Hello girls ! Oui, je sais, je suis en retard
Bon, j'ai le chapitre 16 de presque fini et le 15 en cours ^^ Donc si j'ai assez de temps pour les finir et pas trop la flemme de les recopier sur l'ordi, normalement, la semaine prochaine vous devriez en avoir deux
Pour aujourd'hui on dit merci à Lilly qui m'a menacé pour que je finisse de taper ce chapitre Bah ouais, parce que sinon vous l'auriez eu à la saint glinglin Flemme quand tu nous tiens... Ah vous trouvez pas vous aussi que c'est
super chiant de tout recopier sur ordinateur ? Moi si ! Bref, comme j'ai pas envie de me faire martyriser, j'ai fini de le recopier Elle est pas belle la vie ? Surtout que ce chapitre ne va pas
forcément vous intéresser des masses Mais bon, y a pas que
le cul dans la vie XD
Déliah
Je sors enfin de cette institution plus qu’ennuyeuse qu’on appelle lycée. J’ai toujours été plus ou moins douée en cours mais, depuis quelques temps, ça m’ennuie. Mais, je me demande si ça ne m’a pas toujours ennuyé mais, que je ne m’en aperçoive que maintenant… J’ai surtout l’impression de ne plus en avoir rien à faire. A quoi ça peut bien servir après tout ? Je ne me suis jamais vu vivre vieille de toute façon alors pourquoi devrais-je m’intéresser à quelque chose pour lequel je n’ai plus le moindre intérêt ? Pour moi le lycée n’a plus été qu’une fastidieuse étape afin d’accéder gracieusement à la réalisation de mes rêves, à partir de mon année de seconde. Je savais déjà à ce moment là ce que je voulais faire de ma vie et rien d’autre n’importait. C’est encore le cas aujourd’hui.
Qui a besoin d’un diplôme pour faire de la musique ? Le chant est ma plus grande passion et le piano, mon plus formidable accompagnement. Passer ma vie à chanter de magnifiques mots, racontant une belle histoire sur une douce mélopée lyrique, sombrant dans l’élégie, est un rêve bien trop romantique pour le monde désabusé dans lequel nous vivons. L’art n’a plus qu’une part minime dans cette société égoïste qui ne pense plus qu’à l’argent et au profit, quelque soit le moyen de parvenir à ses fins. La beauté du monde est masquée aux gens par leur cupidité, et leur vénalité n’en est que plus apparente. Seule une minorité n’est pas aveuglée par la richesse et espère encore accéder à la perfection créative dans l’art. Mais pour combien de temps… ? N’importe quel art. Qu’importe. La beauté est présente partout pourvu qu’on y soit attentif. Mais, voyant la dégradation importante qu’a subit cette attention, qui aujourd’hui s’amoindrit de jour en jour, la lassitude prend rapidement de l’ampleur et le désespoir s’insinue sournoisement dans nos veines. Alors, à quoi bon ? Avoir une passion qui nous fait nous sentir vivant est merveilleux mais, pouvoir la vivre est encore mieux. Si personne ne s’en préoccupe peut-on réellement la vivre pleinement ? On a tous besoin d’un public. On a tous besoin de se savoir considéré, peu importe pour quoi d’ailleurs. On a tous besoin de se sentir vivre à travers le regard d’autrui. Personne ne peut dire le contraire. Ce serait un mensonge éhonté. Peut-on seulement vivre sans que personne ne se préoccupe de nous ? La solitude viendrait rapidement nous assommer de ses idées noires et la folie s’infiltrerait lentement, par la porte grande ouverte de notre tristesse accablante. Le trou noir dans notre abdomen s’agrandirait tant, pour que le vide abominable n’habitant alors que notre poitrine, s’étende à notre être entier, qu’on ne pourrait plus lutter contre cette chute inexorable qui nous entraine peu à peu vers le fond. Ce vide n’a qu’un seul point positif : c’est que quand il prend totalement possession de nous, nous arrivons au seul stade de notre vie qui nous permette de sentir pleinement les limites de notre âme. L’étape avant la fin.
J’avance toujours droit devant moi, en cette fraîche fin d’après midi. Je ne sais où je vais, laissant le soin de me guider à mes jambes, qui apparemment ont l’air de savoir où elles vont. Je me repose sur leur savoir sans me poser de questions. Je laisse peu à peu mes membres prendre vie et faire ce qui leur plaît. La seule idée de rentrer « chez moi » m’étreint le cœur si fort qu’elle y laisse de douloureuses marques sanguinolentes. Le cœur en sang, l’esprit en feu et le corps tremblant, mes jambes stoppent brusquement leur douce promenade au centre du square où j’aimais passer du temps enfant. A bout de forces, je laisse mon corps s’échouer sur l’herbe fraîche et humide.
