Lundi 27 septembre 1 27 /09 /Sep 22:25

Pour cet article il s'agit en grande partie d'un chapitre d'introduction au quotidien d'Andrès, juste avant d'attaquer l'intrigue réelle. Aussi, pour les quelques impatientes, mordez vous les doigts encore un peu, l'action arrive au chapitre prochain!

[Oh le vilain copié/collé depuis le blog d'Absynthe lol et j'ai même pas honte ! Ou si, un peu :D]

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Bref, Aby j'avais même pas vu que t'avais publié ! En plus je surveille jamais ma boite mail msn u_u  Mais, donc comme je te le disais, j'ai passé un week end MA-GNI-FI-QUE ! En commençant par un resto avec une amie, nos deux cartes bleues refusées (on se voyait déjà faire la vaisselle =/ ), mon blackberry qui a appris à nager dans le pepsi et qui en est mort (Paix à son âme) et une brocante entièrement sous la flotte et en plus j'ai ABSOLUMENT rien vendu ! La chaudière de la maison a lâché donc, pas de chauffage ni d'eau chaude... J'ai plus qu'à aller me pendre... 

Enfin bon, sinon, voilà donc le premier chapitre de Sensitiv' ! (Cf les trois première lignes :p) 

La suite ? Je l'ai commencée mais vu que mon portable est mort ça va être hard de la récupérer... Bah ouais, Deadly a voulu jouer les malignes et ne pas sauvegarder son fichier word SUR son ordi (pas eu le temps en fait) donc bah... la carte mémoire a péri dans la noyade... Néanmoins, je me rappelle très exactement de quoi parlait ce chapitre donc, pendant mes 4h de philo d'affilée, je tenterai de pondre quelque chose d'un peu plus potable que cette bouse !

Oh ! Je viens d'acheter un p'tit vivarium pour ma tortue ! Elle s'appelle Clyt' [Ouais, avec ma meilleure amie on trouvait qu'elle avait une sale tête de clito lol Son colocataire s'appelle Gland alors bon...] Elle est trop moche mais j'la kiffe :D J'vous mettrais une photo quand j'aurais mis la main sur la carte mémoire de l'appareil photo ^^ 

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[ Hey au fait les filles ! Vous avez déjà mangé péruvien ? Si ça vous tente j'ai des bons plans sur Paris ! Le 11 Octobre, à la Madeleine on organise un diner péruvien, sur réservation par contre, je vérifierais les infos si ça en intéresse quelques unes laissez moi un petit mot et je vous filerai toutes les infos. En plus en bonus, on aura très certainement l'occasion de se rencontrer puisque je joue souvent les serveuses pour cette association ;)

T'inquiète pas Aby, toi je peux t'en apporter le mois prochain si tu veux :D ]

 


Chapitre 1

Andrès avait fini chez Maria, qui lui avait gentiment préparé un plat à base de pommes de terre et de riz en échange de cinq soles. Ça n’était pas franchement copieux mais, pour ce prix là, il ne fallait pas trop en demander non plus. Ça avait au moins eu le mérite de lui emplir le ventre pour la nuit. Et pour le même prix, il lui arrivait parfois de lui offrir une douche en plus.

Maria habitait une petite maison en périphérie de la capitale, ce qui était pratique pour lui qui créchait dans un château de carte en tôles gondolées pas très loin de là. C’était une petite maison rose pâle, plutôt isolée mais très chaleureuse. Il aimait bien y passer du temps, ça lui donnait l’impression pendant quelques secondes qu’il avait un « chez lui » si l’on peut dire.  Elle recevait assez souvent ses petits-enfants, ce qui donnait de la vie à ce véritable cocon. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Le jeune homme n’était pas vraiment habitué aux enfants. Encore moins aux enfants bruyants. Le calme avait ses vertus. Et il aimait ces vertus.

Ce soir-là, il rentra « chez lui » d’autant plus épuisé. Il n’avait pas fait grand-chose de sa journée mais ressentait la fatigue de s’être levé aux aurores. Comme presque chaque jour d’ailleurs. Les alentours de son squat étaient pratiquement dénués de vie. Humaine ou végétale. Il y avait bien quelques plantes disséminées ici et là mais rien de bien concret.

C’était assez incroyable de voir le changement énorme entre la ville et sa périphérie. Lima avec ses nombreux bâtiments, ses rues bondées – surtout par les taxis, soit dit entre nous – sa population plus ou moins grouillante et la bordure extérieure pratiquement morte.

