Ryan regardait Terrence, ébahi.

—    Qu’est-ce que tu fais là ?

—    Eh bien, à vrai dire, je suis chez moi. Répondit Terrence en souriant. Surpris ?

Le visage du blond se ferma instantanément.

—    Surpris ? Tu te fous de moi ? J’étais sûr de ne jamais te revoir ! Je reviens à Paris, reçois une invitation d’un inconnu, qui s’avère finalement être toi et tout ce que tu trouve à me demander c’est : « surpris ? » S’emporta Ryan.

—    Une minute ! C’est quoi cette histoire ? Vous vous connaissez d’où ? Intervint Josh qui ne comprenait plus rien.

Seulement, aucun des deux ne lui prêtait la moindre attention et ses questions étaient condamnées à rester sans réponse.

—    Surpris et en colère. Souffla Terrence un sourire au coin des lèvres.

—    Alors là ! C’est le bouquet ! C’est quoi ton problème ? C’est normal d’être en colère après ce que tu m’as fait !

—    J’ai jamais dit que ça me déplaisait, et puis tu dramatises un peu là…

—    Terry ? Où es-tu ? Cria une voix aigüe.

La porte du couloir s’ouvrit et des bruits de pas se firent entendre. Une jeune femme, qui n’était autre que Kendra, apparu et se jeta littéralement sur Terrence.

—    Ah ! Tu es là ! Je te cherche depuis vingt bonnes minutes déjà ! Déclara-t-elle avant de s’apercevoir de la présence de Ryan et Josh.

Le brun leva les yeux au ciel, discrètement, afin que sa compagne ne le remarque pas mais, son irritation était flagrante.

—    Qu’est-ce que tu fais là toi ? Demanda froidement Josh.

—    Kendra est ma cavalière. Répondit Terrence.

—    Ta cavalière ? Répéta le roux un sourire moqueur aux lèvres. Eh bien bon courage à toi pour la supporter ! Déclara-t-il avant d’attraper la main de Ryan qui serrait les poings. Allez viens, on s’en va. Ajouta-t-il en l’entrainant hors de la pièce.

Le jeune homme se laissa trainer à travers la maison sans opposer la moindre résistance, sans aucune réaction. Pantin sans vie ni conscience, perdu dans ses émotions.

            Josh s’arrêta et il failli lui rentrer dedans.

—    Ryan ne se sent pas bien, je le ramène.

—    D’accord pas de problème. Répondit la voix lointaine de Tom.

Le roux reprit sa marche, Ryan derrière lui, le suivant comme son ombre. Ils montèrent en voiture, le jeune homme ne réagissant toujours pas.

Un tourbillon de questions sans réponses se bousculait dans son esprit, le déconnectant de la réalité. Pourquoi était-il à Paris ? Pourquoi l’avoir recontacté maintenant ?  À cause de Josh ? Ne pouvait-il pas rester loin de lui ? Pourquoi lui refaire subir ça à nouveau ?

            Josh, qui tentait depuis de longues minutes de lui parler, renonça à lui adresser la parole. Cela revenait à discuter avec un mur : inutile et fatiguant. Il n’était même plus dans la voiture mais voguait parmi les nuages. Eh bien tant pis pour lui, puisque il ne répondait pas à une simple question comme : « je te dépose chez toi ? », ils iraient chez lui !

            Depuis qu’il avait revu Terrence, il était complètement ailleurs ce qui agaçait profondément Josh. Que s’était-il passé entre eux pour que Ryan soit aussi bouleversé ?

Le roux était presque certain qu’ils s’étaient rencontrés à Sidney. Ce n’était surement pas une coïncidence si Terrence était revenu d’Australie alors que Ryan y avait passé de nombreuses années. Mais ça, pour en être sûr, il faudrait le demander à Ryan, qui, pour l’instant, jouait les autistes. Ça ne serait pas si simple…

            Il se gara, sortit du véhicule et se posta devant la portière du jeune homme qui ne bougeait pas. Josh soupira, ouvrit la porte et le sortit de la voiture avant de la verrouiller et d’entrer dans l’immeuble, Ryan sur les talons.

            Ce ne fut que quand ils pénétrèrent dans l’appartement de Josh que Ryan réagit enfin.

—    Qu’est-ce que je fais chez toi ?

—    Fallait te réveiller avant. Je t’ai demandé je ne sais combien de fois où tu voulais que je te dépose, je n’ai reçu aucune réponse alors, maintenant tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. Déclara Josh en ôtant ses vêtements un à un et en les éparpillant sur le sol en direction de la salle de bain. Je vais prendre ma douche alors fait comme tu veux, soit tu restes, soit tu pars mais, n’oublie pas de fermer en sortant. Si t’as faim, y a à manger dans le frigo.

