop fini ivre mort ces derniers temps et ça m’a pas franchement réussi. La boisson arrive devant moi et je la regarde à peine. Jetant un œil à la salle je fouille la foule des yeux, cherchant quelque part où est-ce qu’il peut bien être mais, reporte vite mon attention sur l’homme à côté de moi. Surtout histoire de lui faire croire qu’il me plaît au moins un minimum quand même.

      Alors, qu’est-ce que tu fais là ?

      Je me change les idées.

      Seul ?

      C’est un problème ? Demande-t-il un sourcil levé et une lueur espiègle au fond du regard.

      Non.

Je lui réponds avec un sourire qui se veut satisfait. J’espère juste ne pas avoir l’air trop crispé. Ça serait bête qu’il remarque qu’il me dégoûte presque, avec sa banalité affligeante. En attendant il ne m’a toujours pas répondu. Son aptitude à contourner mes questions m’exaspère ! Je ne sais toujours pas si Matthew est dans les parages. A quoi ça sert que je le drague s’il n’est pas là pour voir ça ? Quoique… ça ne serait pas si inutile que ça ! Si je les recroise un de ces quatre, je pourrais toujours me servir de ça ! Et puis, de toute manière, je suis franchement frustré sexuellement pour me poser des questions plus longtemps. J’ai besoin de baiser et plutôt rapidement. J’aurais préféré dix fois Kay à ce mec plein aux as mais sans distinction physique exceptionnelle. Mais, j’ai besoin de violence. Même d’un minimum. Mais, ça, jamais avec Kay. Je ne le brusque jamais et encore moins quand on couche ensemble. Il a déjà eu sa dose de violence étant petit, ce n’était pas pour en rajouter une couche dans ses ébats. Moi aussi, remarque. Mais, de temps en temps, ça ne fait pas de mal. J’en ai besoin. Et là, j’ai besoin de déverser toute ma frustration dans la violence.

            Je me penche en avant et lui murmure à l’oreille :

      Ça te dit d’aller faire un tour dehors ?

S’il est ok, tant mieux. S’il me rejette, tant pis, je trouverais toujours quelqu’un d’autre. M’enfin, lui connaît Matthew alors, ça aura plus d’impact.

            Il me regarde et un sourire lubrique vient éclairer son visage. Tout le monde sait que l’arrière de cette boîte est le plus grand baisodrome du quartier. Et peut-être même de la ville. J’aurais au moins gagné ma nuit, à défaut d’avoir perdu la jalousie de Matthew. Enfin, s’il aurait pu y avoir jalousie. Après tout, ce n’est pas parce qu’il a bandé la nuit dernière face à moi qu’il puisse être jaloux d’un quelconque autre mec qui me tripote. Enfin, vu que c’est son pote, il aurait peut-être pu être quand même légèrement énervé, non ?

            Mais, bon, la question ne se pose pas vu qu’il ne s’est pas montré. Tant pis. Ce sera pour une autre fois. En attendant, j’ai repris confiance en moi. C’est tout ce qui compte non ? Le regard de ce mec montre clairement le désir qui monte en lui plus vite que la mèche brulante d’un pétard prêt à exploser. Je suis désiré. Je suis bandant. Je me sens bien.

      Ouais. Pourquoi pas.

Il me répond par la phrase type qui doit faire croire à l’autre que ça ne nous dérangerait pas mais, que c’est lui qui en a le plus envie. Mais, je ne suis pas dupe. Et, ses yeux ne mentent pas là-dessus. C’est lui qui brûle, pas moi. Lui voit mon corps et tout ce qu’il pourrait lui faire de bon. Moi, je veux juste tirer mon coup pour calmer ma libido en éruption.

            Je lui attrape donc le bras  et l’entraine vers la porte de sortie, à l’arrière de la salle. On passe devant les toilettes pour sortir mais, ce que je ne sais pas, c’est que deux yeux bleus furibond nous regardent passer et fusillent la main, posée sur ma hanche fine, de mon compagnon de jeux.

Par Deadly - Publié dans : Cours particuliers (Gay) [Terminée] - Communauté : A l'ombre des romances...
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Mardi 27 octobre 2 27 /10 /Oct 19:18



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On est à peine sortis de la salle que je me retrouve plaqué contre le mur, la bouche de ce mec collée à ma peau.

      C’est quoi ton nom au fait ?

      On s’en fiche.

C’est vrai quoi ? Pourquoi il aurait besoin de mon nom pour me toucher ?

