Chapitre 25
Josh arriva au bureau, frappa à la porte du bureau de Lowell et entra sans attendre.
— Je croyais t’avoir dit que je ne voulais plus te voir ici ! Tonna son père quand il l’aperçu.
Le photographe, ne tenant pas compte de la remarque de son géniteur, referma la porte et s’installa face à lui nonchalamment.
— Devine ce qu’un de tes employés adorés a malencontreusement laissé trainer dans tes locaux, avant que Ryan ne tombe dessus et m’en fasse gracieusement part ?
— Je ne suis pas d’humeur à jouer aux devinettes, Joshua.
— Tu crois toujours en ma culpabilité, n’est-ce pas ?
— Non, je n’y crois pas mais, les preuves sont là.
— Il ne t’a pas effleuré que c’était un coup monté ?
— Oh je t’en prie ! Un coup monté ? Et puis quoi encore ? Pour quel motif ?
— Le motif, je ne le connais pas encore mais, j’ai des preuves.
— Des preuves de quoi ?
— De mon innocence.
L’air dubitatif de son père le poussa à lui remettre la précieuse trouvaille de son amant. Il prit le morceau de papier à moitié froissé et commença à le déchiffrer. Lowell fronçait de plus en plus les sourcils au fur et à mesure de sa lecture.
— Qui me dit que ce n’est pas une de tes inventions ?
— Pardon ?
— Tu pourrais très bien avoir monté ça de toutes pièces.
— Eh bien, la confiance règne !
Son père garda le silence.
— Explique-moi pourquoi j’aurais fait ça ?
— Max et toi n’avez jamais pu vous entendre, c’est évident.
— Je n’ai absolument rien contre lui mais, lui me hait.
— Tu n’as jamais fait d’efforts non plus pour qu’il t’apprécie.
— Oh, et qu’aurais-je dû faire d’après toi ?
— Qui est ce Sean Davis ?
— Terrence.
— Baker ?
— Qui d’autre ?
— Il est revenu ?
— Oui.
— Pourquoi ferait-il ça ?
— Aucune idée. Mentit-il.
— En tout cas, ils n’ont pas été très malins sur ce coup là.
— En effet mais, j’ai dans l’idée que Max aurait voulu faire chanter Terrence mais qu’il s’est fait avoir.
— Comment sais-tu que c’est Terrence ?
— C’est un des pseudonymes qu’il prenait autrefois.
— Pourquoi l’aurait-il pris s’il savait que tu le connaissais ?
— Peut-être justement pour que je sache que c’est lui…
Lowell décrocha son téléphone et demanda à sa secrétaire de lui appeler Max.
Le jeune homme arriva seulement quelques minutes plus tard. Il fut très surpris en voyant Josh, cela se lisait aisément sur son visage.
— Tu m’as appelé papa ? Demanda-t-il anxieusement.
— Oui, j’aimerais que tu m’expliques ceci. Dit-il en lui mettant la feuille sous les yeux.
Max devint blanc comme un linge et sa bouche s’ouvrit mécaniquement dans une expression de stupeur. Son visage à ce moment était une telle preuve de culpabilité que s’en était désolant. Ce gars était un vrai livre ouvert ! Enfin, Josh n’allait pas s’en plaindre. C’était mieux que des aveux et ça sauvait sa peau.
— Je…C’est…
— Oui ? Insista Lowell.
— C’est un fake !
— Un quoi ?
Max mit sa main devant sa bouche, cette expression lui avait échappé. Lui qui voulait paraître parfait aux yeux de son père, c’était raté. Il venait de leur prouver à tous les deux qu’il avait un cruel manque de vocabulaire.
— C’est totalement faux ! C’est un coup monté ! Déclama Max en tremblant.
Josh secoua la tête, amusé. Il était entrain de s’enfoncer de plus en plus.
— Un coup monté ? Tu te fous de moi ? Tu viens de nous prouver aisément ta culpabilité.
