Partager l'article ! Chapitre 6 (partie 2) - Cours Particuliers: — Kurt ? T’as besoin d ...
— Kurt ? T’as besoin d’aide ?
Je me retourne et découvre Stephenson qui regarde Kay. Euh… est-ce que c’est une bonne idée ? Non, parce que là, ça risque d’être assez gênant. Je suis déjà entrain d’imaginer ses mains sous mon tee-shirt. Heureusement qu’il ne me regarde pas parce que je dois surement être d’une jolie couleur pivoine. Mais, c’est sûr qu’à deux ça serait plus facile, surtout avec mon genou douloureux…
— C’est pas de refus ! Je lui répond avant d’avoir réfléchit.
Je relève Kay et l’attrape par une hanche pendant qu’il lui saisit l’autre. C’est une idée ou nos doigts se frôlent ? Oh, non, il faut que j’arrête de penser à ça ! C’est pas le moment. Kay est dans un état proche du pitoyable et moi je pense à ma libido en ébullition… Nous entrons dans mon appartement et je ferme la porte d’entrée d’un coup de pied. Nous avançons tant bien que mal jusqu’à ma chambre et déposons Kay sur le lit où il s’écroule lamentablement. Je le recouvre avec ma couette avant de retourner dans l’entrée.
— Merci.
— De rien.
Il s’arrête, ouvre la bouche, hésite puis, fini par me demander :
— Ça lui arrive souvent ?
— Malheureusement.
Je fais une pause, il ne dit rien. Je regarde l’horloge : déjà 6h30 ! Je me dirige vers la cuisine et entends ses pas qui me suivent. Il se positionne derrière moi et enlace ma taille de ses mains. Ses lèvres se posent délicatement dans mon cou où sa langue commence à tracer de légers sillons voluptueux. Hum…
— Vous voulez boire quelque chose ?
Il regarde sa montre et hoche la tête.
— Je veux bien du café s’il te plaît. De toute façon, vu l’heure qu’il est ça ne servirait à rien de tenter de me rendormir.
— C’est sûr.
Je branche la cafetière et la met en route. Voilà, dans seulement quelques minutes nous aurons du café bien chaud ! Oh mon Dieu ! On dirait que je fais de la pub pour une cafetière ! Sa couleur noire et discrète est passe partout. Idéal pour la mettre dans un coin ! Elle est si moche que ça qu’il faut déjà la planquer ?
Je m’assois à la table de la cuisine, face à lui.
— Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Kay ne sait pas s’arrêter de boire. Je soupire.
— Et tu ne l’as pas empêché d’aller trop loin ?
— J’étais pas là. Je réponds en grimaçant.
La sonnette retentit. Bizarre. Qui peut bien encore me faire chier ? C’est la fête aujourd’hui ? Qui a prévenu tout le monde que c’était soirée portes ouvertes chez moi sans me mettre au courant ? Je m’excuse, me lève et vais ouvrir la porte.
C’est Julian qui tremble de tous ses membres sous mon regard noir.
— Qu’est-ce tu veux ?
— Je… je… Kay a perdu ça. Marmonne-t-il en me tendant un porte feuille.
Je le prends sans rien dire et le toise froidement.
— C’est tout ? Demandé-je, glacial.
— Ou… oui. Bégaie-t-il.
— Alors qu’est-ce que tu fous encore ici ?
Julian me regarde terrifié, il ouvre la bouche, hésite puis la referme.
— Qu’est-ce qu’il y a encore ?
— Est-ce que… est-ce qu’il va bien ?
— Ouais, et c’est pas grâce à toi.
Je claque la porte, les dents serrées. S’il avait fait attention à sa consommation, on n’en serait pas là ! Je marche jusqu’au fond du couloir, ouvre la porte de ma chambre et observe Kay qui dort comme un bébé. Je soupire. Il a beau faire toutes les conneries possibles et inimaginables, il arrive toujours à s’endormir n’importe où. J’aimerais bien pouvoir faire de même. Je referme la porte et retourne dans la cuisine. Le café est prêt, je le verse dans deux tasses, en silence. J’en dépose une face à lui et l’autre devant moi, avant de m’asseoir.
— C’était qui ?
Bien curieux le prof d’histoire ! En même temps, il a dû m’entendre hurler sur Julian. Tout l’étage a dû m’entendre d’ailleurs…
— Le môme qui m’a ramené Kay dans cet état. Je grogne de mauvaise grâce.
— Au moins il te l’a ramené.
Je m’adosse au siège et contemple le plafond en me brûlant la gorge avec mon café bien trop chaud.
— Il était avec lui. Il aurait dû le surveiller, faire attention à lui. Je murmure dans un souffle.
— Et toi ? Pourquoi n’étais-tu pas avec lui ?