 

            Il me tient les poignets d’une main contre le mur tout en continuant son exploration de l’autre et déposant le bout de sa langue dans le creux de mon cou. Il croit qu’il est le maître du jeu ? Très bien. Seulement, il ne sait pas que c’est toujours moi qui contrôle la situation. Il croira ce qu’il veut jusqu’à ce que j’en décide autrement. Il a beau passer ses doigts sur des endroits plutôt sensibles, ça ne me fait rien. J’arrive même pas à bander. Il s’amuse un moment avec mes tétons qui ne répondent même pas présents et lève la tête pour me regarder. J’ai les yeux perdus dans le vague, devant moi, dans l’obscurité de la ruelle d’où s’échappent des gémissements plus qu’équivoques. Rien que ça aurait suffit à m’exciter en temps normal. Mais, rien que de savoir que c’est lui qui me touche, rien ne marche comme prévu. Il fait glisser ses mains sur mes hanches et commence à déboutonner mon jean. Il passe sa main sur mon boxer et se rend bien compte que quelque chose ne va pas.

      Qu’est-ce qui t’arrive ?

Je consens à baisser les yeux sur lui et lui répond d’un regard vide. Je peux pas faire mieux.  Ce mec ne m’évoque rien de sensuel, rien d’excitant. C’est pas faute d’avoir essayé pourtant.

      Je vais arranger ça. Dit-il finalement avec un sourire que je n’arrive plus à définir.

Satisfait ? Pervers ? Lubrique ? Qu’est-ce que ça change ? J’espère au moins que je ne deviens pas impuissant. Ça serait vraiment pas le pied, sans mauvais jeu de mot.

            Il passe ses doigts sous mon boxer et commence à ouvrir la fermeture éclaire de ma braguette quand on me tire violement en arrière. L’odeur de sa peau envahit si rapidement mon système nerveux que j’ai de plus en plus de mal à me contrôler.

      Je peux savoir à quoi tu joues ? Rugit une voix grave et sensuelle.

Ça m’étonnerait qu’il ait voulu avoir l’air sensuel mais, je peux vous dire que ma trique a montré le bout de son nez quand on avait plus vraiment besoin d’elle !

      Pardon ? Je peux savoir de quoi tu te mêles ? Je lui réponds.

      Qu’est-ce que tu fous Matthew ? Se réveille le gars qui est toujours à genoux par terre.

Il me ferait presque pitié comme ça.

      C’est mon élève !

      Mais, il m’a dit qu’il était majeur ! Proteste le type.

      Oh oui, il l’est. Peut-être en années mais, en mentalité, c’est autre chose.

      Bon tu me lâches maintenant ?! Je m’énerve.

Moi qui croyais qu’il n’était pas ici, c’est une sacrée surprise ! Ce que j’aime le plus c’est qu’il soit en colère. Pour quoi ? J’en sais rien mais, j’ai la nette impression que c’est à cause de ce qui vient de se passer.

      T’as quel âge pour te laisser entrainer par le bout de la bite ?

      T’as quel âge pour rester frustré sexuellement alors que t’as des mecs qui te courent après ? Je réplique en coulant un regard au mec dont je ne connais toujours pas le nom et dont je me fous royalement.

Il grogne vaguement quelque chose qui ressemble à une remarque sur les jeunes et l’insolence ou quelque chose dans ce goût là, quand la porte de la boîte s’ouvre à la volée, laissant sortir Kay qui nous trouve tous les trois, moi contre le mur, Matthew me tenant fermement par le col de mon tee-shirt, le jean ouvert et l’érection plutôt évidente, et son copain, toujours à genoux par terre.

      Je te cherchais… Lâcha-t-il lentement.

Il nous jauge du regard un moment, passant de l’un à l’autre, essayant de comprendre ce qui peut bien se passer.

      Vous vous amusez bien ? Une partouze et j’suis même pas invité. Je suis vexé là…

Je vois Matthew ouvrir de grands yeux et son copain, bien imbibé, essayer vaguement de se relever tandis que j’essaye de retenir mon fou rire. C’est surement pas le moment de faire enrager encore plus Matthew mais, Kay a le don de sortir des conneries toujours aux bons moments ! Quoique… énerver Matthew n’est peut-être pas une si mauvaise idée au final ! Sous la colère, les gens sont plus impulsifs en général…

            Il finit par secouer la tête et me relâcher un peu. Il me regarde me bidonner avant de secouer la tête une fois de plus. C’est sûr que ça doit pas être évident d’être entouré d’imbéciles…

      Bon, ça suffit. Toi je te ramène. T’as assez bu comme ça.