Qu’est-ce qu’un corps après tout ? Un tas de membres rattachés les uns aux autres par toutes sortes de veines et autres morceaux de chair. Alors, je laisse ces membres s’éparpiller sur le sol tandis que mes yeux scrutent le ciel à la recherche d’une des plus belles merveilles de ce monde. La nuit tombe vite en ce moment. Les glaces de l’hiver approchent à grand pas. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de choses plus magnifiques qu’un ciel de novembre à la tombée de la nuit. La chance me sourit agréablement, la lune est pleine et illumine de sa douce lueur argenté les étoiles autour. La lumière bleutée qui s’en échappe, donne un aspect surnaturel au paysage alentour. Si ce genre de chose arrive encore à me faire rêver c’est que mon cas n’est pas totalement désespéré, n’est-ce pas ? Et pourtant, ma vie est un désastre complet. Mon frère me persécute et ne parlons même pas de mes parents, leur attitude à mon égard me dépasse. Pour couronner le tout, ça va faire plus de deux semaines que Dylan ne me donne plus signe de vie. S’il veut rompre, il pourrait au moins m’en faire part au lieu de me laisser mariner toute seule dans mon coin. Ma vie se désagrège petit à petit et tout le monde s’en va, me laissant paumée sur le bord de la route. Je me sens abandonnée au moment où j’ai le plus besoin de soutien. Est-ce qu’ils ont trop peur de ma déchéance pour m’aider à en sortir ? Parfois, je me dis que lâcher prise serait sans doute la meilleure solution. Me laisser sombrer dans mon malheur. Ça me demanderait moins d’énergie. J’ai conscience que c’est la solution de facilité mais, quand vous êtes épuisée, que choisir d’autre ? De toute façon, sans force ni aide, comment parvenir à s’en sortir ? Je finirais juste par sombrer dans la tombe que je me suis creusé moi-même. Et, comme je ne vois pas qui pourrait m’aider, je ne vois pas l’utilité de cette bataille dont l’issue est condamnée à être vaine. Je n’ai plus envie de bouger. M’étendre ici me paraît plus attrayant que de rentrer retrouver ma « famille ». Ils ne se rendraient surement pas compte de ma disparition de toute façon. Trop occupés pour ça.
Je me laisse aller en arrière attendant que mon dos effleure le sol et entre en contact avec l’humidité de l’herbe mais, à la place de la surface froide et dure à laquelle je m’attendais, mon corps rencontre quelque chose de chaud et réconfortant. Je ferme les yeux et me laisser aller à son étreinte tandis que ses mains enlacent ma taille. J’ai parlé trop vite. Comme souvent. Tout le monde n’a pas disparu. Lui est là. Il est toujours là. Si je pouvais mourir entourée d’une chaleur identique à celle-ci, je ne serais pas aussi accablée. Mais, vu la tournure que prend le chemin que j’ai emprunté malgré moi, je ne me fais pas tellement d’illusions quant à la froideur qui m’enveloppera à ce moment là. Personne ne me porte d’intérêt à part lui, il faut dire aussi que je ne fais pas vraiment d’effort pour créer des liens, quelque part, ma solitude me convient, alors de quoi je me plains ? Mais, qui sait si nous nous côtoierons toujours ? Les amitiés vont et viennent et peu durent malheureusement. Serons-nous toujours aussi proches dans deux ans ? Cinq ? Dix ? Une erreur peut définitivement tout briser. Même si j’ai confiance en nous, comment prévoir ce qui nous arrivera ?
Il pose sa tête dans mon cou mais, garde le silence. Il sait que cela suffit à me réconforter. Il l’a toujours su. Je sais qu’il est là, et c’est tout ce qui compte au fond. Pour un moment en tout cas. Quand il partira, il ne me restera plus que son souvenir.
— Reste pas toute seule. Tu peux venir chez moi si tu veux.
C’est vrai que je ne devrais pas. Seule, j’ai tendance à ressasser mes idées noires et déprimer…
— Pas ce soir. Ils seraient capables d’appeler les flics et de retourner toute la ville juste pour me voir rentrer dépitée à la « maison ».
— J’imagine bien Sonia s’exciter comme une furie parce qu’elle ne te trouve pas ! S’exclama-t-il en riant.
— Ça serait bien son style à celle là. Dès qu’elle peut faire une scène, elle ne se gêne pas. J’ajoute en serrant les dents.
— Faut dire aussi qu’elle aime tellement se donner en spectacle que n’importe quel prétexte conviendrait. Je la vois bien en pleurs devant une caméra, essuyant ses yeux en expliquant que sa « fille » n’est pas rentrée de la nuit.