Le roux disparu derrière la porte de la salle de bain sous le regard ébahi de Ryan. Comment pouvait-il se balader à moitié nu sous son nez ? Il cherchait à le tuer ?

            Le jeune homme détourna les yeux de la porte et s’engouffra dans la cuisine. Il trouverait bien quelque chose à manger pour s’occuper l’esprit et les mains.

            Josh se mit sous l’eau brûlante qui se déversait du pommeau de douche. Il la laissa dégouliner le long de son corps en soupirant. Ce gosse le faisait tourner en bourrique intentionnellement ou non ? Il commençait à l’agacer sérieusement !

            D’ailleurs, comment se faisait-il qu’il ne l’ait pas encore envoyé sur les roses ? Il n’était pas baby-sitter !

Le problème était son air angélique. Prisonnier de son regard émeraude, il devenait faible. Josh n’arrivait pas à y échapper. Mais il faudrait bien ! Il n’avait pas l’intention de jouer les nounous jusqu’à la saint Glinglin !

            Le roux secoua la tête d’un mouvement agacé. Il sortit de la douche, se sécha et enfila un bas de pyjama surtout par égard pour Ryan, au cas où il serait encore là, ce dont il doutait.

Josh ouvrit la porte de la salle de bain et découvrit le couloir vide. Il coula un regard vers l’entrée : Personne. Le salon : Personne. Bon, Ryan était parti, tant pis. Le jeune homme entra dans la cuisine et se dirigea vers le réfrigérateur pour se servir un verre.

            Ryan, toujours assis à la table de la cuisine écarquilla les yeux en voyant passer Josh devant lui, torse nu avec de fines gouttelettes dans les cheveux, qui venaient s’écraser de temps en temps sur le haut de ses épaules avant de dégouliner le long de sa peau.

            Il lâcha le morceau de pain qu’il était entrain de manger et ne pensa même pas à fermer la bouche. Josh fouilla dans le frigo à la recherche d’une bouteille d’eau, il n’avait même pas vu que Ryan était toujours là et qu’il l’observait médusé.

            Quelque chose de chaud effleura son dos. Une main.

Le roux fit volte face et se retrouva nez à nez avec le jeune blond qui avait toujours la main tendue devant lui. Il n’avait pu s’empêcher de le toucher. Ça avait été plus fort que lui.

—    Qu’est-ce que tu fais encore là ? Tu m’as fichu la frousse.

Josh l’observait. Ryan ne bougeait pas, se contentant de le regarder en silence. Le roux se rendit compte de leur proximité seulement en décelant la lueur de désir dans les yeux de son compagnon. Il sourit. Peut-être ne resterait-il plus baby-sitter pour longtemps…

            Ils sentirent tous deux la tension monter d’un cran entre eux.

Josh referma le frigo avec le pied et s’approcha du blond qui le regardait avec envie. Il n’osait pas le toucher mais, en voyant les pupilles dilatées de Josh, il fut prit d’une impulsion subite et laissa ses mains s’égarer sur sa peau encore humide.

Josh s’approcha plus près de lui et fit courir sa langue sur les lèvres entrouvertes de Ryan avant de la faire rejoindre sa jumelle pour entamer une danse des plus sensuelles. Il posa ses mains sur les hanches de son cadet pour le faire reculer lentement. Ils dérivèrent à travers la cuisine en s’explorant mutuellement.

            La veste et la chemise du blond avaient déjà déserté son torse qui était assailli par les lèvres insatiables de son ainé. Les jambes de Ryan butèrent contre un obstacle et ils s’écroulèrent tous deux sur… un matelas. Le jeune homme ne s’était même pas rendu compte qu’ils avaient traversé tout l’appart’ pour s’échouer dans la chambre du roux. Devant son air interrogateur, Josh sourit.

—    Je t’aurais bien prit sur la table de la cuisine mais j’avais peur qu’elle ne tienne pas le coup. Murmura-t-il.

Ryan sourit, amusé. Ils auraient eu l’air fin si la table s’était écroulée sous leur poids !

            Le photographe reprit son exploration du torse du blond du bout de la langue. Il alla lui titiller un téton durcit par le désir, lui arrachant un gémissement aigu et sa respiration se fit de plus en plus saccadée. Josh descendit encore plus le long de son ventre dur, laissant une légère trainée humide sur sa peau satinée.

