On est à peine sortis de la salle que je me retrouve plaqué contre le mur, la bouche de ce mec collée à ma peau.
— C’est quoi ton nom au fait ?
— On s’en fiche.
C’est vrai quoi ? Pourquoi il aurait besoin de mon nom pour me toucher ?
Il me tient les poignets d’une main contre le mur tout en continuant son exploration de l’autre et déposant le bout de sa langue dans le creux de mon cou. Il croit qu’il est le maître du jeu ? Très bien. Seulement, il ne sait pas que c’est toujours moi qui contrôle la situation. Il croira ce qu’il veut jusqu’à ce que j’en décide autrement. Il a beau passer ses doigts sur des endroits plutôt sensibles, ça ne me fait rien. J’arrive même pas à bander. Il s’amuse un moment avec mes tétons qui ne répondent même pas présents et lève la tête pour me regarder. J’ai les yeux perdus dans le vague, devant moi, dans l’obscurité de la ruelle d’où s’échappent des gémissements plus qu’équivoques. Rien que ça aurait suffit à m’exciter en temps normal. Mais, rien que de savoir que c’est lui qui me touche, rien ne marche comme prévu. Il fait glisser ses mains sur mes hanches et commence à déboutonner mon jean. Il passe sa main sur mon boxer et se rend bien compte que quelque chose ne va pas.
— Qu’est-ce qui t’arrive ?
Je consens à baisser les yeux sur lui et lui répond d’un regard vide. Je peux pas faire mieux. Ce mec ne m’évoque rien de sensuel, rien d’excitant. C’est pas faute d’avoir essayé pourtant.
— Je vais arranger ça. Dit-il finalement avec un sourire que je n’arrive plus à définir.
Satisfait ? Pervers ? Lubrique ? Qu’est-ce que ça change ? J’espère au moins que je ne deviens pas impuissant. Ça serait vraiment pas le pied, sans mauvais jeu de mot.
Il passe ses doigts sous mon boxer et commence à ouvrir la fermeture éclaire de ma braguette quand on me tire violement en arrière. L’odeur de sa peau envahit si rapidement mon système nerveux que j’ai de plus en plus de mal à me contrôler.
— Je peux savoir à quoi tu joues ? Rugit une voix grave et sensuelle.
Ça m’étonnerait qu’il ait voulu avoir l’air sensuel mais, je peux vous dire que ma trique a montré le bout de son nez quand on avait plus vraiment besoin d’elle !
— Pardon ? Je peux savoir de quoi tu te mêles ? Je lui réponds.
— Qu’est-ce que tu fous Matthew ? Se réveille le gars qui est toujours à genoux par terre.
Il me ferait presque pitié comme ça.
— C’est mon élève !
— Mais, il m’a dit qu’il était majeur ! Proteste le type.
— Oh oui, il l’est. Peut-être en années mais, en mentalité, c’est autre chose.
— Bon tu me lâches maintenant ?! Je m’énerve.
Moi qui croyais qu’il n’était pas ici, c’est une sacrée surprise ! Ce que j’aime le plus c’est qu’il soit en colère. Pour quoi ? J’en sais rien mais, j’ai la nette impression que c’est à cause de ce qui vient de se passer.
— T’as quel âge pour te laisser entrainer par le bout de la bite ?
— T’as quel âge pour rester frustré sexuellement alors que t’as des mecs qui te courent après ? Je réplique en coulant un regard au mec dont je ne connais toujours pas le nom et dont je me fous royalement.
Il grogne vaguement quelque chose qui ressemble à une remarque sur les jeunes et l’insolence ou quelque chose dans ce goût là, quand la porte de la boîte s’ouvre à la volée, laissant sortir Kay qui nous trouve tous les trois, moi contre le mur, Matthew me tenant fermement par le col de mon tee-shirt, le jean ouvert et l’érection plutôt évidente, et son copain, toujours à genoux par terre.
— Je te cherchais… Lâcha-t-il lentement.
Il nous jauge du regard un moment, passant de l’un à l’autre, essayant de comprendre ce qui peut bien se passer.
— Vous vous amusez bien ? Une partouze et j’suis même pas invité. Je suis vexé là…
Je vois Matthew ouvrir de grands yeux et son copain, bien imbibé, essayer vaguement de se relever tandis que j’essaye de retenir mon fou rire. C’est surement pas le moment de faire enrager encore plus Matthew mais, Kay a le don de sortir des conneries toujours aux bons moments ! Quoique… énerver Matthew n’est peut-être pas une si mauvaise idée au final ! Sous la colère, les gens sont plus impulsifs en général…
Il finit par secouer la tête et me relâcher un peu. Il me regarde me bidonner avant de secouer la tête une fois de plus. C’est sûr que ça doit pas être évident d’être entouré d’imbéciles…
— Bon, ça suffit. Toi je te ramène. T’as assez bu comme ça.
