J'ai vaincu ! 

Bon, je suis carrément en retard pour vos petits chapitres de noël, je viens seulement de finir le chap 24 de CP, donc je vous le poste tout de suite et j'enchaine avec l'écriture du prochain pour vous le poster dès que je peux !

Il reste encore un chapitre et un épilogue avant la fin de cette histoire :) 

Chapitre 24

J’ai du mal à comprendre pourquoi elle retourne avec lui. Comme si il ne lui avait pas fait assez de mal comme ça… 

J’avoue que je ne suis pas objectif pour deux sous. Je l’adorais quand il vivait avec nous. J’étais juste en crise d’ado et, forcément, durant cette période, vous n’aimez personne, surtout pas un homme qui prend la place de votre papa. Mais après coup, il était cool quand même. De toute façon je n’ai pas eu d’autre référent. C’est pas comme si mon vrai père avait trainé fréquemment dans les parages quand j’étais gosse… 

Je soupire et attrape ma veste. Je sors de mon appart et prends la direction du centre ville, j’ai besoin de prendre l’air. 

J’ai malheureusement à peine eu dix minutes pour moi qu’un poids vient s’arrimer à mon bras droit. 

— Je pensais justement à toi, Kurt. Sourit-il.

Hum… Super. Comme si t’avais pas assez foutu le bordel dans ma vie toi… 

— Ah bon ?

— Oui. Je me demandais si tu étais libre ce soir ? On pourrait enfin finir ce qu’on a commencé l’autre soir, hum ?

C’est marrant. J’ai eu envie de ce moment pendant très longtemps et, au moment où ça arrive, j’ai juste envie qu’il se barre. Je repense à Matthew et ça me fout juste une haine pas possible. Comment j’ai pu merder à ce point ? 

Et comment un mec que je trouve ultra désirable a pu me devenir si repoussant ? 

Ça doit se voir sur mes traits car son sourire s’évanouit. 

— Hum… je suis occupé ce soir. 

— Ah ? Et demain ?

— Pas libre non plus, désolé. 

Il baisse la tête et la relève avec un sourire forcé. 

— Okay, j’ai compris. J’te laisse tranquille mec. 

— Kurt ? Bonjour mon chéri !

Manquait plus que ça. 

— Salut maman… 

Je vois son regard passer sur Seth, descendre le long de son bras et se poser sur la main qu’il a toujours sur le mien. J’anticipe sa grimace avant même qu’elle n’atteigne son visage. 

Seth retire aussitôt sa main, comme si elle l’avait brûlé. 

— Bon, je vais vous laisser. Ravi de vous avoir rencontré madame ! A plus Kurt. 

Et il se carapate aussi rapidement que le lui permettent ses jambes… 

— Je n’aime pas trop ton ami… 

Je me tourne vers ma mère, un sourcil haussé. 

— Je te retourne le compliment… 

C’est à son tour de froncer les sourcils. 

— Comment ça ?

— Tu vois bien quelqu’un en ce moment non ?

— Qu’est-ce qui te fait penser ça ?

— Hum… La robe, le maquillage, les cheveux coiffés soigneusement, le retour des chaussures à talons peut-être ?

— Je n’ai pas le droit d’être jolie pour moi-même ?

— Oh arrête, je t’ai vu avec papa. Alors comme ça tu le revois ? Après qu’il t’ait laissé tomber sans raison ? 

— Ce n’était pas sans raison… 

Elle soupire. 

— Je t’invite à prendre un café. On a beaucoup de choses à se dire.

* * *

— S’il est partit c’est parce que son ex-femme est décédée. 

— Et alors ?

— Il a deux enfants.

— Et ?

— Il ne pouvait pas les laisser livrés à eux-même. Il a dû s’en occuper, alors il est retourné vivre avec eux.

— C’est une raison pour te laisser tomber après toutes ces années ?

— Écoute, ces enfants ont subit un traumatisme, ils ont perdus leur mère. Ils avaient besoin de leur père mais pas d’une nouvelle femme dans leur vie. Surtout pas d’une qui aurait pris la place de leur mère dans le coeur de leur père. Il a choisit de protéger ses enfants et je ne lui en veux pas tu sais. 

Je scrute la rue à travers la fenêtre. Ça se tient. Si elle ne lui en veux pas, pourquoi moi si ? Est-ce que ce serait une sorte de syndrome de l’abandon ? Pour une fois que je trouve un papa stable, il se barre comme le premier ?

— Pourquoi maintenant ?

— Maintenant quoi, Kurt ?

— Pourquoi il ne revient que maintenant ?

— Parce que ses enfants sont grands, qu’ils sont en âge de comprendre. Et surtout, il n’osait pas reprendre contact avant de peur que je ne lui en veuille. 

— Et tu le laisses revenir sans rien dire ?

— Je n’ai jamais cessé de l’aimer, mon coeur. 

— Donc il revient vivre chez toi comme avant ?

— Ce n’est pas si simple. On se fréquente pour le moment et on verra ensuite. 