Il ferait mieux de dire ça à son pote qui vient de se relever mais, qui a passé presque un quart d’heure à genoux. Parce que, pour ma part, j’ai pas avalé une seule goutte pour une fois ! Mais, le laisser croire que je suis plutôt joyeux ne fera de mal à personne. Je prend quand même quelques secondes pour remettre mon jean comme il faut mais, il ne me laisse même pas le temps de protester qu’il a déjà attrapé mon bras et tiré en direction de la sortie. La seule chose que je vois avant de partir de force, est le regard abattu de Kay et ce dernier qui s’approche du mec pour savoir s’il va bien. Matthew me jette sur le siège passager de sa voiture sans plus de cérémonie et referme la portière sur moi avant que j’ai eu le temps d’esquisser le moindre geste. Il démarre et commence à grommeler dans sa barbe. C’est que ça a dû vachement l’énerver pour qu’il soit dans cet état là !

      C’est quoi ton problème ?

      Quel est le tien ? Il me répond, les mains crispées sur le volant.

      Pourquoi tu t’énerves comme ça ? J’ai même plus le droit de m’envoyer en l’air maintenant ?

      T’es conscient des risques que tu prends au moins ?

      Alors c’est ça qui t’énerves ? Que je me fasse baiser sans capote et que j’attrape le sida avant d’avoir trente ans ?

Il arrête la voiture devant notre immeuble et descend de voiture en grognant. C’est qu’il est doué ce soir en grognements. J’espère qu’il sera moins grognon tout à l’heure dans mon appart’. Forcément qu’il le sera moins vu que je le ferais grimper aux rideaux ! Je sors à mon tour du véhicule et le rejoins devant la porte en plexiglas de l’immeuble. On commence à monter les marches menant à nos appartements et je fais mon possible pour me mettre à sa hauteur.

      A moins que ce soit le fait que je saute un mec qui ne soit pas toi ?

      Pardon ?

      C’est ça qui t’énerve tant ?

      Je vois pas pourquoi tu dis ça. C’est l’alcool qui te fait dire n’importe quoi !

      Je te rappelle qu’hier c’est pas MOI qui t’ai jeté dehors !

      Rentre chez toi et dessaoule ! S’exclame-t-il devant ma porte.

      Je crois que mes clés sont dans la poche arrière de mon jean… Je murmure lentement.

      Et tu peux pas les prendre tout seul ? S’agace-t-il.

Je lui renvois un regard impuissant qui lui fait comprendre que je suis sans doute trop ivre pour attraper quoique ce soit. En soupirant d’agacement, il finit par se pencher sur moi et passer ses mains dans mon dos pour aller chercher ces fameuses clés. Je vous avais bien dit que faire semblant d’être beurré avait du bon ! Par contre, lui, il en a avalé un peu quand même. Je ne pourrais dire quelle quantité (pas beaucoup surement, le connaissant… ) mais, tandis qu’il se penche vers moi et que son torse entre en douce collision avec le mien, je sens l’odeur suave de sa peau mélangée à celle de son after shave mentholé me chatouiller les narines mais, aujourd’hui il y flotte une légère pointe alcoolisée. En attendant, je peux vous dire que je ne suis absolument pas impuissant ! C’est juste le mec de tout à l’heure qui ne me faisait aucun effet. Parce que là, rien qu’en le sentant si proche de moi, mes sens se sont réveillés et la bête aussi…

            Il passe sa main dans ma poche gauche et je sens mon corps se contracter, j’essaye de faire en sorte que ce soit le plus discret possible, ce qui n’est pas si facile quand on a l’objet de ses désirs presque collé à soi ! Il se relève un peu en grommelant qu’ « il n’y a rien dans cette foutue poche » et je retiens le sourire qui a faillit trahir que l’état dans lequel j’étais n’était en aucun cas dû à une trop forte ration alcoolisée. Je lui murmure que c’est dans l’autre qu’il les trouvera et il grogne une fois de plus avant de plonger à nouveau son nez dans mon cou pour aller chercher mon trousseau dans ma seconde poche d’où il le sort, presque soulagé. Soulagé de quoi ? De ne plus être si près de moi ? Ou d’avoir enfin échappé à la tentation ? Ça serait plus de cet ordre là à mon avis vu ses mains tremblantes. Mais dans ce cas là, il n’est pas au bout de ses peines !