Mais quelqu’un ne devait pas vivre bien loin, l’espèce de mini ferme de l’autre côté de la rue était une preuve tangible non ? Les quelques lapins et poules qui s’y trouvaient  ne se nourrissaient pas tout seuls, n’est-ce pas ? A vrai dire, Andrès n’avait encore jamais vu personne s’en occuper depuis deux mois qu’il était là. Et pourtant, les bestioles étaient encore en vie. Peut-être quelqu’un du petit regroupement qu’il voyait à plus de cinq cent mètres environ ? La présence d’animaux à cet endroit s’expliquait sans doute par la présence, plutôt étonnante, d’un point d’eau implanté au beau milieu de nulle part…

Le jeune homme s’était installé là, tout seul, quelques mois auparavant, deux pour être exact, et n’avait pas osé, ni trouvé le temps d’aller frapper à leurs portes. Ces gens s’étaient constitué une sorte de petit village entre eux, il se serait senti de trop. Personne n’était venu le voir non plus. Mais qui aurait pu penser de lui-même que quelqu’un s’était installé dans cet amas de ferraille en face de chez eux ? Il fallait dire qu’il n’était pas souvent là. Le matin il décampait avant que le soleil ne se lève et le soir il rentrait à la nuit tombée.

Andrès observa le ciel. Grisâtre-orangé. L’espèce de lueur claire de pollution animait des ombres qui se déhanchaient sur sol dans un mouvement sinistre. Les branches décharnées des arbres rappelaient de longues mains fines aux ongles acérés qui grattaient sournoisement le toit de son abri. Glauque. C’était le mot. Et il se ressentait dans toute l’atmosphère de cette nuit sans lune. Il détourna le regard et pénétra dans ce qui lui servait d’habitation par une petite ouverture sur le côté. Il tenait quand même debout à l’intérieur. Bon… c’était vrai qu’il n’était pas très grand… Mais la cabane n’était pas si petite que ça ? Tout était relatif.

La faible lumière qui suintait à travers toutes les ouvertures de son taudis lui permettait quand même de voir où il mettait les pieds – même s’il n’y avait pas énormément de chance pour qu’il marche sur quoique ce soit…

Il s’était constitué un lit dans un coin avec tout ce qu’il avait pu trouver, vieux vêtements, bouts de tissus… Maria lui avait même offert une couverture. Andrès s’allongea sur sa couche improvisée en soupirant. Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus confortable mais il ne pouvait pas faire mieux. Gaya vint se blottir contre lui, il mourrait déjà de chaud. Il ne dit rien. Elle avait besoin d’affection, lui de réconfort. Ils s’endormirent rapidement, épuisés.

La journée du lendemain ne serait pas de tout repos non plus…

 

 

 

*      *      *

 

 

Les cris du coq retentirent violemment à ses oreilles, ce qui signifiait que le soleil se levait tout juste mais qui eut surtout pour effet de le réveiller en sursaut.

Andrès se frotta les yeux en faisant une sorte de moue boudeuse. Sans doute inconsciente.

Il roula lentement sur le dos en s’étirant et resta quelques secondes immobile à fixer les ombres qui dansaient au plafond. Le soleil n’était pas encore levé et la lumière qui filtrait à travers les jointures des tôles ne suffisaient pas à dissiper la pénombre qui régnait dans la petite pièce.

                Le jeune homme se leva en époussetant son jean, seul vestige de vêtement qui lui restait, hormis un pantalon de toile noire et deux tee-shirts dont l’état laissait à désirer. Gaya le regardait attentivement, scrutant chacun de ses gestes sans bouger. Il lui sourit et lui caressa furtivement la tête avant de se pencher sur le petit sac à dos qu’il avait. Il en sortit le seul tee-shirt propre qui lui restait – autant dire le second qu’il possédait – et l’enfila sur son torse frêle. Il avait du boulot qui l'attendait. Il devait être aux alentours de 4h, la journée allait être longue...

                Il parcouru rapidement les quelques quatre ou cinq kilomètres qui le séparaient de la bordure plus « civilisée » de la ville ou il put attraper un combi (ndla : petit bus qui parcoure la capitale pour 1 sol et qui vous laisse ou vous le désirez sur son parcours) pour se rendre à Gamarra (ndla : quartier très commerçant de la ville mais aussi très dangereux, connu pour ses nombreux magasins de vêtements surtout). Le paysage défilait sous ses yeux endormis tandis que Gaya bavait sur son jean plus ou moins propre. Ils n'avaient encore rien mangé ni l'un ni l'autre mais Andrès ne se faisait pas de soucis, ici les chiens trouvaient toujours quelque chose à se mettre sous la dent, et lui… eh bien, il pourrait toujours acheter un petit quelque chose avec sa rémunération du matin. Les commercants avaient toujours besoin d'une aide pour installer leurs stands avant l'arrivée des clients, le jeune homme y allait donc tous les matins depuis qu'il était à Lima et gagnait entre 5 et 6 soles (ndla : environ 1,50€) par stand. La plupart de nourriture, des spécialités du pays. Ce n'était pas très passionnant en soi mais ça lui permettait de gagner un peu d'argent. Ce qui n'était pas négligeable au vu de sa situation.