— Hum… 

Je souffle sur ma tasse de café brûlant. 

— Et tu avais quoi contre mon ami tout à l’heure ?

— … Un peu trop… 

— Un peu trop quoi ?

— … homosexuel. 

— Normal, il l’est. 

— Oui mais, tu en as moins l’air que lui, tu vois ?

— Hum hum. Alors, le problème c’est quoi ? Qu’il soit gay ou qu’il en ait l’air ? T’as toujours du mal à comprendre que j’aime les hommes ? Ou à l’accepter ? Je grogne presque. 

Elle soupire, repose sa tasse de thé et me fixe. 

— Présente moi un homme digne de ce nom et on verra.

* * *

J’arrive à quelques rues de mon immeuble, un poil plus avancé. Je ne savais pas tout ça. J’imagine qu’ils ne voulaient pas trop dévoiler leurs problèmes. Ou qu’ils croyaient que j’étais trop jeune pour comprendre. Ou que j’en aurais encore plus voulu à mon beau père. 

Je lève la tête et aperçois Kay qui s’amène de l’autre côté de la rue. Je souris, ça va me faire du bien de lui parler un peu, depuis le temps qu’on s’est pas vus ! Je m’apprête à traverser la rue et voit son visage s’illuminer. Au moins il est content de me voir aussi ça fait plaisir !

Je me faufile entre les voitures arrêtées au milieu de la chaussée et rejoins le trottoir d’en face. Je m’avance vers lui et le vois se jeter dans les bras d’un mec. Surement le même que l’autre jour. Je soupire. J’ai plus qu’à rentrer chez moi. 

Faut croire qu’il m’a complètement oublié et que je suis très facile à remplacer… 

Et merde, j’vais pas encore bader pour lui !

Je me dépêche de rentrer, pousse la porte de l’immeuble, monte les escaliers, sors mes clés, arrive sur mon palier et voit le pote de Matthew mettre une clé dans sa serrure et entrer tranquillement dans son appart. 

Wait ? What ?

Il a ses clés en plus ce connard ? Matt se fout de ma gueule ou quoi ? Et après il se passe rien entre eux ?

Je vois rouge et claque ma porte d’entrée le plus fort que je peux avant de balancer mon sac et de m’affaler dans mon canapé. 

Bande d’abrutis. Tous autant qu’ils sont. 

Alors ça y est ? Kay amoureux m’abandonne complètement, donne aucune nouvelle… Ça y est il a un mec alors il oublie les potes ? Il abandonne tant d’années d’amitié pour un gars qui sort d’on ne sait où ? Je me retrouve tout seul mais tout le monde s’en tape ? Ça c’est des potes ! T’es là quand ils vont pas bien mais quand toi t’as besoin de parler y a plus personne. Connard. 

Et l’autre là ! Il s’est vraiment bien payé ma tête cet enfoiré ! C’est quoi son problème ? Il me fait croire des trucs et pis paf ! Plus personne. Et EN PLUS il fricote avec son putain de meilleur pote débile !

Je suis ultra tendu de rage quand j’entends des bruits sourds. Comme des coups. 

Je me relève rapidement. Qu’est-ce qui se passe ? On dirait que quelqu’un se bat. 

Je sors de mon appart pour savoir d’où ça vient et je me rends compte que c’est chez Matt. Ça commence à crier. Merde. Je fais quoi ? J’y vais ? J’y vais pas ? Je suis censé faire quoi ? Est-ce que ça me regarde ? Est-ce qu’ils se tapent vraiment dessus ?

Je n’ai pas le temps de pousser mes réflexions que son pote sort comme une flèche et descend les escaliers à la vitesse de la lumière. Je m’approche timidement de chez lui et le vois apparaitre sur le seuil. 

— Est-ce que tout va bien ? J’ai entendu des bruits et… 

— Oui, oui, ça va. 

— Qu’est-ce qui se passe ?

Il soupire et regarde une seconde le plafond avant de me fixer. Est-ce que j’ai foutu les pieds dans le plat ?

— Je déménage.

— Pourquoi ?

— Il me loue son appart, on s’est engueulé et je dois dégager, point. 

Euh… okay… 

— Ah… Et tu vas aller où ?
— Je sais pas encore. Faut que je sois partit avant la fin de la semaine. 

— Mais, t’arriveras jamais à trouver un autre appart en si peu de temps !

— Je sais.

— Si t’as besoin que je t’héberge pendant quelques temps, ma porte est ouverte tu sais ?

— Je te remercie mais, je ne préfère pas. 

— Ah… 

Sympa… Ça veut dire quoi ça ?

J’ai l’air un peu con là, sur le palier à attendre je ne sais quoi… 

— Bon bah, bonne continuation hein… 

— Merci, toi aussi Kurt. 

Je retourne chez moi et ferme la porte contre laquelle je m’adosse. Alors il s’en fout à ce point là ? Ça lui est si égal qu’on ne se voit plus ? 

Alors c’est fini ?