            Je passe derrière lui sans qu’il s’en aperçoive au moment où il retire les clés de la porte qu’il a enfin réussi à ouvrir, et passe mes mains sur son ventre plat avant de l’entrainer à l’intérieur. Il n’a tellement pas eu le temps de se préparer à ça qu’il ne pense même pas à résister et nous échouons dans mon salon après que mon pied ait refermé la porte d’entrée. Je le pousse sur le canapé sans ménagement et il n’a même pas l’air de comprendre ce qui se passe. Je m’assois à califourchon sur lui, passe mes mains dans sa nuque et me penche pour l’embrasser. Mes lèvres descendent d’elles-mêmes dans son cou et le dévorent d’un millier de baisers brûlants. 

      Qu… qu’est-ce que tu fais Kurt ?

      Ça se voit non ? Je m’apprête à te faire l’amour et te faire hurler comme tu ne l’as jamais fait.

      C’est l’alcool qui parle, arrête tes conneries…

C’est avec des protestations si faibles qu’il essaye de me convaincre ?

      T’y crois pas toi-même. Et puis, j’ai pas bu une seule goutte d’alcool cette nuit.

      Mais tes clés…

J’arrête mes caresses un instant, relève la tête et plonge mes yeux dans les siens. Moqueurs. Il observe mes pupilles un moment avant de comprendre. Ses joues prennent une jolie teinte rosée. C’est bizarre. Jamais je ne l’aurais imaginé rougir. Il me paraît bien trop sûr de lui pour ça. Et pourtant… Anticipant sa réaction qui risque d’être plus que violente, je préfère prendre les devants et le faire tomber plus facilement dans mes filets, plutôt que devoir me battre avec sa colère. Je passe mes mains sous son tee-shirt et titille ses tétons durcis du bout des ongles ce qui a le mérite de le faire frémir.

      Kurt, c’est pas…

Mes doigts courent le long de son torse très bien sculpté.

      J’avais envie de baiser ce soir…

Je lui enlève ce morceau de tissus qui me gêne dans mes mouvements et déboucle sa ceinture laissant ma phrase en suspens.

      A cause de ma frustration d’hier soir…

Ma bouche glisse le long de sa mâchoire pour descendre dans son cou et atteindre ses muscles dessinés à la perfection. Ni trop, ni pas assez. Comme j’aime. Je déteste ceux qui passent leur vie dans les salons de musculation à se dessiner d’immenses pectoraux et autres biceps, croyant que ça plaira aux spectateurs qui les regardent. Y a rien de pire qu’un corps trop musclé. C’est laid. Ça dépasse de partout et c’est même pas confortable !

      A cause de toi en fait…

Je sens ses mains monter sur mon dos et un frisson me parcours l’échine. Il commence à céder.

      Et tu m’as forcé d’abandonner mon coup de ce soir.

Son odeur me fait tourner la tête.

      Alors, tu vas devoir le remplacer… Je souffle dans un murmure inaudible.

Je me sens si bien dans ses bras que j’en oublie où je suis. Je voudrais rester comme ça si longtemps ! Il se fait moins rigide et se détend. Mon dos est devenu le support de la création artistique de ses doigts fins. J’ai l’impression d’être une toile où le peintre exprime la kyrielle de sentiments qui l’agitent. Ma peau s’électrifie à chaque endroit où il se pose. Finalement, lui non plus n’arrive pas à résister au désir qui nous assaille. Je ne suis pas le seul à être faible face à mes pulsions. Etrangement, ça me rassure. J’avais peur d’être le seul qui ne pouvait pas garder son sang froid dans ce genre de moment. Mais, nous ne sommes que des hommes…

            Ses douces lèvres dessinent lentement de sensuelles arabesques sur le haut de mon torse, descendant toujours plus bas. En se posant sur un bout de chair rose tendu, sa langue me fait me cambrer involontairement. Mes sensations commencent à prendre le dessus. Il me fait perdre la tête. Ses deux mains plaquées dans mon dos, il se tourne vers la droite et m’allonge sur le sofa, se plaçant au dessus de moi en faisant courir ses mains voluptueusement sur mon corps tandis que sa bouche explore les détails de ma peau. Ses caresses me font tourner la tête. J’en oublie presque qu’il a volontairement pris la place de « dominant ». Ce que lui oublie en revanche, c’est que c’est toujours moi qui gère la situation. En tout temps. Même pendant le sexe. Mon jean vole je ne sais où, et, à vrai dire, je m’en contre fout. Sa langue court lascivement sur mon torse qui frémit et n’attend que ça. Je ne peux retenir mes gémissements qui se font de plus en plus aigus. Et c’est moi qui ai promis de le faire grimper aux rideaux ? Les doigts de l’artiste continuent leur œuvre mais, je me redresse brusquement, faisant basculer son corps en arrière et inversant les rôles. Il faut qu’il se rappelle qui est le dominant dans l’histoire ! Je ne suis pas du genre à me faire prendre ! Ça paraît peut-être ahurissant mais, j’ai besoin de me savoir « plus fort », en toutes circonstances.