— J’voulais pas sortir et puis… J’pensais pas que ça se finirait comme ça. Il s’était calmé depuis quelques temps.
— Tu sais, je comprends que tu sois énervé contre le gamin mais, c’est pas la peine de lui hurler dessus. Il t’a appelé alors qu’il aurait très bien pu le laisser là où il était.
Je soupire.
— Au moins il ne lui est rien arrivé de grave. Il se réveillera juste avec un mal de crâne terrible.
— T’as l’air vachement protecteur avec lui.
— Faut bien. Dis-je en posant mon regard sur lui. Sinon qui le fera ? Sûrement pas lui !
— Pourquoi ?
— Parce qu’il ne pense qu’à se foutre en l’air. Il n’en a plus rien à foutre de rien.
Il me fixe avec une gravité impressionnante.
— Il a pourtant l’air enjoué.
— Ce n’est qu’une façade.
— Qu’est-ce qui lui est arrivé ?
— Ça, ce n’est pas à moi de vous le dire. Il en parlera s’il le souhaite.
Je regarde ma tasse, elle est vide. Je me lève et la nettoie pour ensuite la mettre dans l’égouttoir. Je me retourne. Il n’a pas bougé, il m’observe.
— Tu ne seras pas toujours là pour veiller sur lui.
Je grimace. Ça je ne le sais que trop bien malheureusement.
— On verra à ce moment là.
Je sors de la cuisine, il me suit. Je m’installe dans le canapé et allume la télé. Je sens les coussins s’affaisser sur ma droite. Il s’est assis à côté de moi et fixe l’écran les yeux dans le vague. Un léger frisson me parcours. Je ne peux pas m’empêcher de le dévisager. Il est vraiment beau. Vaudrait mieux que je me déplace sinon, je risque de lui sauter dessus d’un moment à l’autre ! Comme cette nuit dans mon rêve… Je baisse les yeux et c’est seulement maintenant que je remarque son tee-shirt. Un sourire sarcastique vient étirer mes lèvres. J’hausse un sourcil et pointe son torse du doigt.
— Vous avez vraiment l’intention d’aller travailler en revendiquant votre adoration pour Murderdolls ? On va croire que vous cherchez à monter une secte gothique voire satanique.
Il sort de sa contemplation muette et baisse la tête pour regarder ses vêtements, puis esquisse un léger sourire avant de me regarder.
— J’ai toujours une chemise de rechange dans mes affaires.
J’hoche vaguement la tête puis la pose sur le dossier du sofa avant de soupirer de lassitude. Je ferme les yeux et ressens toute la fatigue de la journée et de la soirée me submerger. C’est étrange, je l’ai toujours vu si élégamment habillé que le voir en tee-shirt me déconcerte quelque peu. Il faut dire que les chemises lui vont si bien… si faciles à enlever aussi… juste des boutons à faire sauter. Je me sens lentement partir, j’ai l’impression de m’affaisser sur la droite mais comment en être sûr ? Je ne suis déjà plus conscient de ce qui se passe.
— Kurt ?
J’ai comme l’impression que quelqu’un m’appelle, non ?
— Hey ! Kurt ?
Je bouge légèrement. C’est bizarre. Je ne me souvenais pas que mon matelas était si dur ni qu’il sentait si bon.
— KURT ! T’es où ? T’as laissé ton putain de réveil allumé !
J’ouvre les yeux et découvre avec stupeur que je me suis endormi sur l’épaule de mon prof d’histoire. Voilà pourquoi c’était si dur. Son os me rentrait dans la joue ! Ses yeux commencent à papillonner comme les miens d’ailleurs.
— Ah euh… excusez-moi….je… Bégaie Kay, visiblement mal à l’aise.
J’entends des bruits de pas qui s’éloignent et une porte qui se referme. Je lève la tête et croise le regard bleu endormi de Matthew. Ça ne doit pas faire très longtemps qu’il est réveillé parce qu’il a l’air aussi défoncé que je dois surement l’être. Je me lève et m’apprête à aller rejoindre Kay dans ma chambre. Je me retourne et le dévisage. Il affiche un air impassible. Impossible de savoir à quoi il pense. Je devrais peut-être dire quelque chose, non ?
— On a dû s’endormir.
Quelle perspicacité… Bravo Laurel et Hardy ! Bah quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça ? Vous avez jamais donné de surnom à vos neurones ? Bon, faut dire que j’en ai que deux en état de marche alors c’est pas compliqué… Et puis, y en a pas un pour rattraper l’autre…
— Ouais, apparemment. Répond-il avec un petit sourire.
— Je vais voir comment va Kay.
Son regard se dirige vers l’horloge.
— Dépêche-toi alors, parce qu’il va falloir y aller. Je te dépose si tu veux.
Effectivement, il est déjà 8h ! Heureusement qu’on n’habite pas trop loin du lycée !
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