            Il fit glisser sensuellement son pantalon de smoking au bas de ses jambes avant de l’abandonner dans un coin de la pièce, dévoilant un boxer noir tout simple et très…moulant. L’excitation du jeune homme était plus que flagrante. Ce dernier passa ses mains dans le dos de Josh et les descendit lentement le long de sa colonne vertébrale tandis que son ainé lui mordillait gentiment la peau du cou remontant jusqu’à son lobe d’oreille : son point faible.

Le jeune blond laissa échapper un soupir d’extase. Ses mains arrivèrent au niveau de l’élastique retenant son bas de pyjama, qu’il baissa furtivement. Josh planta son regard dans le sien, une lueur coquine au fond des yeux mais, il n’y avait pas que ça. Ryan y identifia aussi de la tendresse ce qui l’ébranla un instant.

Le peu de vêtements qui restait à Josh disparu peu avant le boxer de Ryan. Le photographe effleura son sexe en érection avant de commencer une série de vas et viens de plus en plus rapides, faisant s’arquer Ryan sous ces assauts voluptueux. Il accéléra encore le mouvement en sentant qu’il allait bientôt venir puis, le blond se déversa dans sa main en gémissant de plaisir.

            Ce ne fut que quand Josh l’embrassa voluptueusement en se collant à lui, ses mains s’égarant sur son corps brûlant et sa gorge ne lui obéissant plus, qu’il réalisa pleinement ce qu’il faisait. Cet acte avait peut-être une grande importance pour lui mais, pour Josh il en allait surement autrement. Un petit jeu sans conséquences…Un simple amusement d’une nuit…

Le blond faisait très certainement une énorme bêtise en se donnant à lui mais, quitte à souffrir autant se créer de beaux souvenirs, non ?

            Josh le prépara délicatement à sa venue, lui arrachant quelques plaintes de douleur au passage mais, la souffrance ne dura pas, laissant la place à quelque chose de plus doux : l’allégresse.

Quand le jeune homme fut suffisamment prêt, Josh entra en lui avec beaucoup de douceur, scrutant les traits de son cadet, qui se crispaient, avec inquiétude. Il bougea légèrement pour l’habituer à sa présence. Ryan se détendit et s’accorda aux mouvements de Josh, qui se faisaient plus brusques au son des gémissements étouffés du blond. Les halètements se firent plus rauques et plus saccadés. La transpiration perlait à leurs fronts tandis, qu’ils faisaient monter le plaisir entre eux. L’alliance de leur sensualité s’accordant au même rythme.

L’union de leurs deux corps brûlants, la fusion de leur désir.

Le souffle court et l’air commençant à lui manquer, Josh se libéra dans un énième coup de rein tandis que, Ryan faisait de même dans un dernier râle de plaisir.

            Le roux se laissa tomber sur le torse de son amant, épuisé. Il roula sur le côté pour éviter de l’écraser et souffla. Ryan lui jeta un petit coup d’œil anxieux, s’attendant presque à se faire jeter. Il avait eu ce qu’il voulait, maintenant il n’avait plus besoin de lui… Le jeune homme s’y attendait depuis le début mais, il n’aurait jamais cru que ce serait si douloureux. En réfléchissant bien, mieux aurait valu qu’il ne connaisse pas un tel plaisir grâce à lui car, face au bonheur qu’il avait ressentit quelques minutes plus tôt, la douleur qui s’annonçait serait cuisante mais, le pire était l’angoisse de l’attente d’une quelconque réaction.

            Josh tourna son regard vers lui et lui sourit. Contre toute attente, il l’embrassa tendrement, le prit dans ses bras et enfouit sa tête dans le creux de son cou avant de s’endormir.

            Un sourire étira les lèvres du jeune blond qui resta un moment à regarder le plafond, blottit dans les bras de son amant, le cœur proche de l’implosion. Saturation d’émotions trop intenses d’un seul coup. Il sombra dans le sommeil à son tour, heureux comme jamais.

Chapitre 18

—    Allo ?

—    Josh ?

—    Ouais ?

—    J’ai un problème. J’ai besoin que tu viennes au bureau.

—    Maintenant ?

—    Oui.

—    Ok. J’arrive. Répondit le photographe en soupirant de lassitude.

Le jeune homme regarda l’écran lumineux de son portable avant d’appuyer sur la touche « raccrocher ». Ryan l’observa faire, curieux.

—    Qui c’était ?

—    Mon père. Faut que j’aille au bureau. Tu peux rester là si tu veux, j’en aurais pas pour longtemps je pense.

—    Non, je viens avec toi. Il t’a dit pourquoi il voulait te voir ?