                En général, après sa matinée à monter des stands, Andrès filait à l'aéroport. C'était un bon plan pour gagner un peu plus. Guider les touristes, leur trouver un taxi, les aider à porter leurs bagages pouvait également être enrichissant. En discutant avec des gens de tous horizons il apprenait plein de choses et, en sympathisant avec eux, il avait souvent droit à un plus gros pourboire. Dans sa journée type, après 17h il se rendait directement à la Plaza de Armas de la capitale. Les gens commencaient à affluer vers les 18h mais il avait le temps de grignoter quelque chose avant de s'installer à son endroit habituel. On était au lendemain de noël et, d'après ce qu'il savait, dans un pays aussi catholique, les gens avaient tendance à être un peu plus généreux que les autres jours. A voir. Les salaires n'étaient pas mirobolants non plus.

Il s'acheta un vulgaire sandwich aux légumes, cela ne l'enchantait pas énormément mais ce n'était pas comme s'il avait le choix, la viande était bien trop chère pour lui. Après son rapide repas, il resta deux heures à la Plaza de Armas avant de filer à Miraflores, qui était un quartier beaucoup plus animé la nuit.

Ce soir-là, il récolta 20 soles (ndla : 5€)le double de ce qu'il pouvait espérer ordinairement. Il rentra chez lui vers les alentours de minuit et se coucha aussitôt. C'était la fin d'une journée, identique, ou presque, à celle du lendemain...

 

  


Par Deadly - Publié dans : Sensitiv' Photograph' (Gay) [en cours] - Communauté : Communauté gay
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Lundi 8 novembre 1 08 /11 /Nov 14:13

Hello les filles ! Voilà le chapitre 2 avec pas mal de retard =/ 

Il est plus long que les autres ! 6 pages word ! ça change des 2 ou 3 pour le prologue et le premier chap lol 

J'espère que vous vous régalerez ^^ 

 

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Chapitre 2

                En s'installant à côté d'un des piliers de la place principale de Lima, Andrès vit passer une jeune femme si élégante qu'elle lui donnait mal à la tête. Elle baissa un regard dédaigneux sur lui mais releva bien vite la tête, resserrant sa légère veste rouge autour d'elle. Le jeune homme roula des yeux. Il était un être humain, pas une bactérie. Cette femme était le stéréotype parfait de la bourgeoise méprisante. Les gens riches croyaient pouvoir tout se permettre et même s'il leur arrivait de donner aux œuvres de charité, ils détestaient ouvertement les personnes comme lui, les pauvres. Il ne pouvait pas s'empêcher de grincer des dents face à un tel comportement hypocrite. Ces dons ne leur servaient qu'à se faire bien voir dans leur société fermée.

                D'ailleurs cela faisait une semaine qu'il n'avait pas vu le "photographe", ce qui prouvait qu'on ne pouvait se fier aux riches. Pas qu'il eut envie d'accepter sa proposition mais, par principe… A vrai dire, ces derniers temps, Andrès y avait quand même réfléchit. Il avait de plus en plus de mal à s'organiser, il manquait énormément de sommeil. Se lever tous les jours à quatre heures, parcourir la ville toute la journée et rentrer se coucher à plus ou moins minuit sur un lit pire qu'inconfortable était extrêmement épuisant. Il n'avait même plus le temps de se rendre chez Maria, son odeur corporelle le lui rappelait constamment…  Y réfléchir ne signifiait en aucun cas qu’il envisagerait ne serait-ce qu’une seconde d’accepter réellement. Et c'était une bonne chose qu'il ne se soit plus montré car il l'aurait surement eu à l'usure puisque la seule chose qui le retenait était sa fierté.

                Le jeune homme s’adossa au mur en soupirant. Il rentrerait plus tôt ce soir-là, il ne tenait plus debout. Ne pas aller à Miraflores lui ferait perdre de l’argent qui lui serait plus que bénéfique mais, son train de vie devenait insupportable.

                Un bruit de talons frénétique s’arrêtant devant lui lui fit ouvrir les yeux et lever la tête. Une jeune fille très élégante aux longs cheveux roux s’accroupit et lui sourit en ouvrant son sac à main.

     Ça fait trois jours que je te vois ici, tu es si maigre, j’ai pensé que tu aurais faim.

Elle lui tendit un sac plastique où il trouva un sandwich complet, une petite bouteille d’Inka Cola (Ndla : Soda péruvien jaune fluo, plus populaire que le coca) et même un dessert ! Il la remercia les yeux brillants de gratitude. C’était si rare qu’on lui offre quelque chose à manger qui lui soit destiné du début à la fin. D’ordinaire c’était des restes qu’il récoltait…

La jeune femme se releva, toujours en souriant et s’éloigna sous le regard d’Andrès. Il entama son diner aussitôt, affamé. Il avait presque oublié le goût de la viande.