            Son pantalon n’est plus qu’un lointain souvenir ainsi que son boxer et, je découvre son sexe plus que tendu. C’est que ça doit lui faire mal quand même à ce niveau là. Je suis plutôt assez sadique dans mon genre mais, là, j’hésite. Je n’ai pas le temps de réfléchir qu’une main fraiche a déjà pris possession du mien. Je ne sais même pas comment il m’a enlevé mon boxer sans que je ne m’en aperçoive. Mais, là n’est pas la question. Les sensations les plus délicieuses envahissent mon organisme, qui se contorsionne de lui-même sous les assauts voluptueux des mains habiles de l’homme, reconverti en artiste peintre le temps d’une nuit. Sans savoir comment, nos corps basculent du canapé et tombent sur la moquette au pied de celui-ci mais, aucun de nous deux ne s’en préoccupe. Les seules choses qui m’importent à ce moment là sont, les émotions sensationnelles qui me traversent et m’empêchent de réfléchir correctement et le fait qu’il soit repassé au dessus de moi. Cette bataille ridicule ne va quand même pas durer toute la nuit. Je ne serais jamais soumis à quiconque. Et ça, il va bien falloir qu’il le comprenne. Je me baisse alors lentement. J’atteins son ventre, que je couvre de baisers pressants et impatients, descendant toujours plus bas avant d’arriver à la partie la plus sensible de son anatomie et de jouer avec le bout de ma langue pour le faire gémir. D’ailleurs celui qui s’échappe de sa gorge est rauque mais est-ce un gémissement de plaisir ou de frustration ? Il veut plus. Comme tout le monde. Je lui donne mais, au compte goutte. Il aime mais veut plus et plus rapidement. Je le prends en bouche finalement et commence de lascifs va-et-vient qui le font se cambrer et m’offrent une possibilité de repasser en maître de la situation.  Se faire passer pour soumis afin de repasser dominateur. Je suis plutôt doué pour faire croire aux gens qu’ils ont ce qu’ils veulent jusqu’à ce que je décide d’y mettre un terme. Il gémit de plus en plus fort et je ralentis mes caresses. Je ne veux pas qu’il jouisse maintenant. Tout en lui procurant du plaisir, j’humidifie un de mes doigts et passe ma main sous lui pour entrer en lui. Il se cambre violement et ouvre les yeux en grand en ayant énormément de mal à protester à cause des vagues de plaisir que je lui offre. Il n’est pas si étroit que je l’aurais cru. Il ne doit sans doute plus être vierge de ce côté-là. Alors pourquoi est-ce qu’il se débattait autant pour ne pas être soumis ?

      Kurt… Gémit-il faiblement.

Il se redresse soudain, m’attrape par les hanches et me pose sur le canapé et m’embrasse violement. Un baiser sauvage et passionné qui nous secoue tous les deux. Je bascule de nouveau mon corps en avant pour avoir le contrôle et, il se laisse faire sans aucune résistance. Il a surement enfin compris qu’il n’aurait jamais le privilège de me prendre. Il s’offre à moi et, moi, n’en pouvant plus, je plonge en lui en un cri d’extase dans lequel il me rejoint aussitôt. Nos mouvements se font plus rapides et violents au fur et à mesure, nous emmenant rapidement vers les sommets du plaisir dans un ultime cri de satisfaction.

            Je me laisse doucement retomber sur le torse de mon amant, un sourire de contentement aux lèvres, sans même me préoccuper du sperme qui a coulé sur son ventre. Il enroule son bras autour de ma taille en soupirant et je niche ma tête dans le creux de son cou, apaisé. Je me sens tellement bien, contre lui, dans la chaleur de ses bras que je m’endors après avoir senti la légère caresse de ses lèvres sur mon front.