—    Pas explicitement. Ça doit encore être un problème avec les mannequins ou les photos. Soupira Josh.

—    Bon bah, je vais m’habiller et j’arrive.

—    Ok.

Ryan se leva et quitta la cuisine en vitesse. Josh baissa les yeux sur son simple jean et se dit que ce ne serait pas du luxe si lui aussi enfilait une chemise. Il ne faisait pas froid mais, il ne se voyait pas sortir torse nu dans la rue. Il risquerait d’y avoir une émeute…

Toujours aussi modeste…

            Le photographe se dirigea vers la salle de bain et décrocha une des ses chemises noires, suspendue derrière la porte, avant de retourner dans l’entrée et d’attraper ses clés de voiture. Ryan arriva aussitôt et ils sortirent de l’appartement. Ils attinrent rapidement le parking et s’installèrent dans le véhicule du roux.

—    Alors pourquoi t’es partit vivre en Australie ?

—    Après le divorce de mes parents, mon père m’a emmené avec lui tandis que Tom est resté avec notre mère. Il a tout simplement demandé ma garde et l’a obtenue. Tom n’étant pas son fils, il l’a laissé à ma mère.

—    T’as jamais eu envie de revenir en France ?

—    Si, souvent. Mais, j’avais mes études à terminer et puis, après ça a été assez compliqué.

—    T’as pas voulu revoir ta famille depuis le temps ?

—    Tom est venu me voir quelques fois et puis, je suis en froid avec ma mère alors bon…

—    T’es retourné la voir depuis que t’es rentré ? Demanda Josh en fronçant les sourcils.

—    Non. Murmura faiblement le jeune homme.

—    Pourquoi ?

Le jeune homme lui répondit par un haussement d’épaule.

—    Tu comptes repartir en Australie ou rester ici ?

—    Je ne sais pas encore.

—    Va la voir. Ça lui fera plaisir.

—    Je sais pas. Ça m’étonnerait.

—    Fais-moi confiance. Elle a surement très envie de te voir.

—    Comment tu pourrais le savoir ?

—    Parce-que, Agathe n’est pas du genre rancunière et qu’elle aime ses enfants plus que tout.

Josh se gara devant les bureaux du magasine, se tourna vers Ryan, qui ne pipait mot, le regard fixé sur le pare-brise, et sortit de la voiture. Le jeune blond, entendant la portière claquer, l’imita aussitôt. Ils entrèrent dans le bâtiment, Ryan suivant son aîné d’un pas trainant et l’esprit ailleurs. Josh connaissait sa propre mère mieux que lui, c’était un comble ! Lui qu’il croyait égoïste, seulement intéressé par sa petite personne, venait de lui prouver le contraire.

—    Ah Josh ! Va dans le studio, ton père t’attend. Déclara Allan, un assistant du patron.

En entrant dans le studio photo, ils croisèrent Max qui les toisa, un sourcil levé. Josh pénétra dans la salle et écarquilla les yeux de stupeur.

—    Mais, qu’est-ce qui s’est passé ici ?

—    C’est ce que j’aimerais savoir ! S’exclama son père qu’il n’avait même pas vu.

Presque tout le matériel de photographie avait disparu. Les appareils photo, les trépieds, les éclairages. La salle était pratiquement vide.

—    Qui est le dernier à être sortit d’ici ? Demanda Josh d’une voix sourde, les poings crispés.

—    Toi. Lui répondit son père d’une voix calme.

Le jeune homme se retourna vers lui, surpris.

—    Il n’y a eu personne d’autre après moi ?

—    Non.

—    Mais alors, qui a volé tout le matériel ?

—    A toi de me le dire. Dit-il en le regardant dans les yeux.

—    Attends… tu ne crois quand même pas que c’est moi ?

—    On t’as vu sortir d’ici très tard hier avec lui. Déclara Lowell en désignant Ryan du doigt.

—    Tu m’expliques ce que j’aurais fait de tout ça ? Pourquoi tout voler alors que j’ai les moyens de me payer l’intégralité de ce qui a disparu ?

—    Ça j’en sais rien. Passe-moi tes clés de voiture.

—    Pourquoi ? Demanda-t-il sur la défensive.

—    Simple vérification. Tu n’es pas en position de refuser je te rappelle.

De mauvaise grâce, Josh sortit ses clés et les tendit à son père sous les yeux de tous les employés qui se trouvaient là, c'est-à-dire une bonne vingtaine de personne. Les ragots allaient tourner et plutôt rapidement, vu toutes les têtes de fouines qui l’observaient avec des yeux curieux.