De l’autre côté de la rue, la jeune femme rousse s’avança vers un homme vêtu de noir aux longs cheveux qu’elle salua. L’homme se tourna vers lui, lui fit un clin d’œil, passa un bras autour de la taille de sa compagne et s’éloigna. Il avait parlé trop vite…

Andrès regarda autour de lui, il n’y avait plus grand monde dans les parages. Gaya et lui n’allaient pas tarder à lever le camp. Le jeune homme fixa un instant la chienne d’un air triste. Cela faisait pratiquement deux semaines que Nathalia avait disparue. Soit elle avait joué sa Viviane et trouvé son Edward à la mode Pretty Woman, soit elle était morte – dans le pire des cas.

Il espérait vraiment qu’il ne lui soit rien arrivé de grave. Il ne la connaissait pas plus que ça mais, voir quelqu’un qu’on avait côtoyé disparaître sans explications était inquiétant. Surtout que maintenant Gaya ne le lâchait plus. Andrès n’était pas un grand fan des animaux à la base mais la chienne lui faisait beaucoup de peine et il n’avait pas l’intention de la laisser errer seule dans la ville. En deux semaines, il avait eu le temps de s’y attacher… Et, par respect envers sa maitresse, il se devait moralement de veiller sur elle. Nathalia n’était définitivement pas ce qu’on pouvait appeler une lumière mais elle serait heureuse de retrouver Gaya en bonne santé quand elle reviendrait. Si elle revenait un jour…

Le beau labrador sable frotta sa truffe contre le coude du jeune homme pour passer sa tête dessous. Andrès souleva docilement son bras et la chienne posa son museau sur sa cuisse en le regardant de ses grands yeux humides. Il la caressa derrière les oreilles un instant.

     Toi aussi tu veux rentrer ?

Il prit le clignement de paupières qu’elle lui adressa comme un assentiment.

     Ok, alors on y va.

Le jeune homme se leva, attrapa la laisse de Gaya et ils rentrèrent. A peine arrivés à destination, il se mit à pleuvoir. Une légère bruine. Andrès leva les yeux vers le ciel. Le bleu clair éclatant avait laissé la place à un joli gris perlé percé de touches lumineuses mais, l’énorme nuage anthracite qui se dirigeait droit sur eux ne lui disait rien qui vaille. Ça allait empirer dans peu de temps. Et avec le froid qu’il faisait ce jour là, il pourrait s’estimer heureux s’il ne tombait pas malade.

 

                Ce soir-là, il s’endormit rapidement, la fatigue le rattrapant.

Le réveil le lendemain matin fut nettement moins joyeux. Tout d’abord, il n’avait pas entendu le coq chanter, ce qui était inhabituel. Ensuite il avait la désagréable impression d’être trempé. Andrès remua et fut surpris de constater que ses orteils et ses doigts étaient plus que gelés. Le vent qui soufflait violemment au dehors faisait trembler leur cabane et gémir le bois qui la composait en une plainte agonisante. Le crissement des branches de l’arbre voisin sur la tôle du toit n’aidait pas non plus à se sentir très à l’aise dans leur placard. Andrès se releva sur un coude et le sentit s’enfoncer dans une matière spongieuse inondée. Gaya s’agitait dans tous les sens, elle tentait de se mettre les pattes au sec. Peine perdue. Le jeune homme observait le sol dépité. Il y avait bien cinq centimètres d’eau par terre ! Pas étonnant que tout soit trempé… Il se releva et ramassa la couverture qui lui servait de matelas mais qui, pour l’heure, avait tout de la serpillère détrempée qu’elle avait été dans la nuit. Il soupira en tremblotant. Avec un peu de chance elle aurait le temps de sécher quand il rentrerait.  

 

*

 

Ce jour là, il aperçut de nouveau l’étranger. Toujours au même endroit. Seulement cette fois-ci il s’était installé sur une chaise au pied de la fontaine et l’avait observé durant une heure en enchainant les cigarettes.

 

*

 

La nuit suivante fut pire. Il avait un peu plu durant la journée et son « matelas » de secours n’avait absolument pas séché. Au lieu du repos bien mérité qu’il avait espéré toute la soirée, il n’eut droit qu’à quelques malheureuses heures de somnolence grelottante. Le lendemain fut très pénible. Il se leva avec un éternuement qui lui heurta les côtes et un mal de gorge divin. Ce qu’il pouvait haïr ces dérèglements climatiques ! Le temps ne pouvait-il pas respecter ses foutues saisons au lieu de n’en faire qu’à sa tête ? Il espérait que ce mauvais temps s’arrête rapidement et qu’il ne tombe pas davantage malade. Il n’avait franchement pas les moyens de se soigner et il commençait à être à bout de nerfs. Deux mois qu’il dormait à peine. Deux mois qu’il ne mangeait pratiquement rien. Deux de mois qu’il n’avait quasiment plus de rapports sociaux. Deux putains de mois qui l’avaient épuisé autant physiquement que moralement. Il se demandait s’il était encore légitime d’espérer s’en sortir un jour.