Par Deadly - Publié dans : Cours particuliers (Gay) [Terminée] - Communauté : Lawful Drug
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Samedi 7 novembre 6 07 /11 /Nov 16:36



 

 

 

La porte qui claque me réveille en sursaut. Je fais un bond et manque de dégringoler du canapé. Je ne m’attendais pas à un réveil si brutal. Attendez… canapé ? Je me redresse vivement, des restes brumeux de sommeil obstruant encore ma vision. La couverture en laine glisse sur moi et Kay entre dans le salon à ce moment là.  J’ai même pas eu le temps de bouger.

      Qu’est-ce que tu fous à poil sur le canapé ?

On peut toujours compter sur Kay et son tact légendaire…

      T’étais où ?

Comment esquiver les questions gênantes par Kurt Jensen !

      Hum… avec un mec.

      Ah.

Qu’est-ce que vous voulez que je réponde à ça ? Il a bien le droit de s’amuser aussi non ? Et puis, ça m’aurait bien emmerdé s’il était rentré hier soir…

            Je regarde distraitement ma montre. Je bloque au moins trente secondes sur les aiguilles. Oui, c’est long mais, faut pas m’en vouloir, je suis encore dans la brume. Huit heures et quart. Et merde ! Je suis encore en retard ! Je me lève et m’enroule dans ma couette. Je hais la laine. Ça gratte et c’est très désagréable. Faut que j’aille prendre une douche moi.  J’atteins la porte de la salle de bain quand j’entends Kay murmurer un truc qui ressemble à « On s’est consolés entre meilleurs amis délaissés… ». J’ai surement mal compris. En même temps, y a quand même un mur entre nous, ça empêche les sons de passer. Enfin, ça les filtre.

      Quoi ? Je hurle à travers l’appart’.

C’est les voisins du second qui vont être contents. Ils ont toujours adoré m’entendre gueuler ces abrutis.

      Non, rien.

J’hausse les épaules et entre dans la pièce pour faire couler l’eau. Kay s’adosse au chambranle et me regarde moqueur.

      Alors, t’en a fait quoi de Matthew ?

Et merde…

      Comment ça ?

      Il est où ?

      Ben… chez lui j’imagine. Comment tu veux que je le sache ? Je réplique toujours dos à lui.

Si je me retourne, il va me griller tout de suite.

      Tu lui as pas sauté dessus ?

      J’étais surement pas assez bourré pour vouloir me manger un mur. Maintenant, j’aimerais prendre ma douche, tu m’excuses. J’ajoute en refermant la porte.

Je soupire. C’était pas loin.

Mais, il a pas tort. Il est où Matthew ? Il était avec moi cette nuit non ? Ça peut pas encore être un rêve. Je me serais pas retrouvé sur le canapé tout seul. Et encore moins à poil. Alors il s’est barré comme ça ? Sans rien dire ?

D’habitude, j’aurais tout raconté à Kay mais… là, je peux pas. Je crois que j’ai envie de garder ça pour moi. Ça serait pas plutôt pour qu’il ne soit pas au courant ? Il est au courant pour chaque mec qui passe dans mon lit mais… là, ça sort pas. Je sais pas pourquoi, mais j’arrive pas à lui dire et j’ai une trouille bleue qu’il le sache. Et puis, de toute façon, même moi je sais pas ce qui va se passer maintenant. Matthew va faire quoi ? Pourquoi il s’est barré en pleine nuit ? Faire comme si il ne s’était rien passé ? Ou simple envie de café et y en avait plus dans mes placards ?

Je sors de l’eau et m’habille. Je suis encore en retard. Pour changer…

 

 

*          *

*

 

 

      Eh ben, vous êtes en avance ! Râle mon adorable prof d’espagnol.

C’est sûr qu’avec ma demi-heure de retard, on voit que je me suis dépêché…

      J’avais tellement envie de vous voir vous savez…

      Bravo Kurt, vous venez d’obtenir une visite gratuite chez le proviseur. Je suis sûre qu’il adorera vos sarcasmes.

      Avec plaisir madame.

J’attrape mes affaires et quitte la salle. En refermant la porte, je l’entends soupirer, lassée. Et moi j’aurais mieux fait de rester couché. En plus, elle a même pas pensé à me coller quelqu’un aux basques. Remarque, elle a tellement l’habitude que maintenant elle sait que ça sert à rien. Si j’ai envie de me tirer, je le fais, même avec quelqu’un dans les pattes. Je sors du lycée t passe devant sa fenêtre. Hypocrite, je lui lance un clin d’œil avant de me barrer. Provocateur, moi ? Absolument pas !

