Chapitre 12

Josh ouvrit difficilement les yeux, il avait l’impression qu’un orchestre avait élu domicile dans son crâne. Maudite gueule de bois !

Il ouvrit ses paupières mais la lumière du soleil se déversant dans la pièce l’éblouit. Il rabattit la couverture sur son visage prestement.

Mais pourquoi ne pensait-il jamais à fermer les volets ?! Il se retourna et observa un moment la chambre sans bouger.

D’un seul coup, des images de la veille lui revinrent en mémoire, lui rappelant des choses qu’il aurait préféré oublier. Il grimaça et se frotta les yeux.

            Mais au fait, où était Jason ? Son regard tomba sur le radioréveil qui trônait sur sa table de nuit, et il n’eut pas le temps de s’interroger davantage sur la disparition de son ami. Josh se leva aussitôt pour courir prendre une douche. Il était déjà en retard pour son rendez-vous avec Terrence !

A peine habillé, il sortit en trombe de son appartement et sauta dans sa voiture.

            Arrivé au café, il chercha Terrence des yeux, en vain, il semblait n’être nulle part.

—    Vous cherchez quelque chose monsieur ? Lui demanda un serveur.

—    Plutôt quelqu’un. Terrence Baker.

—    Je suis navré mais monsieur Baker viens juste de partir.

—    Très bien, merci.

Josh sortit du café et s’installa derrière le volant de sa voiture. Il ne pouvait pas lui reprocher d’être parti, il avait quand même presque une heure de retard. Le roux mit le contact et roula dans les rues de Paris. Il savait où le trouver.

—    Salut Terry.

—    Josh… T’es en retard.

—    Je sais.

Josh s’accroupit aux côtés de Terrence qui s’amusait avec un petit bateau à voile comme la plupart des mômes autour du bassin. Le brun se releva imité par Josh.

—    Allons faire un tour.

Josh hocha la tête et Terrence se retourna pour longer la grande allée du parc. Ils marchèrent longuement en silence puis pénétrèrent dans la cour du musée du Louvres. Josh remarquait de temps à autre les regards insistants de quelques passants posés sur Terrence, mais n’y prêta pas vraiment importance.

—    Alors, qu’est-ce que tu fais à Paris ? Demanda Josh.

—    Je suis revenu pour le boulot.

—    T’étais où avant ?

—    A Sidney.

Josh tiqua mais ne dis rien.

—    Un problème ?

—    Non. T’es rentré quand ?

—    Il y a un an.

Un long silence s’installa entre eux. Ils passèrent devant un bar et Terrence s’arrêta.

—    Allons le boire ce verre.

—    Si tu veux.

Ils prirent place à une table dans un silence tendu. Un homme sur leur droite fixait Terrence depuis déjà plusieurs minutes, ce qui n’échappa pas au roux.

—    Tu le connais lui ?

—    Oh, ouais j’ai couché avec lui la semaine dernière. Lança Terrence de façon désinvolte.

—    Rien que ça ? Ironisa Josh. Et au fait, tous ces gens dans la rue tout à l’heure, ils te regardaient de la même façon. Tu sais, les deux filles et les trois mecs. T’as couché avec eux aussi ? S’esclaffa-t-il.

—    T’es jaloux ?

—    Que puis-je vous servir ? Demanda le serveur qui venait d’émerger d’on ne savait où.

—    Une bière. Répondit Josh.

—    Deux.

—    Et avec ça ?

—    Ce sera tout, merci. Dit Terrence.

—    Très bien, je vous apporte ça tout de suite.

Le serveur s’éloigna après avoir lancé une œillade très peu discrète à Terrence.

—    Je parie que celui là aussi a fini dans ton lit. Ricana Josh.

—    Oui, et alors ?

—    Mais tu t’envoie la moitié de la ville ma parole ! S’exclama le roux, hilare.

Un léger silence les engloba, tandis que Josh regardait par la fenêtre. Le serveur vînt apporter leurs boissons et s’en fut aussitôt.

—    T’as changé Josh.

—    Tu m’en diras tant.

—    Tu es devenu froid et distant.

—    A qui la faute ? On peut dire que j’ai eu un très bon professeur pour ça.

—    Josh,… viens vivre avec moi.

—    Pardon ?

—    Viens habiter chez moi. On recommence notre petite vie comme avant.

—    Tu te fiche de moi ? Je t’ai pas vu depuis mes dix-sept ans et tu réapparaît dans ma vie d’un coup en me demandant d’emménager avec toi ?

—    Exactement.

—    Je peux pas.

—    Pourquoi ?

—    Je peux pas c’est tout.

—    A cause de ton nouveau jouet ?

Josh lui lança un regard noir.

—    Un petit blond à ce qu’il paraît.

—    Qu’est-ce que ça peux te faire ?

—    J’espère au moins qu’il te distraie bien ! S’exclama Terrence, sarcastique.

—    Arrêtes de l’insulter ! S’énerva Josh.

—    Eh bien ! Pour que tu t’énerves comme ça c’est qu’il doit compter un minimum le gosse !

—    Surement pas ! Se renfrogna le roux.

—    T’as vu comment tu réagis ? Arrêtes de te mentir. Il a percé un trou dans ta carapace pour venir se loger là. Dit-il en pointant son doigt vers le cœur de Josh.

—    N’importe quoi.

—    Alors pourquoi est-ce que tu le défends ? Tu donne l’impression aux autres de n’en avoir rien à faire, mais si tu réagis comme ça quand on parle de lui, c’est que tu ne t’en fiche pas tant que ça. Avoue-le, tu n’es pas aussi imperméable que tu veux bien le laisser paraître. J’aimerais bien le rencontrer, ce petit blond pour comprendre ce qu’il a de plus que les autres.

—    Laisse le tranquille. T’as tous les mecs que tu veux alors laisse le tranquille. Il ne t’intéresse que parce que, d’après toi, j’ai l’intention de le mettre dans mon lit, alors oublie le !

—    Quoi ?! Parce que c’est pas déjà fait ? Mais depuis quand tu mets autant de temps pour te faire quelqu’un toi ?

Josh serra les dents mais ne répondit pas.

—    Qu’est-ce que je disais ? Tu t’es pris d’affection pour lui ! Dit Terrence d’un ton méprisant. Je suis sûr que même après l’avoir mis dans ton lit, tu ne t’en débarrasseras pas !

—    Tu dis vraiment n’importe quoi ! Après l’avoir mis dans mon lit, je le vire. Ça a toujours été comme ça et ça le sera toujours.

—    Mouais. Fit Terrence avec une moue dubitative.

Une sonnerie. Josh décrocha son téléphone, s’ensuivit une courte conversation avant qu’il ne raccroche.

—    Désolé va falloir que j’y aille. Le boulot.

—    Ok. Au fait, je donne une soirée après demain. Sois là.

—    En quel honneur ?

—    Mon anniversaire mon cœur.

—    Ton anniversaire ? Mais tu es né en octobre !

—    Et alors ? Un peu d’avance n’a jamais tué personne. S’amusa le brun.

—    Un peu d’avance ? Y a carrément trois mois de différence là !

—    Je vois que tu n’as pas oublié ma date de naissance ! Répliqua Terrence avec un sourire triomphant.

—    Je dois y aller. Grommela-t-il.

—    On se voit après demain !

—    Ouais.

—    Au revoir Josh. Susurra Terrence.

—    Salut.

Josh se leva et sortit rapidement du café, sans même jeter un dernier coup d’œil à Terry.