                Le lendemain le soleil et la chaleur était de nouveau au rendez vous ce qui amoindrit légèrement sa désespérance. Sans doute pas assez. Quand il s’installa à sa place habituelle sur la place il tremblait. Autant à cause de ses efforts de la matinée à Gamarra que de fatigue et de froid. Il resta là toute l’après midi comme d’habitude, à ceci près qu’il somnola jusqu’à ce qu’on lui tape sur l’épaule. Andrès ouvrit difficilement ses paupières lourdes de lassitude. Une silhouette se découpa en ombre chinoise sur le soleil couchant devant lui. Une haute silhouette. Masculine. De longs cheveux noirs lui chatouillant les hanches. Il referma les yeux quelques secondes en soupirant quand un arôme délicieusement amer et chaud lui titilla les narines.

     Tiens. Tu crèves de froid.

Le jeune homme leva les yeux vers lui et prit la tasse de café qu’il lui offrait en murmurant un « merci » à peine audible. Il but à petites gorgées appréciant de sentir la chaleur couler le long de sa trachée.

     Toujours pas intéressé ?

Andrès éternua violemment en évitant de s’ébouillanter les mains avec le café.

     Non.

     Sûr ? Lui demanda Dante, un sourcil levé, perplexe.

     Sûr.

Le jeune homme ne put retenir un second éternuement qui le secoua tout autant que le premier.

     Très bien…

Le photographe l’observa quelques secondes avant qu’Andrès agacé se lève et fasse mine de partir.

     Où vas-tu ?

     Je rentre. Répondit-il sèchement.

     Viens je te ramène.

     Non merci. Je peux très bien marcher.

     Fais pas l’idiot, t’arriveras jamais vivant dans cet état.

Il laissa courir ses yeux sur le bitume en pesant le pour et le contre. A dire vrai, il y avait plus de pour que de contre. C’est pourquoi, à bout de force, il suivit l’inconnu. Inconnu qui avait une bien trop belle voiture. Voiture qui devait bien coûter trois ou quatre fois la modeste maison de Maria.

                Dante posa une couverture sur les sièges en cuir arrière de sa berline pour Gaya et lui fit signe de se placer à l’avant. Il n’était pas encore monté qu’une bruine se mit à dégringoler des nuages. Andrès pesta silencieusement et tenta de s’installer en touchant le moins de choses possible, il ne voulait pas salir la voiture de cet homme, aussi arrogant soit-il. Au fur et à mesure qu’ils roulaient, la pluie se fit plus drue. Ça allait être encore une nuit désastreuse pour le jeune homme. Andrès se renfrogna rien qu’à l’idée que son abri allait être inondé une fois de plus. Apparemment on avait oublié de prévenir l’hémisphère sud que c’était l’été et que, par conséquent, il était censé faire beau au Pérou…

Le trajet fut silencieux, le photographe comprenant que son passager n’était pas disposé à discuter ne prit pas le risque de le braquer une nouvelle fois alors que sa proposition était toujours en suspens. Néanmoins au vu du délabrement moral, qui transparaissait intensément sur le physique de son futur modèle, il savait qu’il finirait par craquer bientôt, au moins pour avoir l’occasion de se reposer quelques temps malgré son orgueil. Il pouvait peut-être se permettre de jouer sur ce tableau.

     Est-ce que tu vivais dans les montagnes avant ?

Le jeune homme se retourna vers lui en plissant les yeux.

     Non… Répondit-il méfiant. Pourquoi ?

     Ça aurait pu expliquer le fait que tu refuses si vivement d’être pris en photo.

     Pardon ?

     Tu sais toutes ces superstitions comme quoi tu perdrais ton âme si on prenait un cliché de toi…

Andrès sourit mais se reprit vite. Il n’appréciait pas le ton narquois qu’avait pris cet homme pour parler de son peuple. Certes, ces superstitions étaient absurdes mais il estimait que chacun pouvait croire en ce qu’il désirait. En quoi cela regardait autrui ? Ceux qui vivaient dans les montagnes n’étaient pas vraiment rattachés à ce qui se passait en ville et étaient plutôt arriérés. Arriérés dans le sens qu’ils vivaient de la même façon depuis au moins cinquante ans et qu’ils n’avaient pas fait évoluer leurs méthodes ni leur façon de penser depuis cette époque. Néanmoins ils avaient des croyances et ces croyances étaient les leurs. Qui était-il pour se permettre de les juger ?

     Vous n’êtes pas d’ici, vous n’avez pas le droit de mépriser ces gens !

     Avoue tout de même que c’est stupide.

     Non ce n’est pas stupide ! Ils ne connaissent tout simplement pas cette technologie aussi bien que nous. Et puis, il y sans doute beaucoup de croyances occidentales qui seraient risibles pour nous.

Ils étaient presque arrivés à destination et Andrès lui indiqua où aller.

     Bien, je te le concède. Chacun sa culture.