En passant, je jette un œil dans la salle des profs mais, il n’y est pas. J’ai plus qu’à attendre ce soir pour lui parler. Ou lui arracher ses fringues. En espérant qu’il soit du même avis que moi…

 

            J’entre dans mon appartement et m’aperçois du silence qui y règne. C’est assez inhabituel. Je vais me changer dans ma chambre après avoir déposé mes affaires au pied du sofa. Apparemment Kay est sorti. J’espère juste qu’il fait pas de conneries.

            Je sors rapidement en attrapant mes clés, mon pass’ de bus et un peu de liquide. Je bloque une minute devant sa porte avant de me décider à frapper. Peut-être qu’il est là. Peut-être pas. Mais, je peux bien prendre cinq minutes pour lui parler et aller la voir ensuite. Je patiente, frappe de nouveau mais, rien. Il n’est pas là. Tant pis. Je repasserais plus tard.

 

 

*          *

*

 

 

            La porte s’ouvre et un immense sourire vient illuminer son visage. Elle est contente de me voir. Elle porte une large jupe en laine épaisse et un énorme gilet recouvert d’un châle noir. Ses collants sont troués et ses chaussons fatigués. Je lui offre un sourire tendre et la prend dans mes bras. Ça me fait de la peine de la voir comme ça. Elle qui était si coquette à l’époque, se laisse maintenant aller. Pourtant, elle est encore jolie, elle pourrait très bien retrouver quelqu’un. Mais, je suis presque sûr qu’elle pense encore à lui.

      Salut maman.

      Allez entre ! Entre ! S’exclame-t-elle en me poussant joyeusement à l’intérieur.

Elle m’entraine dans le salon et me fait m’asseoir sur un des fauteuils qui s’y trouve. Je me laisse faire docilement. Si ça peut lui faire plaisir. Elle revient rapidement avec deux tasses de café et des petits gâteaux. A croire qu’elle m’attendait. Elle dépose tout sur la table basse sans quitter son sourire.

      Alors comment tu vas ?

      Bien mais, toi ? ça va mieux ?

Je lui demande ça mais, je sais pertinemment que non. Je n’ai qu’à la regarder pour le voir.

      On fait aller tu sais.

      Tu sors encore ?

      Plus tellement.

Elle ne fait plus rien. Elle se laisse tellement aller que j’en ai mal au cœur. Je suis pourtant sûr qu’elle pourrait être heureuse. Ses longs cheveux noirs et ses yeux en amande dégagent un charme certain. Sans compter sur sa douceur. Et puis, pour une femme de cinquante ans, elle est encore très bien faite. Mais, à rester sans rien faire, comme une vieille, elle va rapidement en devenir une. Bientôt elle se plaindra de ses rhumatismes. J’avise, d’un coup d’œil, son tricot posé sur le fauteuil devant la télé. De légères rides marquent son visage et ses mains commencent à se plisser. Si elle ne bouge pas, elle va vraiment devenir vieille avant l’âge. Je l’observe et remarque son regard flottant fixé sur les cadres à ma droite.

Ce connard l’a détruite en partant comme ça, sans rien dire et, elle, elle garde des photos de lui dans son salon ! Il ne lui a pas fait assez de mal comme ça ?

      C’est une bonne chose pour tout le monde qu’il se soit tiré. C’était un pur connard et un lâche ! D’ailleurs, sa fuite le montre bien ! C’était la suite logique à son comportement.

Elle pose son regard dans le mien. Elle est peinée. Si je me demandais pourquoi, je serais bien hypocrite. La vérité fait toujours plus mal que les doux mensonges qu’on se raconte. Mais, comment peut-elle encore l’attendre après toutes ces années ? Il ne reviendra jamais ! Qu’est-ce qu’elle peut encore espérer après qu’il ait fui comme un voleur ?

      Tu l’aimais ?

Question bête. Bien sûr ! Sinon elle ne serait pas restée avec lui !

      Oui. Murmure-t-elle.

J’avoue que même si je m’y attendais, j’ai énormément de mal à le concevoir. Il nous a fait tellement de mal. Je me souviens encore de ses mots blessants quand il se mettait en colère. Il n’a jamais levé la main sur nous mais, ses paroles étaient pires que ça. Elles s’enfonçaient douloureusement dans mon cœur, comme des lames, le faisant saigner plus que des coups. Je suis peut-être injuste. Il avait surement de bons côtés, sinon, jamais elle n’aurait pu l’aimer n’est-ce pas ?  Mais, à 10 ans, les seules choses qu’on se rappelle, en général, c’est ce qui nous a marqué. Et moi, ce qui m’a marqué, ce sont ses mots. Des mots que j’ai subit pendant cinq ans…

            J’ai tellement envie de lui dire d’arrêter d’espérer. Que ça ne sert à rien sauf à lui faire du mal. Mais, avant que j’ai eu le temps d’ouvrir la bouche, le téléphone me coupe. Elle me lance un regard d’excuse et décroche.