Lowell quitta la pièce tandis que Josh le suivait du regard. Le jeune homme se retourna et croisa le regard interrogateur de Ryan. Il haussa les épaules. Après tout, il n’avait rien à se reprocher. Le photographe rejoignit son père qui était déjà près de sa voiture. Les employés suivirent le mouvement même sans y avoir été invité et, en quelques minutes, tout le monde se retrouva dehors. Une petite foule se forma autour de la Volvo de Josh, attendant impatiemment le verdict.

Un masque d’arrogance engloba le visage du photographe. Il était sûr de lui. Comment son père pouvait-il douter de lui ?

Lowell mis la clé dans la serrure du coffre de la voiture. Josh observait de manière assurée les gestes de son père. Ryan regardait la scène d’un air inquiet. Une angoisse sourde lui noua l’estomac, il avait un mauvais pressentiment. Qu’allaient-ils découvrir ? Le jeune blond avait une petite idée mais, Josh semblait inconscient de ce qui se passait.

Le coffre s’ouvrit et des exclamations de stupeur firent naître des mouvements dans la foule. Des chuchotements effrénés parcoururent les employés à la vitesse de la lumière.

Le visage du roux se décomposa. Qu’est-ce que c’était que ce bordel ?

Lowell se tourna vers son fils l’air grave. Il fit signe à quelques employés pour qu’ils vident le coffre et ramènent le matériel à sa place originel.

—    Josh. Dans mon bureau. Immédiatement.

Le patron passa devant son fils sans lui accorder un regard et pénétra dans le bâtiment. Josh le suivit silencieusement, trop surpris pour prononcer la moindre parole. Ryan observait la scène d’un air hébété. Comment tout cela avait-il pu se passer ? A peine une demi-heure auparavant, ils étaient tranquillement entrain de discuter chez Josh et maintenant ce dernier était accusé de vol. Le jeune homme suivit à son tour les deux hommes. Comment allait se terminer cette histoire ?

            Quand il arriva devant le bureau du patron, la porte était déjà fermée et seulement quelques bribes étouffées de voix lui parvenaient. Le blond s’adossa au mur et attendit que son amant sorte. La contemplation du mur l’occupa un moment avant qu’il ne remarque une ombre sortir en vitesse d’un bureau. Intrigué, il pénétra dans le bureau en question.

—    Je ne peux pas me permettre de traitement de faveur à ton égard. Déclara Lowell d’un ton calme, un regard glacial braqué sur son fils.

—    Je te répète que je n’ai rien fait !

—    Pas la peine de discuter, les faits sont là.

—    Mais…

—    Pas de mais. Tu es suspendu trois mois pour le moment. Ensuite, on verra.

Josh darda un regard pénétrant sur lui, restant stoïque. Il n’avait même pas voulu entendre sa défense ! Le patron fit un geste ample en direction de la porte.

—    Tu peux y aller.

Le roux n’en revenait pas. Son propre père le congédiait pour une faute qu’il n’avait pas commise. Il se leva lentement de son siège et sortit du bureau un creux dans l’estomac. Le jeune homme quitta les lieux sous les regards intrigués des ses collègues. Enfin, ex-collègues désormais. Il gagna son véhicule et regagna rapidement son appartement.

Ryan entra dans la pièce mal éclairée et y promena son regard. Un simple bureau de taille moyenne avec une fenêtre, face à la porte, donnant sur l’extérieur, une petite bibliothèque en bois, collée contre un mur, à droite, un bureau au centre de la pièce et une rachitique plante verte posée dans un coin, comme abandonnée là par hasard pour tenter d’égayer  un peu le blanc grisâtre des murs. Rien de très original. Le jeune blond appuya sur l’interrupteur pour éclairer l’ensemble. Le néon au-dessus de sa tête s’alluma dans un grésillement assourdissant, diffusant une légère lueur jaunâtre, avant de clignoter frénétiquement et de s’éteindre.

Il avança dans la salle et se posta devant la fenêtre. La vue n’avait rien de terrible, elle donnait sur l’arrière du bâtiment et la sortie des poubelles. Très agréable…

Le jeune homme se détourna s’apprêtant à quitter la pièce quand une feuille blanche négligemment jetée ou oubliée sur le sol, au pied de la bibliothèque attira son regard. Ryan s’avança et ramassa la feuille pour la déposer sur le bureau avant que quelqu’un ne marche dessus. On ne savait jamais, peut-être était-ce important.

Il se figea quand il vit le contenu du papier. D’un côté, il avait eu raison. Ce problème n’était pas arrivé tout seul…