Il ferait mieux de dire ça à son pote qui vient de se relever mais, qui a passé presque un quart d’heure à genoux. Parce que, pour ma part, j’ai pas avalé une seule goutte pour une fois ! Mais, le laisser croire que je suis plutôt joyeux ne fera de mal à personne. Je prend quand même quelques secondes pour remettre mon jean comme il faut mais, il ne me laisse même pas le temps de protester qu’il a déjà attrapé mon bras et tiré en direction de la sortie. La seule chose que je vois avant de partir de force, est le regard abattu de Kay et ce dernier qui s’approche du mec pour savoir s’il va bien. Matthew me jette sur le siège passager de sa voiture sans plus de cérémonie et referme la portière sur moi avant que j’ai eu le temps d’esquisser le moindre geste. Il démarre et commence à grommeler dans sa barbe. C’est que ça a dû vachement l’énerver pour qu’il soit dans cet état là !
— C’est quoi ton problème ?
— Quel est le tien ? Il me répond, les mains crispées sur le volant.
— Pourquoi tu t’énerves comme ça ? J’ai même plus le droit de m’envoyer en l’air maintenant ?
— T’es conscient des risques que tu prends au moins ?
— Alors c’est ça qui t’énerves ? Que je me fasse baiser sans capote et que j’attrape le sida avant d’avoir trente ans ?
Il arrête la voiture devant notre immeuble et descend de voiture en grognant. C’est qu’il est doué ce soir en grognements. J’espère qu’il sera moins grognon tout à l’heure dans mon appart’. Forcément qu’il le sera moins vu que je le ferais grimper aux rideaux ! Je sors à mon tour du véhicule et le rejoins devant la porte en plexiglas de l’immeuble. On commence à monter les marches menant à nos appartements et je fais mon possible pour me mettre à sa hauteur.
— A moins que ce soit le fait que je saute un mec qui ne soit pas toi ?
— Pardon ?
— C’est ça qui t’énerve tant ?
— Je vois pas pourquoi tu dis ça. C’est l’alcool qui te fait dire n’importe quoi !
— Je te rappelle qu’hier c’est pas MOI qui t’ai jeté dehors !
— Rentre chez toi et dessaoule ! S’exclame-t-il devant ma porte.
— Je crois que mes clés sont dans la poche arrière de mon jean… Je murmure lentement.
— Et tu peux pas les prendre tout seul ? S’agace-t-il.
Je lui renvois un regard impuissant qui lui fait comprendre que je suis sans doute trop ivre pour attraper quoique ce soit. En soupirant d’agacement, il finit par se pencher sur moi et passer ses mains dans mon dos pour aller chercher ces fameuses clés. Je vous avais bien dit que faire semblant d’être beurré avait du bon ! Par contre, lui, il en a avalé un peu quand même. Je ne pourrais dire quelle quantité (pas beaucoup surement, le connaissant… ) mais, tandis qu’il se penche vers moi et que son torse entre en douce collision avec le mien, je sens l’odeur suave de sa peau mélangée à celle de son after shave mentholé me chatouiller les narines mais, aujourd’hui il y flotte une légère pointe alcoolisée. En attendant, je peux vous dire que je ne suis absolument pas impuissant ! C’est juste le mec de tout à l’heure qui ne me faisait aucun effet. Parce que là, rien qu’en le sentant si proche de moi, mes sens se sont réveillés et la bête aussi…
Il passe sa main dans ma poche gauche et je sens mon corps se contracter, j’essaye de faire en sorte que ce soit le plus discret possible, ce qui n’est pas si facile quand on a l’objet de ses désirs presque collé à soi ! Il se relève un peu en grommelant qu’ « il n’y a rien dans cette foutue poche » et je retiens le sourire qui a faillit trahir que l’état dans lequel j’étais n’était en aucun cas dû à une trop forte ration alcoolisée. Je lui murmure que c’est dans l’autre qu’il les trouvera et il grogne une fois de plus avant de plonger à nouveau son nez dans mon cou pour aller chercher mon trousseau dans ma seconde poche d’où il le sort, presque soulagé. Soulagé de quoi ? De ne plus être si près de moi ? Ou d’avoir enfin échappé à la tentation ? Ça serait plus de cet ordre là à mon avis vu ses mains tremblantes. Mais dans ce cas là, il n’est pas au bout de ses peines !