Andrès descendit rapidement de la berline avant d’ouvrir la portière arrière pour libérer Gaya. Dante les rejoignit près de leur taudis qu’il jaugea d’un œil circonspect. Il pleuvait nettement plus maintenant et il voyait les gouttes d’eau s’engouffrer par toutes les ouvertures possibles et inimaginables de cet amas de ferrailles.

     Bon, maintenant que la parenthèse est fermée, qu’est-ce que tu n’apprécies pas dans la photographie ?

     Rien.

     Alors pourquoi refuses-tu ma proposition ? Demanda-t-il en jetant un regard presque désabusé à l’endroit où vivait le garçon.

Le jeune homme leva les yeux vers lui.

     Parce que je ne vous aime pas. Je n’aime pas votre façon d’être. Je n’aime pas votre façon de mépriser tout ce qui vous entoure. Ni celle que vous avez de juger ce que vous ne connaissez pas.

     C’est tout ?

Dante paraissait presque incrédule.

     Je ne te demande pas de m’aimer. Tout ce que je veux ce sont des photos et en échange je t’offre le gite et le couvert. C’est équitable tu ne penses pas ?

     Peut-être mais je n’en ai pas envie.

Andrès pénétra dans son abri, laissant l’autre homme dehors. De toute évidence ce n’était pas comme s’il y avait la place pour deux là dedans… Il ne tenait pas à accepter cette proposition ! Mais le temps en avait décidé autrement apparemment… Une bourrasque secoua les tôles et écarta légèrement les deux qui servaient de toit. Toute l’eau qui s’était amassée dessus dégringola à l’intérieur juste sur lui. Ça c’était le bouquet ! Andrès, à cet instant eut envie de se laisser aller à la faiblesse et de pleurer. Toute la tension accumulée depuis ces deux mois ne souhaitait qu’une chose : sortir. Mais il ne pouvait pas. Dante était encore là et le regardait. Il se tourna vers lui, le photographe l’observait.

     Tu ne peux pas dormir ici…

Ça c’était certain…

     Alors… Tu acceptes pour les photos ?

Ce n’était plus comme s’il avait réellement le choix… Jouer les kleenex qu’on jette après usage ne lui plaisait pas plus que ça mais, au moins il aurait un toit au dessus de la tête.

     A une seule condition.

     Laquelle ?

     Aucune photo de nu.

     Tu as ma parole.

Andrès rejoignit alors Dante comme s’il montait à l’échafaud.

     Hum… C’est ton chien ?

     Oui. Enfin non mais j’en ai la garde.

Il hocha la tête les lèvres pincées, fit la grimace en voyant les pattes couvertes de boue de Gaya mais ne dit rien. Une fois tous installés dans l’habitacle la voiture démarra et s’éloigna vers une nouvelle partie de la vie d’Andrès. 

 

Qu'est-ce que vous pensez du nouveau décor au fait ? 

Par Deadly - Publié dans : Sensitiv' Photograph' (Gay) [en cours] - Communauté : Communauté gay
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Lundi 15 novembre 1 15 /11 /Nov 23:58

 

Hello  =D  Voilà le chapitre 3 de Sensitiv' qu'apparemment vous attendez ! ça fait du bien de voir le temps entre mes majs se raccourcir ?  ça va aller de mieux en mieux normalement. Après ce chapitre je vous posterai le chapitre 10 de G&M que je suis entrain de terminer à l'instant. Vous l'aurez dans la semaine ;) S'il y en a qui sont toujours intéressés bien sûr ! lol D'ailleurs j'ai bien envie de faire un petit sondage, quelle histoire vous préférez ? La quelle vous fait dresser les cheveux sur la tête de ne voir aucun chapitre arriver rapidement ? En gros laquelle vous aimeriez bien voir avancer plus vite ? 

Bon, je ne vais pas vous faire une intro de 30 lignes, je sens Caro qui trépigne d'impatience derrière son ordi alors je ne la torture pas plus longtemps ;) 

Bisous et s'il vous plaît laisser vos impressions, réactions, remarques etc... Voir quasiment 30 personnes passer sur mon blog et n'avoir que 2 ou 3 réactions par chapitre c'est plutôt désolant et ultra peu motivant ! Vous avez de la chance que Caro, Margot et Aby me motivent à fond via facebook moi je vous le dis ! 

Ceci fut une courte parenthèse mais j'vous aime quand même ;) 

 

 


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Chapitre 3

 

 

 

               Dante se gara devant une bâtisse de taille très respectable. Aussi respectable que pouvait l'être une demeure à Lima. Les maisons étaient serrées les unes contre les autres et ne se démarquaient donc pas à leur superficie au sol mais plutôt à celle de leur hauteur. N'ayant pas la place de se retourner sur leurs fondations, les murs poussaient donc vers le ciel. La plupart des habitations du coin avaient l'air rapiécées à force de leur rajouter des étages au fil du temps faute de moyens. Mais celle-ci aussi imposante soit-elle paraissait n'avoir été construite que d'un bloc. C’était surement la couche de peinture fraîche qui en recouvrait la façade qui donnait cette impression. Le blanc immaculé des murs en cachait partiellement les défauts. Andrès n’aurait jamais imaginé que la maison de cet homme puisse être… blanche. Il paraissait si sombre. Si… artiste. La banalité de cette teinte ne correspondait absolument pas à la personnalité apparente de Dante. Pour ce qu’il savait de lui en tous cas. Néanmoins, il se garda de tout commentaire.