— Mais non, je…
— Pas la peine de discuter. Je te connais assez bien pour savoir quand tu mens. Va ranger tes affaires. Tu es viré.
Lowell se leva, ouvrit la porte et fit signe à Max de sortir avant de le suivre, Josh sur les talons.
— Si tu veux reprendre ton poste, c’est quand tu veux. Lui chuchota son père.
— Je vais y réfléchir. Je ne te promets rien.
— Tu fais comme tu veux.
— Je peux y aller ?
Lowell hocha la tête pour assentiment.
— Pense juste à fouiller son ordinateur avant de le faire partir.
— C’était bien mon intention.
Josh s’éloigna dans le couloir sombre qui s’enfonçait vers la lumière.
Son père ne s’était même pas excusé mais, on ne pouvait pas trop en demander non plus…
* *
*
Assis derrière le volant de sa voiture, il décida d’aller chez lui. Il avait quelque chose à régler avant de rentrer.
Terrence lui ouvrit presque aussitôt, il n’avait même pas l’air surpris de le voir, comme s’il savait déjà qu’il viendrait et qu’il l’attendait.
— C’était quoi ton but ?
— Bonjour Josh.
— Pourquoi ?
— Parce que la politesse l’oblige mais, tu n’as pas l’air très briefé sur le sujet.
— Arrêtes de faire l’imbécile. Tu sais très bien de quoi je parle !
— Si tu pouvais éclairer ma lanterne ça m’arrangerait.
Il ne voulait surtout pas se trahir. Il avait assimilé, depuis bien longtemps, qu’il ne fallait jamais avouer une faute que l’on ne vous avait pas encore reprochée, sous peine de dévoiler quelque chose qui n’avait pas encore été découvert, et qui vous mettrait dans un pétrin encore plus important.
Alors, qu’avait découvert Josh ?
— A quoi t’aurais servit le fait que je n’aie plus de travail ? Que je me fasse virer ?
— Viré ?
— Pourquoi toute cette histoire avec Max ?
— Ne t’inquiète pas, ce n’est que la première. Celle qui a entrainé l’engrenage.
— La première quoi ?
— La première étape.
— Quel engrenage ?
— Celui de ta perte. Celui qui signera ta chute.
Josh marqua un arrêt, fixant Terrence d’un regard scrutateur. Il paraissait sincère. Jamais il ne s’était attendu à quelque chose de la sorte ! Il savait bien que Terrence était très intelligent et manipulateur mais, il n’aurait jamais imaginé qu’il puisse avoir de tels plans.
— Pourquoi tu fais ça ?
— Tu es à moi.
— Quoi ? Tu fais tout ça parce que je ne suis pas retombé dans tes bras comme à l’époque ?
— Après tout ça, tout ce que j’ai mis en place pour te nuire, si tu n’avais pas su que j’étais derrière tout ça, tu serais revenu dans mes bras, désespéré. Mais, ça n’aurait pas été drôle. Maintenant, tu vas t’efforcer de m’éviter comme la peste, je te connais. Mais, dans les deux cas, c’est moi qui finirais par te tuer. Alors, tu m’appartiendras pour l’éternité.
— Mais, t’es un vrai psychopathe ! Comment as-tu pu changer à ce point là ? ça t’amuse de faire du mal ?
— Non, ce qui m’amuse c’est de te voir tourner en rond dans ta petite vie minable à essayer de chercher des solutions alors que tu les sais condamnées.
Josh, de rage, lui envoya son poing droit directement dans le nez, faisant retentir un craquement sonore dans le hall d’entrée.
— Tu finiras par payer ! S’écria Josh.
— Je finirais par gagner. Lui rétorqua Terrence qui, malgré son nez cassé et son visage souillé de son propre sang, n’avait pas perdu de sa superbe.
Le photographe tourna les talons, les mâchoires serrées à l’extrême avant de rentrer chez lui.
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