Je passe derrière lui sans qu’il s’en aperçoive au moment où il retire les clés de la porte qu’il a enfin réussi à ouvrir, et passe mes mains sur son ventre plat avant de l’entrainer à l’intérieur. Il n’a tellement pas eu le temps de se préparer à ça qu’il ne pense même pas à résister et nous échouons dans mon salon après que mon pied ait refermé la porte d’entrée. Je le pousse sur le canapé sans ménagement et il n’a même pas l’air de comprendre ce qui se passe. Je m’assois à califourchon sur lui, passe mes mains dans sa nuque et me penche pour l’embrasser. Mes lèvres descendent d’elles-mêmes dans son cou et le dévorent d’un millier de baisers brûlants.
— Qu… qu’est-ce que tu fais Kurt ?
— Ça se voit non ? Je m’apprête à te faire l’amour et te faire hurler comme tu ne l’as jamais fait.
— C’est l’alcool qui parle, arrête tes conneries…
C’est avec des protestations si faibles qu’il essaye de me convaincre ?
— T’y crois pas toi-même. Et puis, j’ai pas bu une seule goutte d’alcool cette nuit.
— Mais tes clés…
J’arrête mes caresses un instant, relève la tête et plonge mes yeux dans les siens. Moqueurs. Il observe mes pupilles un moment avant de comprendre. Ses joues prennent une jolie teinte rosée. C’est bizarre. Jamais je ne l’aurais imaginé rougir. Il me paraît bien trop sûr de lui pour ça. Et pourtant… Anticipant sa réaction qui risque d’être plus que violente, je préfère prendre les devants et le faire tomber plus facilement dans mes filets, plutôt que devoir me battre avec sa colère. Je passe mes mains sous son tee-shirt et titille ses tétons durcis du bout des ongles ce qui a le mérite de le faire frémir.
— Kurt, c’est pas…
Mes doigts courent le long de son torse très bien sculpté.
— J’avais envie de baiser ce soir…
Je lui enlève ce morceau de tissus qui me gêne dans mes mouvements et déboucle sa ceinture laissant ma phrase en suspens.
— A cause de ma frustration d’hier soir…
Ma bouche glisse le long de sa mâchoire pour descendre dans son cou et atteindre ses muscles dessinés à la perfection. Ni trop, ni pas assez. Comme j’aime. Je déteste ceux qui passent leur vie dans les salons de musculation à se dessiner d’immenses pectoraux et autres biceps, croyant que ça plaira aux spectateurs qui les regardent. Y a rien de pire qu’un corps trop musclé. C’est laid. Ça dépasse de partout et c’est même pas confortable !
— A cause de toi en fait…
Je sens ses mains monter sur mon dos et un frisson me parcours l’échine. Il commence à céder.
— Et tu m’as forcé d’abandonner mon coup de ce soir.
Son odeur me fait tourner la tête.
— Alors, tu vas devoir le remplacer… Je souffle dans un murmure inaudible.
Je me sens si bien dans ses bras que j’en oublie où je suis. Je voudrais rester comme ça si longtemps ! Il se fait moins rigide et se détend. Mon dos est devenu le support de la création artistique de ses doigts fins. J’ai l’impression d’être une toile où le peintre exprime la kyrielle de sentiments qui l’agitent. Ma peau s’électrifie à chaque endroit où il se pose. Finalement, lui non plus n’arrive pas à résister au désir qui nous assaille. Je ne suis pas le seul à être faible face à mes pulsions. Etrangement, ça me rassure. J’avais peur d’être le seul qui ne pouvait pas garder son sang froid dans ce genre de moment. Mais, nous ne sommes que des hommes…
Ses douces lèvres dessinent lentement de sensuelles arabesques sur le haut de mon torse, descendant toujours plus bas. En se posant sur un bout de chair rose tendu, sa langue me fait me cambrer involontairement. Mes sensations commencent à prendre le dessus. Il me fait perdre la tête. Ses deux mains plaquées dans mon dos, il se tourne vers la droite et m’allonge sur le sofa, se plaçant au dessus de moi en faisant courir ses mains voluptueusement sur mon corps tandis que sa bouche explore les détails de ma peau. Ses caresses me font tourner la tête. J’en oublie presque qu’il a volontairement pris la place de « dominant ». Ce que lui oublie en revanche, c’est que c’est toujours moi qui gère la situation. En tout temps. Même pendant le sexe. Mon jean vole je ne sais où, et, à vrai dire, je m’en contre fout. Sa langue court lascivement sur mon torse qui frémit et n’attend que ça. Je ne peux retenir mes gémissements qui se font de plus en plus aigus. Et c’est moi qui ai promis de le faire grimper aux rideaux ? Les doigts de l’artiste continuent leur œuvre mais, je me redresse brusquement, faisant basculer son corps en arrière et inversant les rôles. Il faut qu’il se rappelle qui est le dominant dans l’histoire ! Je ne suis pas du genre à me faire prendre ! Ça paraît peut-être ahurissant mais, j’ai besoin de me savoir « plus fort », en toutes circonstances.