                Ils entrèrent et le photographe lui indiqua sa chambre, au premier étage, reportant ainsi la visite guidée au lendemain, ce qui n’était pas pour déplaire au jeune homme qui tombait de fatigue.

     Le chien reste en bas par contre.

     Pourquoi ?

     Je n’ai pas envie de voir les étages sens dessus dessous. C’est ça ou il dort dehors.

Andrès plissa le nez mais s’abstint de répondre. Il était bien trop épuisé pour une quelconque joute verbale, sujet polémique ou non. A peine eut-il passé le seuil de la pièce qui lui était attribuée qu’il échoua sur le matelas et s’endormit aussitôt. Il verrait le lendemain pour les détails pratiques comme la propreté et la faim. Le besoin vital le plus urgent à satisfaire en cet instant était définitivement le sommeil. Et il n’avait pas encore eu le temps d’y réfléchir que cette nécessité avait réduit son libre arbitre au rang d’esclave.

 

*

 

                Il n’ouvrit pas les yeux tout de suite. La chaleur qui l’enveloppait était bien trop douce pour qu’il lui préfère la lumière. Il n’avait plus l’habitude. C’était agréable. Il resta de longues minutes blottit sous la couette avant de consentir à laisser les rayons de soleil qui lui effleuraient la peau atteindre ses pupilles. C’était le réveil le plus doux qu’il eu connu depuis une éternité. Le jeune homme s’étira presque en ronronnant. Il s’assit dans le lit et se frotta les yeux avant de détailler la chambre dans laquelle il se trouvait. La pièce était plutôt sobre, dans des tons crème. Seulement une armoire, une commode et une table de chevet la meublait. Quelques photographies de couleur sépia, s’accordant très bien avec les couleurs de la chambre, ornaient les murs. Il y en avait trois. Andrès se leva et s’approcha de la première. Elle représentait un jeune homme aux cheveux mi-longs qui au premier abord n’avait pas vraiment l’air beau, il était même plutôt banal mais, son visage tourné vers le ciel arborait une expression d’émerveillement lointain et la lueur joyeuse qui brillait dans son regard donnaient au cliché un charme fou et rendait le modèle attirant. Du beau travail.

La seconde ne le détourna pas de cette impression. C’était toujours le même homme mais en pied cette fois. Il arborait un stetson sur le crâne et  des santiags aux pieds. Il était de dos sur le seuil de ce qui paraissait être une grange, la tête tournée vers la gauche, et légèrement baissée vers le sol, il lançait un regard en coin à l’appareil. La sensualité qui s’en dégageait était saisissante. Hormis la posture qui aurait juste été naturelle en d’autres circonstances, le corps penché sur le côté gauche mais si peu et le pied droit à quelques centimètres du sol, en mouvement, semblait si suggestive sous l’œil du photographe. Tout paraissait passer par ce jeu de regard auquel s’adonnait le modèle. Andrès eut du mal à se détacher de ce portrait.

La troisième en revanche était un nu. Le stetson était toujours présent mais servait cette fois à cacher les parties intimes du mannequin qui le tenait de sa main droite. Il se trouvait au milieu d’un champ. Ce qui ne le gênait pas outre mesure puisque, campé sur ses jambes très légèrement fléchies, il avait l’air plus qu’à l’aise. Mais là encore tout se trouvait dans son regard. La tête un peu penchée sur le côté et vers le bas, il fixait l’objectif sans aucune pudeur à travers ses cils, une lueur prédatrice dans les pupilles, défiant la personne qui l’observait de venir le rejoindre dans la seconde. Ce qui était sûr c’est que ce n’était pas pour jouer au scrabble…

Il se dégageait une telle force de ces photos. Mais surtout une telle sensualité teintée de sexualité ! C’était cela qui troublait le plus le jeune homme. Il ne doutait pas que le photographe qui avait réalisé ces clichés n’était autre que son hôte. Ce qu’il ne comprenait pas c’était comment un homme avait pu faire ressentir ces émotions à un autre homme. Il n’était pas naïf, il savait bien que l’homosexualité existait. Elle ne le dérangeait pas plus que ça mais il ne la comprenait tout simplement pas. Il avait du mal à saisir le fait que l’on puisse désirer franchir la ligne qui séparait l’amitié de l’amour avec quelqu’un du même sexe que soit. C’était incompréhensible pour lui.