— Ouais, histoire de passer à la télé, parce qu’en temps normal, elle n’en aurait rien à faire. Mais qu’est-ce que mon père fait avec cette greluche ?
— Il aime les jeunes blondes stéréotypées ?
Ça, on peut le dire. Il n’y a pas seulement la couleur de ses cheveux qui est blonde.
— Au moins, ça a eu le mérite de te faire rire.
— N’empêche, s’il était plus présent, il verrait sans doute à quel point elle est stupide et la manière dont elle s’occupe de nous. A moins qu’elle ne soit là que pour qu’il puisse la sauter.
— Oh ! Pour que le vocabulaire de mad’moiselle Déliah sombre aussi bas, c’est que ça ne va vraiment pas ! Se moque-t-il.
— Hey toi ça va hein ! Je réplique en lui donnant une petite tape.
— Allez, avec un peu de chance, il s’en rendra bientôt compte et la mettra dehors.
— Et c’est toi qui me dis ça ? Je demande en souriant. T’arrive encore à être optimiste sur le sort des pères.
Je le sens se raidir instantanément dans mon dos. Je ne pensais pas que ça le toucherait autant. J’aurais sans doute mieux fait de me taire mais, d’habitude il en rit le premier. Il ne dit rien et repose sa tête dans mon cou. Je me retourne lentement et découvre son visage abattu. Je le prends dans mes bras et dépose un baiser sur son front.
— Je suis désolée, je ne pensais pas que…
— C’est rien. Je reviens juste de chez ma mère.
Je cesse lentement de l’étouffer et l’écoute.
— Elle va bien ? Je demande anxieuse.
— Pas trop. Elle se laisse aller. Ça me fait mal de la voir comme ça. Souffle-t-il.
J’imagine que je m’y attendais mais, ça me fait toujours autant de mal de savoir qu’elle n’a pas récupéré depuis cinq ans. Et de voir Kurt aller mal aussi. Mais, il y a des chagrins d’amour dont on n’arrive pas à se relever. Il y a des cas où l’amour est si fort qu’on préférerait mourir que de vivre séparés. Kurt a de la chance, sa mère n’a pas encore sauté. Malgré ce qu’il croit elle s’est quand même battue. Elle n’a pas cédé à la facilité, elle. Je devrais prendre exemple au lieu de ruminer dans l’obscurité.
— Mais, elle ne perd pas le nord quand il s’agit de toi ! Ajoute-t-il, un sourire malicieux aux lèvres.
— Ah bon ?
— Elle espère que je ne vais pas mettre trop de temps avant de te demander ta main ! S’exclame-t-il en éclatant de rire.
— Elle a de l’espoir. Je réponds en souriant.
— Elle risque d’attendre longtemps.
— J’imagine que tu ne lui en as pas parlé depuis le temps…
— Si elle l’apprend, j’ai peur qu’elle me fasse un arrêt cardiaque. J’voudrais pas la tuer.
— N’exagère pas quand même. Elle t’aime, elle comprendra surement. Même si ça lui fera certainement un choc, elle n’en mourra pas pour si peu.
— Elle est déjà assez mal en point comme ça… je vais pas en rajouter une couche.
— Au contraire ! Elle verra que tu lui fais assez confiance pour lui confier ça !
— On a beau très bien connaître quelqu’un, on ne peut jamais prévoir sa réaction face à ça.
— Justement, qui te dit que ça ne sera pas tout le contraire de ce que tu crois ?
— Qui te dit que ce ne sera pas exactement ce que je pense ?
— Si tu n’essaye pas, tu ne le sauras jamais. Et, si tu ne lui en parle pas, sache bien qu’elle s’en ira sans avoir jamais su qui était véritablement son fils ! ça fait partie intégrante de toi ! Ce n’est pas quelque chose que tu peux occulter ! C’est juste toi ! C’est important. Surtout pour elle. Elle veut pouvoir te connaître, vraiment bien justement.
— Mais, j’imagine qu’elle veut des petits enfants vu comment elle me pousse à t’épouser…
— Oui mais, c’est quelque chose que tu ne pourras jamais lui offrir. Tu ne préfères pas qu’elle sache la vérité plutôt qu’elle espère quelque chose qui n’arrivera jamais ?
Sans prévenir, les premières gouttes glacées de l’averse nocturne s’écrasèrent sur nous, nous surprenant.
Nous nous levons brusquement et nous mettons à courir en riant tandis que les gouttes redoublaient. Il me ramène jusque devant chez moi. Une fois de plus, il montre, sans doute involontairement,
son côté attentionné. Je me penche vers lui et dépose un baiser sur sa joue trempée par la pluie. Un merci implicite.
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