Finalement, je me demande si je devrais vraiment lui dire. Ça risquerait de lui faire plus de mal qu’autre chose. Le problème, c’est qu’il faut que je la secoue un peu sinon, elle va se laisser survivre sans rien faire. Elle me fait penser à une femme au bord d’une falaise, qui ne sais pas si elle doit sauter, ou attendre que le rocher sur lequel elle est, se décroche lui-même de la parois rocheuse avant de s’écraser violement dans les flots en contrebas. Faut qu’elle sorte de là. C’est pas une vie ça !

            Elle échange quelques mots avec son interlocuteur, en me lançant quelques coups d’œil furtifs. Elle est blême. Elle raccroche lentement et m’adresse un sourire rassurant. Seulement, j’ai compris que ça n’allait pas si bien qu’elle le prétendait.

      C’était qui ?

      Une amie. Me répond-t-elle rapidement. Un peu trop rapidement d’ailleurs…

Nous gardons le silence quelques minutes avant que je ne puisse plus retenir ma langue.

      Pourquoi tu t’attaches à ce souvenir ?

      Il m’aimait aussi tu sais.

      La belle affaire ! Et maintenant ? Il est où ? Tu crois vraiment qu’il pense encore à toi ? Je m’énerve. Ça fait quatre ans maman. J’ajoute, plus doux. Il ne reviendra pas. Je souffle.

      Il t’aimait aussi.

      Je l’ai jamais remarqué figure-toi.

Elle ne dit rien. Le silence grandit et s’installe entre nous.

      Sinon, t’as besoin de quelque chose ?

      Non, rien. Merci. Sourit-elle.

      N’hésite pas à m’appeler si tu as besoin de quoique ce soit.

 

Nous avons encore discuté pendant une heure, de tout, de rien. Evitant simplement les sujets sensibles. Je me suis finalement éclipsé pour rentrer chez moi.

      Sors. Amuse-toi. Ne reste pas à rien faire, d’accord ?

Elle hoche la tête avant de m’embrasser pour me dire au revoir.

      Viens me voir quand tu voudras.

      J’essaierais. Répond-t-elle.

Déjà 16h. A l’idée de passer deux heures dans les transports, je sens le découragement me tomber dessus avec la légèreté d’une enclume. Ça va être long. Parfois, je me demande pourquoi j’ai emménagé si loin.

 

            J’arrive près de chez moi, il fait déjà nuit. C’est pas deux heures qu’il m’a fallut mais TROIS ! « Problème de voyageur ».  Encore un connard qui s’est suicidé sur ma ligne ! Peuvent pas aller se tuer ailleurs ces abrutis au lieu d’emmerder le monde ?*  Y a tellement de façon d’en finir, mais non ! Faut qu’ils choisissent le métro ! Ça fait chier plus de monde.

Remarque, moi aussi si je devais le faire je choisirais un moyen qui emmerde le plus de gens possible…

Je passe devant le square d’un pas las et distingue une silhouette qui m’est familière.

 

 

* Je préfère préciser que ses propos sont ironiques et tenus sous la colère de Kurt. Ne vous offusquez donc pas de la façon dont il parle des suicidés.

 

 

 

 

En tout cas, je vous remercie tous de toutes ces réactions qui me font tellement plaisir ! C'est d'ailleurs pour ça que je me démène pour essayer de pas trop vous faire attendre entre deux chapitres, et si j'en poste pas durant un moment, de vous en mettre deux d'un coup =)  Vos impressions, vos délires et même vos racontages de vie (que j'adore lire soit dit en passant et auxquels je réponds volontier ) ça donne encore plus envie d'écrire, pour vous surtout {#} 

P.S : Je peux vous dire que j'ai galéré pour trouver une image qui au moins un minimum de rapport avec le chapitre ! ^^

Et encore, c'est même pas ce que je voulais 

P.P.S : J'avoue avoir eu une méga flemme de me relire bien attentivement donc, s'il y a des suggestions ou des remarques, Enjoy ! 

Par Deadly - Publié dans : Cours particuliers (Gay) [Terminée] - Communauté : Auteurs Sadiques
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