Chapitre 11
On frappa à la porte. Josh, toujours énervé, l’ouvrit à la volée.
— QUOI ? Hurla-t-il.
Sa colère connut une descente fulgurante quand il reconnu Jason, couvert de bleus.
— Mais qu’est-ce que t’as encore fait toi ?
Il se poussa pour le laisser entrer et soupira. Pourquoi fallait-il toujours qu’il ait raison ? Il avait été persuadé que Jason finirait amoché en sortant de cette boîte et pourtant, il l’avait laissé seul en fin de soirée.
Josh referma la porte et observa son ami, affalé sur le divan. Il s’approcha et s’installa à côté de lui.
— Alors ? qu’est-ce que t’as fait pour te retrouver dans cet état ?
Jason regardait fixement l’écran de télévision noir sans bouger.
Mais c’était pas possible ! Ils avaient tous décidés de le faire chier aujourd’hui ? D’abord Terrence qui réapparaissait et qui croyait que tout redeviendrait comme avant, Ryan qui le laissait en plan et maintenant Jason qui venait frapper chez lui et jouait les poissons carpe ! Josh se leva, excédé.
— Quand t’auras fini de faire le muet, tu me diras pourquoi t’es venu frapper chez moi en plein milieu de la nuit et salement amoché.
Il fit une pause et se tourna vers sa chambre.
— Si t’as besoin tu sais où est la salle de bain. Sur ce, je vais me coucher.
Le photographe se dirigea vers sa chambre quand Jason prit enfin la parole :
— J’peux dormir ici ?
— T’as retrouvé ta langue ?
Jason le regarda avec un regard si dépité qu’il eut presque pitié de lui.
— Ouais, si tu veux.
Le blond lui adressa un sourire reconnaissant et Josh partit s’enfermer dans sa chambre. Il s’effondra sur son lit en soupirant d’exaspération. Il était énervé, fatigué et frustré. Comment Ryan avait pu le laisser comme ça ? En réfléchissant bien, c’était vrai qu’il lui avait fait un coup du même genre mais là… ça dépassait les bornes ! Il ne perdait rien pour attendre !
Josh lança un coussin contre le mur d’un geste rageur.
La porte s’ouvrit, laissant apparaître Jason en boxer. Il s’avança en vacillant et se glissa sous les draps de Josh.
— Quand je disais que tu pouvais dormir ici, je parlais du canapé, alors dégage !
— Vu ta réaction quand tu as ouvert la porte, j’en déduis que tu n’a rien fait avec ton petit blond et donc que tu es frustré. J’ai bien cru que tu allais la démolir cette pauvre porte !
— La seconde fois que tu parles depuis que tu es ici c’est pour raconter des conneries !
— Ah oui ?
— Dégage ! Le canapé t’attend.
— J’ai envie de toi.
— Comme la majorité des gens.
— La modestie t’étouffe.
— Si t’avais trouvé quelqu’un ce soir tu serais pas ici, alors casse-toi !
Pour toute réponse, Jason se colla au corps nu de son ami et commença à le caresser.
— Laisse-toi aller, t’en a envie.
— Dégage !
— Hé ! J’suis aussi frustré que toi j’te signale. J’vais quand même pas te supplier !
— Tu veux te faire sauter ? Très bien, mais viens pas te plaindre après !
Il ne pouvait pas nier que ses caresses avaient eu l’effet escompté. Josh se retourna pour faire face à Jason, l’immobilisa, passa sur lui, lui écarta les jambes et le pénétra brutalement. Le blond laissa échapper un cri de douleur.
— Putain mais t’es malade ! Croassa-t-il.
— Fallait pas me chercher, maintenant t’assumes !
Josh débuta alors une série de vas-et-viens plus violents les uns que les autres, ce qui lui permettait d’évacuer sa colère et sa frustration.
Il aperçu les larmes qui se formaient sur le coin des cils de Jason et que ce dernier tentait de masquer. Josh se fit plus doux dans ses coups de rein. Son ami n’avait rien fait et lui ne trouvait rien de mieux à faire que de déverser sa colère sur lui. Il ralentit un peu la cadence et fit en sorte que Jason ressente du plaisir au lieu de la douleur.
Bientôt, la pièce ne fut plus emplie que par deux respirations haletantes et des gémissements de plaisirs. Les larmes dans les yeux de Jason avaient disparues en même temps que la lueur de souffrance pour laisser la place à l’extase.
La jouissance les cueillit tous deux au même moment. Josh se laissa tomber lourdement sur le matelas à côté de Jason. Le blond vînt se lover contre son amant, enfouissant sa tête dans le creux de son cou. Josh passa son bras autour de ses épaules et lui caressa les cheveux.
— Excuse-moi, je voulais pas te faire mal. J’aurais pas dû passer mes nerfs sur toi.
Joshua Cleaven qui présentait ses excuses ? Jason releva la tête et scruta ses magnifiques prunelles océan sans y trouver la moindre trace d’ironie.
Joshua Cleaven dépourvu de son air sarcastique qui lui était si caractéristique ?
— Je voulais pas te faire de mal. Répéta-t-il dans un souffle.
— Je sais. Murmura Jason en reposant sa tête dans le cou de son amant.
Josh avait bien changé. Lui qui réfléchissait toujours avant d’agir et ne perdait jamais son sang-froid était devenu impulsif et pouvait être violent, d’ailleurs son derrière ne risquait pas de l’oublier. Jamais il ne l’avait vu sans une lueur ironique au fond des yeux, même légère, et encore moins présenter des excuses à quiconque !
Mais était-ce bien pour autant ? D’habitude Josh ne perdait jamais le contrôle de lui-même et pourtant là, il s’était laissé dominer par ses émotions.
Jason ferma les yeux et s’endormit, bercé par la respiration lente et régulière de Josh.
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