Son regard dériva jusqu’au radio réveil qui trônait sur la table de nuit. Il était déjà neuf heures. Ça faisait très longtemps qu’il ne s’était plus levé aussi tard. Andrès sortit de la chambre et tomba sur un couloir. S’il se rappelait bien il était venu de la droite la veille et la salle de bain était la pièce en face. Vu l’odeur qu’il dégageait et le malaise qu’il ressentait il prit le parti d’aller se doucher avant de descendre. Seulement c’était sans compter sur Dante son sens de l’humour plutôt… insolite ?  Un vulgaire post-it était collé sur la porte : « On va dire que la salle de bain est Hors service ce matin. J’ai besoin de toi dans l’état dans lequel tu es en ce moment. Interdiction pour toi de prendre une douche. Plus vite tu me rejoindras dans le salon, plus vite tu pourras te débarrasser de ta crasse. PS : A gauche en bas de l’escalier, te perds pas. »

Le jeune homme abasourdit pesta. En plus d’être un connard médisant, c’était un sadique de la pire espèce ! Passant outre son avertissement, il poussa la porte. Il avait un besoin d’un autre ordre à satisfaire : où étaient les toilettes ? Il entra, fit ce qu’il avait à faire et se présenta devant le lavabo pour se laver les mains. En levant la tête il trouva un second post-it collé sur le miroir. « C’est à prendre ou à laisser, si tu ne coopères pas tu décolles dans la seconde. » Andrès écarquilla les yeux. Ce mec était taré ! Son reflet se crispa et serra les poings sentant sa patience commencer à se fissurer. Il se força à souffler pour se calmer. Ce gars avait juste besoin de quelques photos et ensuite ils ne se reverraient jamais. Alors il allait profiter de ce confort qu’il lui offrait au maximum avant de retrouver sa cabane en tôle. Lui qui s’offusquait du fait que le photographe ne souhaite que l’utiliser et se demandait auparavant combien de temps il aurait besoin de lui, espérait maintenant presque retourner « chez lui ». Presque. Pour quelques bonnes nuits de sommeil dans un vrai lit et des repas à l’œil il était prêt à supporter cet être. Il avait presque du mal à le qualifier d’humain.

Andrès descendit l’escalier et arriva dans l’entrée. Une légère odeur de tabac flottait dans l’air. Ce n’était pas la meilleure odeur qu’il n’eut jamais sentit mais ce n’était pas désagréable. Il se dirigea vers ce qu’il pensait être le salon et se retrouva dans une pièce qui s’ouvrait sur l’extérieur par une grande baie vitrée. La lumière y pénétrait à flot et rendait l’atmosphère agréable. La teinte jaune d’or des murs en paraissait plus douce. A croire que toute la maison arborait des couleurs claires. Étrange. Il avait juste l’impression que cela ne correspondait pas au photographe… Son regard tomba sur le canapé en cuir crème. Quand on parlait du loup… Dante y était installé, un beau chartreux sur les genoux qu’il caressait d’une main distraite, de l’autre il tenait sa cigarette et regardait à travers la vitre. Le jeune homme s’avança et son hôte se retourna.

     J’ai cru que tu ne te réveillerais jamais ! C’est à ces horaires là que tu te lèves d’habitude ?

     Non mais, j’étais épuisé.

     Tu as faim ? Tu veux quelque chose avant qu’on parte ?

     Un café je veux bien.

Dante se leva, posant son chat sur le sofa et fit signe à Andrès de le suivre. Il découvrit une cuisine plutôt moderne dans des tons taupe cette fois. Très agréable. L’inconnu, plus si inconnu que ça, lui tendit une tasse dans laquelle il venait de verser un café bien chaud.

     C’est vous qui avez fait la déco ? Lui demanda Andrès en avalant le liquide brûlant.

     Non, ce n’est pas ma maison. Un ami me l’a prêté.

Le jeune homme haussa un sourcil.

     Prêtée ?

     Oui, il ne vit ici que six mois par an, il est en Europe en ce moment.

Le silence s’installa tandis qu’il finissait sa tasse et que l’italien regardait par la fenêtre. Ce dernier se tourna vers lui.

     Bon je t’explique, l’objectif d’aujourd’hui c’est de faire des photos de ton quotidien. On va donc faire comme si tu étais encore totalement à la rue et passer une journée comme tu en as l’habitude pendant que je te photographierais.

Son quotidien ? Le modèle tiqua un peu mais ne dit rien. Chacun ses délires. On ne contredit pas un artiste. Techniquement ça l’arrangeait de ne commencer que maintenant, ils n’auraient pas à passer par Gamarra et le montage de stand. Si les autres le voyaient débarquer avec un photographe européen ET riche il n’était pas sûr de retrouver son travail en le quittant…

     On y va dès que tu as fini.

Andrès regarda le fond de sa tasse. Ça voulait dire tout de suite ? 


Par Deadly - Publié dans : Sensitiv' Photograph' (Gay) [en cours] - Communauté : Roman gay Rose
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