Son pantalon n’est plus qu’un lointain souvenir ainsi que son boxer et, je découvre son sexe plus que tendu. C’est que ça doit lui faire mal quand même à ce niveau là. Je suis plutôt assez sadique dans mon genre mais, là, j’hésite. Je n’ai pas le temps de réfléchir qu’une main fraiche a déjà pris possession du mien. Je ne sais même pas comment il m’a enlevé mon boxer sans que je ne m’en aperçoive. Mais, là n’est pas la question. Les sensations les plus délicieuses envahissent mon organisme, qui se contorsionne de lui-même sous les assauts voluptueux des mains habiles de l’homme, reconverti en artiste peintre le temps d’une nuit. Sans savoir comment, nos corps basculent du canapé et tombent sur la moquette au pied de celui-ci mais, aucun de nous deux ne s’en préoccupe. Les seules choses qui m’importent à ce moment là sont, les émotions sensationnelles qui me traversent et m’empêchent de réfléchir correctement et le fait qu’il soit repassé au dessus de moi. Cette bataille ridicule ne va quand même pas durer toute la nuit. Je ne serais jamais soumis à quiconque. Et ça, il va bien falloir qu’il le comprenne. Je me baisse alors lentement. J’atteins son ventre, que je couvre de baisers pressants et impatients, descendant toujours plus bas avant d’arriver à la partie la plus sensible de son anatomie et de jouer avec le bout de ma langue pour le faire gémir. D’ailleurs celui qui s’échappe de sa gorge est rauque mais est-ce un gémissement de plaisir ou de frustration ? Il veut plus. Comme tout le monde. Je lui donne mais, au compte goutte. Il aime mais veut plus et plus rapidement. Je le prends en bouche finalement et commence de lascifs va-et-vient qui le font se cambrer et m’offrent une possibilité de repasser en maître de la situation. Se faire passer pour soumis afin de repasser dominateur. Je suis plutôt doué pour faire croire aux gens qu’ils ont ce qu’ils veulent jusqu’à ce que je décide d’y mettre un terme. Il gémit de plus en plus fort et je ralentis mes caresses. Je ne veux pas qu’il jouisse maintenant. Tout en lui procurant du plaisir, j’humidifie un de mes doigts et passe ma main sous lui pour entrer en lui. Il se cambre violement et ouvre les yeux en grand en ayant énormément de mal à protester à cause des vagues de plaisir que je lui offre. Il n’est pas si étroit que je l’aurais cru. Il ne doit sans doute plus être vierge de ce côté-là. Alors pourquoi est-ce qu’il se débattait autant pour ne pas être soumis ?
— Kurt… Gémit-il faiblement.
Il se redresse soudain, m’attrape par les hanches et me pose sur le canapé et m’embrasse violement. Un baiser sauvage et passionné qui nous secoue tous les deux. Je bascule de nouveau mon corps en avant pour avoir le contrôle et, il se laisse faire sans aucune résistance. Il a surement enfin compris qu’il n’aurait jamais le privilège de me prendre. Il s’offre à moi et, moi, n’en pouvant plus, je plonge en lui en un cri d’extase dans lequel il me rejoint aussitôt. Nos mouvements se font plus rapides et violents au fur et à mesure, nous emmenant rapidement vers les sommets du plaisir dans un ultime cri de satisfaction.
Je me laisse doucement retomber sur le torse de mon amant, un sourire de contentement aux lèvres, sans même me préoccuper du sperme qui a coulé sur son ventre. Il enroule son bras autour de ma taille en soupirant et je niche ma tête dans le creux de son cou, apaisé. Je me sens tellement bien, contre lui, dans la chaleur de ses bras que je m’endors après avoir senti la légère caresse de ses lèvres sur mon front.
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